Quand j'ai commencé "Le goût des pépins de pomme" et que j'ai lu ce passage, j'ai revécu, avec douleur, mon désert de lecture et d'écriture. Ce fut violent, j'en ai pleuré. C'était il y a un an: j'ai renoué avec la lecture, peu à peu je suis revenue sur mon blog, sans pour autant poster d'article. Ces phrases m'ont remuée et ont distillé, au fil des jours, l'envie de revenir ici.
"J'écrivais encore des lettres à l'époque, je croyais encore à ce qui est écrit, à ce qui est imprimé, à ce qui peut être lu. Cela ne devait pas durer. Entre-temps, j'étais devenue bibliothécaire à l'université de Fribourg, je travaillais avec les livres, j'achetais des livres, il m'arrivait même d'en emprunter. Mais lire? Non. Autrefois, oui, et même plus qu'il n'eût fallu, je lisais tout le temps, au lit, en mangeant, à bicyclette aussi. Fini, terminé. Lire signifie collectionner, et collectionner signifie conserver, et conserver signifie se souvenir, et se souvenir signifie ne pas savoir exactement, et ne pas savoir exactement signifie avoir oublié, et oublier signifie tomber, et tomber doit être rayé du programme. [...] Mais je prenais plaisir à mon travail de bibliothécaire. Et pour les mêmes raisons, je ne prenais plus plaisir à lire." in "Le Goût des pépins de pomme" de Katharina Hagena (p 21 et 22)
4 commentaires:
Comme ce doit être douloureux oui cette période. Bises.
oh j'imagine l'angoisse....en tout cas c'est parti et les livres sont revenus...
Bises Chappy.
Merci à vous trois d'être passées.
Bises à vous toutes.
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