samedi 19 septembre 2020

New York, New York

 


New York, quartier de Manhattan. Un chantier de démolition trouve, dans l'amoncellement de gravats, des ossements humains.

L'inspecteur Pendergast, agent du FBI, débarque avant les enquêteurs de la police de New York, et sollicite l'expertise d'une archéologue du Museum Naturel, Nora Kelly. Il s'avère que les restes humains sont ceux de trente-six adolescents victimes, dans les années 1880, d'un tueur en série.

L'enquête commence pour Pendergast, Nora Kelly et un empêcheur de tourner en rond, journaliste au NY Times, William Smithback.

Le nom du sérial killer de 1880 est rapidement établi, il s'agit du Dr Leng, étrange médecin gravitant dans les cercles d'érudits voyageurs et explorateurs ou riches acquéreurs de « curiosités » scientifiques pour alimenter leurs cabinets de curiosités, très en vogue à l'époque.

Qui est ce Dr Leng ? Autour de quoi tourne les recherches qu'il enveloppe de mystère ? Alors que ces questions sont au centre de l'enquête de Pendergast, plusieurs meurtres sont commis sur le même mode opératoire. Leng serait-il toujours en vie ? Un admirateur dérangé reproduirait-il ses crimes en démembrant chacune de ses victimes ?

Le lecteur suit la progression de l'enquête en compagnie de Pendergast, Nora et Smithback, il remonte le temps, examine les archives, se perd dans les cartons et les conjectures, empreinte les mêmes chemins tortueux que les enquêteurs et se perd dans le dédale d'une chambre des curiosités pas comme les autres dotée d'un labyrinthe effrayant.


Comme pour tout roman policier il est très difficile d'être exhaustif pour susciter l'envie chez autrui de le lire, sans « divulgâcher » l'intrigue, ses tenants et aboutissants. C'est frustrant, ô combien !

Que peut-on en dire alors ?

Les personnages sont attachants, l'intrigue est parfaitement ficelée, les auteurs savent quand lâcher du lest pour mieux ferrer leur lecteur. Le trio est parfaitement en harmonie avec juste ce qu'il faut de disputes et de désaccords pour que la sauce prenne. L'homme du Sud des Etats-Unis qu'est l'aristocratique Pendergast est l'image d'Epinal des familles sudistes riches et cultivées : sûr de lui, fortuné, beaux costumes taillés sur mesure, Rolls-Royce Sylver Wraith de 1959, appartement splendide au Dakota, éducation impeccable. Cet agent du FBI très autonome a l'art de provoquer des catastrophes lors de ses séjours new-yorkais ce qui se révèle exact. Smithback tente de le fuir comme la peste sans y parvenir car l'enquête le passionne également ce n'est pas tous les jours qu'un tueur en série revient d'entre les morts pour recommencer ses macabres prélèvements. Quant à la jeune et jolie Nora Kelly, fiancée de Smithback, elle traîne aussi quelques casseroles derrière elle, notamment une recherche en Utah qui ne se termina pas aussi bien que prévu. Sa mésentente avec son supérieur au Museum, sera un élément important dans le déroulé du roman participant ainsi au dédale d'interrogations quant à l'auteur des crimes présents et passés.

Les rencontres improbables de personnages a priori tellement différents qu'un travail en commun semble peu efficace est un élément récurrent dans la littérature policière au point qu'il en devient cliché. Or, il y a des romans dans lesquels les clichés sont efficients et servent, de manière excellence, l'intrigue. C'est le cas dans « La chambre des curiosités ».


J'ai beaucoup apprécié la description du New York de la fin du XIXè siècle : les bas quartiers insalubres, glauques et sombres, les adolescents esseulés tant la dureté de la vie frappe les familles les plus pauvres, recueillis dans les hospices de la ville. Elle est un personnage à part entière du roman, apportant une dimension architecturale au récit : la verticalité bourgeoise et nantie et l'horizon dénué d'espace des classes laborieuses et souffreteuses.


Autre élément important du roman : l'irrationnel. Parfois, le lecteur a l'impression de nager en plein délire, c'est que les longues méditations de Pendergast sont un moyen de le faire remonter dans le temps et de revivre l'ambiance d'un quartier des années 1880. C'est ainsi qu'est retrouvé l'hospice où a vécu Mary Greene, 19 ans, une des victimes du Dr Enoch Leng. L'artifice littéraire peut déranger cependant il participe au caractère original de Pendergast... Aloysius de son prénom, ce qui ne doit rien au hasard.

Quant à une des pierres philosophales, parvenir à découvrir la formule de l'éternité, l'enquête en fait un de ses axes non négligeable puisqu'il touchera à une partie de l'histoire familiale de l'inspecteur mais aussi à celle d'un personnage secondaire mis en lumière lors du dénouement.


Une jolie découverte qui m'a donné envie de lire la suite des aventures de ce héros pas comme les autres.

Quelques avis parfois divergents

Sens critique  Critiques libres  Des livres et vous  Quand le tigre lit


Lu dans le cadre du Mois Américain



2 commentaires:

rachel a dit…

Et bin tu donnes envie...meme sans devoiler l'intrigue...tout un cold case qui sort du placard....excellent !

Anonyme a dit…

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