dimanche 31 décembre 2006

An neuf


L'an 2006 est mort, vive l'an 2006!
Cet "entre-deux ans" est le temps des rétrospectives, des bilans et des bonnes résolutions...vite oubliées.
Le gui et le houx nous caressent les cheveux, le givre aux carreaux (quoique cette année, le givre s'est fait discret)nous rappelle que c'est l'hiver. Le feu dans l'âtre nous convie à lire, confortablement installé dans un voltaire, une tasse de thé fumant à portée de main. Sur le canapé, un siamois médite sur le temps qui passe. Dehors, l'année s'achève pour renaître.
Les jours se rallongeront...cycle imperturbable de l'éternité insondable.
2007 frappe à nos portes: discrètement nous vieillissons d'un an.

samedi 30 décembre 2006

L'instant-Thé


En cette fin d'après-midi pluvieuse et sombre....un précieux moment autour d'un bol de thé:
"Le premier bol onctueusement humecte lèvres et gosier;
Le deuxième bannit toute ma solitude;
Le troisième dissipe la lourdeur de mon esprit,
Affinant l'inspiration acquise par tous les livres que j'ai lus.
Le quatrième produit une légère transpiration,
Dispersant par mes pores les afflictions de toute une vie.
Le cinquième bol purifie tous les atomes de mon être.
Le sixième me fait de la race des Immortels.
Le septième est le dernier... je n'en puis boire davantage.
Une brise légère sort de mes aisselles."
Lu Tong : "les sept bols de thé"

Histoire d'une mante religieuse


"La voleuse d'hommes", un roman où le fantasme, l'imagination et la réalité sont imbriqués fortement.
Histoire d'une femme caméléon, Zénia (prénom d'amazone, non ? ), entre dans l'intimité de trois amies et leur prend (à la hussarde) leur homme.
Cette drôlesse de Zénia, fait en sorte d'inventer une histoire qui lui apportera l'intérêt, la compassion puis l'amitié de ces trois femmes : l'intellectuelle (prof de fac en histoire), la chef d'entreprise et la bohême (qui suit les principes philosophiques du boudhisme).
Trois parcours, trois histoires différentes, trois rapts distincts.
La souffrance est des deux côtés.... Le lecteur s'en rend compte très vite et ne peut totalement détester Zénia. L'auteur tient son lecteur en haleine jusqu'au bout, jusqu'à la délivrance de ces femmes, de ces quatre héroïnes. En fait, Zénia n'est que le catalyseur de la vie, du malaise du couple, elle est le génie qui traverse la vie des Hommes pour les amener à ouvrir leurs yeux et leur coeur. Zénia, à la fois lutin destructeur et ange. Zénia, serait-elle une âme qui n'a pu être réincarnée et qui cherche à se trouver ? Une âme qui erre entre deux mondes et qui souhaite enfin le repos ?
Une histoire de femmes faibles et fortes à la fois, courageuses et viles, menteuses et droites, cruelles et tendres, amoureuses et haineuses, une histoire d'une génération perdue qui ne se reconnaît pas dans le monde tel qu'il est, sans idéaux ni rêves.
On peut être chacune de ces femmes au cours de notre vie....

Roman traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch

"Ce n'est pas un malheur d'être méconnu des hommes, mais c'est un malheur de les méconnaître." Confucius in "les entretiens de Confucius"
"Etudier sans réfléchir est vain, mais réfléchir sans étudier est dangereux." Confucius in "les entretiens de Confucius"

vendredi 29 décembre 2006

En parlant de chat...


Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis de photo de ma siamoise, Isatis, alias Zouzou.
Là, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession (dit mon mari)...elle est adorablement siamoise, c'est tout.

Chat, chat quand tu nous tiens


Un joli petit livre, tout carré, facile à transporter (dans un sac à main ou dans une poche) et donc à regarder.
Sur quel sujet? Les chats voyons. Des chats pris dans leur quotidien: chats en action, chats par tous les temps, chats qui dorment (tiens donc, étonnant!!), , chats au travail, chats bourlingueurs, chats et compagnie. Le dernier chapitre s'intitule: stars entre elles...les stars sont félines bien sûr!!!!
Un recueil photographique utile pour les amoureux des chats...

jeudi 28 décembre 2006

insolite


Etrange rencontre dans une forêt bretonne, pas loin de Carnac et de ses alignements.
La nature façonne de mystérieux animaux.

Rivers and Tides


Documentaire (ou film?) sur l'artiste écossais Andy Goldsworthy, un des maîtres, si ce n'est le maître, du Land-Art, retraçant 25 ans de travail.
C'est un voyage dans l'imaginaire de cet artiste en communion avec la nature, avec les paysages.
C'est l'émotion du spectateur devant les "échecs" de construction de l'artiste: quand la création est presque achevée et qu'un souffle de vent la déséquilibre et la fait chuter, quand le monticule de pierres plates s'écroule 4 fois, avec la marée montante qui elle n'a cure du temps.
C'est la beauté des gestes, des trouvailles, des inventions animant les différents paysages, les différentes saisons.
C'est le plus, pour les amateurs des livres de Goldsworthy: le film offre le mouvement et la musique des oeuvres.
C'est la féérie de la marée montante, puis descendante qui engloutit puis restitue, intact,le monticule de pierres plates: le cadeau de Goldsworthy accepté par la Nature, la mer.
C'est une méditation en compagnie de l'artiste et des rythmes des saisons.
C'est le bonheur de suivre pas à pas ces lignes sinueuses, ces serpents végétaux,cristallins, de pierre ou de terre au gré de son imagination.
Un moment magique à s'offrir dès que possible: quelques grammes de beauté, de simplicité époustouflante dans un monde moderne qui veut aller toujours plus vite, toujours trop vite.

Voisinage


Avez-vous remarqué combien des voisins peuvent être aussi bien fascinants qu'inintéressants ?
Avez-vous remarqué combien nos voisins nous intéressent, nous captivent ?
Ce recueil de nouvelles policières narre des histoires insolites, inquiétantes, dérangeantes sur les voisins, cette catégorie socio-culturelle inclassable car multiple.
Des écritures différentes, des ailleurs pas si lointains mais un même fil conducteur : l'âme humaine qui peut cacher autant de sordide que de grandeur.
Dans chaque voisin, c'est un peu de notre âme, de ce qui pourrait être nous si par hasard...., qui est dévoilée.
Enfin, un clin d'oeil en passant : la côte de granit rose peut devenir noire (non, je ne parle pas de l'Amoco!!) grâce à la médiathèque de Pordic, bourgade des Côtes d'Armor !!! Pour une plongée dans le noir de la nouvelle policière, je vous invite à visiter le site de la ville de Pordic, on vous dira tout sur le concours de nouvelles et les noirs trésors de cette bibliothèque.

mercredi 27 décembre 2006


"On ne peut pas prendre une vie et s'en aller en la laissant. La vie c'est la vie. Précieuse. Et le mort qu'on tue est à soi. Il reste avec soi de toute façon, dans son esprit. Alors ça vaut mieux, beaucoup mieux, d'avoir les os partout où on va.Comme ça, ça te libère l'esprit." Toni Morrison in "Le chant de Salomon"

"On ne peut pas posséder un être humain. On ne peut pas perdre ce qu'on ne possède pas." Toni Morrison in "Le chant de Salomon"

Résurrection?


Comment se retrouver quand on a été dépossédé de son être dans les camps nazis ?
Comment redevenir soi-même quand on a été déchu de son identité?
Comment retrouver le goût de vivre quand on a sombré dans le degré zéro de l'humanité ?
Comment faire comprendre l'horreur de la déchéance humaine, tant du côté des victimes que des bourreaux ?
Comment redevenir un être humain et oublier le matricule tatoué et le pyjama rayé ?
En rencontrant un peu d'amour, en retrouvant son identité volée, en retrouvant les bancs du savoir... cependant rien n'empêche le silence de tomber malgré la victoire sur la guerre, malgré le fait d'avoir survécu.
Une blessure éternelle, un silence criant de désolation intérieure, une muette horreur hurlant "Plus jamais ça !".
Un énième récit de survivant ?
Non ! Un élément salvateur contre l'oubli, celui qui banalise l'inconcevable et l'inacceptable.

Une histoire du peuple noir


Le choc de trois mondes: celui des Noirs, celui des Blancs et celui des Noirs qui accèdent au monde Blanc, à la bourgeoisie.
Le Nord et et le Sud.
Une quête des origines, des racines.
Le monde rationnel des Blancs, le monde animiste des Noirs. Fascination, répulsion et envie de se fondre dans la société.
Un parcours initiatique pour le jeune Malcon Mort qui, peu à peu, va apprendre à prendre des risques, à assumer des envies, seul, à vivre sa vie seul, à grandir et à devenir adulte.
Ce roman met l'accent sur l'abîme d'incompréhension qui sépare les Blancs, esclavagistes, et les Noirs, esclaves malgré l'affranchissement.
Société en évolution entre le KKK et les Sept Jours (prémices, allégorie,des Black Panthers?): la loi du Talion qui prend sa source dans la haine blanche pour le noir affranchi...cette haine toujours à la recherche du pouvoir perdu sur l'autre.
Une écriture, riche, colorée, vive et tout en émotions. En filigrane, les croyances du Peuple Noir venu d'Afrique (le mythe de l'homme volant, retournant sur le continent natal).
Un hymne au peuple afro-américain qui doit assumer la misère originelle de l'esclavage et garder la tête haute.
Un roman qui se dévore...

Roman traduit de l'anglais par Guiloineau

lundi 25 décembre 2006

Noël Guingampais


vue guingampaise, le soir, sous les lumières de Noël.

Haïkus et Accrostiche



Clochettes, tintement
Dans un souffle givré et
un noeud se défait.

Odeur des pins verts
Rouges et ors des lumières
Un chat se faufile.

Nues scintillantes parures
Odeurs d'agrumes chocolatées
Enrubannent les paquets dorés
Langes d'un sacré qui perdure.

Ils ont dit...


"L'enfance c'est de croire qu'avec le sapin de Noël et trois flocons de neige toute la terre est changée."
André Laurendeau
"J'ai entendu les cloches de Noël-J'ai écouté les vieux chants familiers-Et leurs mots puissants et doux rappellent-Paix sur Terre aux hommes de bonne volonté!"
Henry Wadsworth Longfellow
"Pour préparer un arbre de Noël, il faut trois choses, outre les ornements et l'arbre, la foi dans les beaux jours à venir."
Zahrad

Chat-yeux Noël


Une journée d'amour et de partage....une pensée pour celles et ceux qui ne sont pas dans la chaleur d'un foyer chaleureux et confortable.
Encore quelques jours pour s'inscrire sur les listes électorales...

de circonstance


Un livre jeunesse très bien fait....de SOLOTAREFF un grand de la littérature jeunesse.
Les illustrations sont très belles, très humoristiques voire parfois ironiques (ainsi, les adultes s'y retrouvent. Les textes sont du "même tonneau", c'est à dire excellentissimes. A lire sans modération à partir de 2 ans (pas de limite d'âge!!!).

jeudi 21 décembre 2006

chats sur les toiles...


"Le monde se divise en deux catégories: ceux qui aiment les chats et ceux qui se sentent mal à l'aise en leur présence." (A.Edney)
Ainsi s'ouvre le livre "Les chats: le chat dans tous ses états", livre qui rassemble les oeuvres de peintres ou de sculpteurs mettant en scène des chats ou des félins. L'animal sauvage ou l'animal domestique animent les tableaux, les fresques, les estampes, les mosaïques depuis bien longtemps.
Cet ouvrage permet aux amoureux de nos petits et grands félins de découvrir ou redécouvrir des détails d'oeuvrs ou des oeuvres des grands maîtres.
On aime parcourir les pages au gré de ses envies, on aime lire, en pointillés, les textes.
Cette promenade artistique, entre rêverie et réalisme saisissant, est une aubade au monde félin indissociable du quotidien de l'homme.
On aime ces "instantanés" tels que "Leçon au jardin" de Shirley-Fox, "Une classe au Caire" (détail) de J.Frederick Lewis, "La sainte famille autour d'un feu" de Vermeyen.
On aime les doux portraits de fillettes: "Fillette au chat" de Martineau, "Julie Manet et son chat" de Renoir etc...
On appréciera les fauves de Delacroix, de Géricault.
On appréciera nos félin dans leur plus total abandon comme dans leurs attitudes les plus féroces.

mercredi 20 décembre 2006

Une tasse de calme


"Le thé n'est rien d'autre que ceci:
Faire chauffer de l'eau
Préparer le thé
Et le boire convenablement.
C'est tout ce qu'il vous faut savoir."
Sen Rikyû

"Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin."
Charles BAUDELAIRE

pour un monde sans lui



Aller sur ce blog est un acte citoyen

et c'est parti!


"Délinquance 2005: 3 fois plus que les chiffres officiels selon une enquête" titre d'une dépêche, sur orange, ce matin.
A chaque fois que les élections se profilent, ce type de chiffres refait surface! Cette rengaine commence à être agaçante et usée! L'accroche de cet article semble étudiée pour faire peur à l'honnête citoyen.
Lorsqu'on se donne la peine de lire l'article dans son entier, on s'aperçoit que des chiffres sont à la baisse (sentiment d'insécurité au domicile ou dans son quartier...) sauf dans les quartiers dits "sensibles".
"Ces enquêtes, dites "de victimation", ont été souhaitées par l'OND dès sa création en 2002 afin d'avoir une vision la plus complète possible de l'état de la délinquance en France et faire taire les polémiques récurrentes sur le sujet. Elles se basent non plus sur des chiffres officiels, mais sur des déclarations de victimes."
Alors pourquoi une accroche alarmiste? Qui va prendre le temps de lire un tel article jusqu'au bout...hormis celui (ou celle) qui se méfie de ce type de titre?
La guerre des chiffres et des enquêtes commence, a commencé...jusqu'où ira-t-elle?
C'est Monsieur S qui doit se frotter les mains....

mardi 19 décembre 2006

ah! les chats....


Je suis une amoureuse des chats, ces petits félins si câlins, si malins et si léonins...J'ai trouvé une photo sur le net et j'ai craqué! je la partage avec vous.

lundi 18 décembre 2006

haïku japonais classique


Je ne résiste pas à l'envie de partager ces haïkus classiques..."Zenitude"....

Quand elle fond,
La glace avec l'eau
Se raccommode.
Teitoku


Qui se soucie de regarder
La fleur de la carotte sauvage
Au temps des cerisiers?
Sodo

Sur la cloche du temple
S'est posé un papillon
Qui dort tranquille.
Buson

promenade dans le fantastique japonais


Voilà un bien gros livre au titre alléchant...des chroniques, tout un programme me suis-je dit ! Pour le coup, je n'ai pas du tout été déçue : je suis tout de suite entrée dans le mouvement, la respiration du livre. De même que dans son univers très particulier où le fantastique apparaît au moment où on s'y attend le moins.
Les personnages sont extraordinaires : loufoques, étranges, inquiétants, attendrissants et emportent le lecteur dans un tourbillon d'actions et de questionnements : connaît-on bien la personne qui partage notre vie, connaît-on bien nos proche ? Quelle est notre face obscure ? Peut-on la déceler chez autrui ? L'auteur a une approche bouddhique pour amener le lecteur à y répondre. La méditation du héros l'amène à la transe et lui permet de ne plus connaître (lors de ces moments-là) la pesanteur de l'enveloppe charnelle ou matérielle de son être et des objets.

C'est aussi une quête initiatique : découvrir son moi profond, découvrir que le sentiment d'amour entraîne un surpassement de soi. L'auteur fait naviguer le lecteur dans un dédale de genres littéraires : la quête initiatique des romans médiévaux japonais, le roman policier, le roman historique (avec les chapitres consacrés à la guerre russo-japonaise), le roman philosophique et le roman fantastique (presque gothique lors de certains passages sombres et inquiétants).
Un vrai bonheur de lire...

plonger dans la géméllité


Un sujet qui peut paraître éculé: la géméllité. Mais l'auteur réussit à interpeller le lecteur par l'originalité de la mise en oeuvre de son histoire.
L'entrée, à divers moments de sa jeunesse, de Léo et Camille, jumeaux, dans la vie de Raphaël. Ces jumeaux, à la beauté troublante, vont phagocyter Raphaël, qu'ils considèrent comme le 3ème de leur "triplette" tuée dans l'oeuf (on pense à Lentéric et son histoire de jumeau mangé par l'autre pendant la grossesse). Cette recherche du tryptique est très picturale par moments et dérangeante: rien ni personne n'a le droit de s'immiscer si cela peut représenter un danger de séparation!!
En filigrane, la possible transgression d'un tabou: l'inceste commis par le frère et la soeur; Mais est-ce la réalité ou est-ce un fantasme de ces êtres aériens, angéliques? Ils ont peur des Autres, Raphaël (dont le prénom sonne comme celui d'un ange protecteur-Gabriel- et qui renvoie au peintre) est leur ange gardien, leur rempart (d'ailleurs, il pratique le kendo....).
Toute l'histoire est écrite au passé: elle n'est plus que souvenirs douloureux. Une mort est venue ternir ce trio dérangeant mais attachant.
On a un peu de mal à entrer dans le rythme du livre, car le récit est temporellement épars. La chute est intéressante: rien ne peut faire oublier un sortilège, une affection sublime ...et la mise en place temporelle est délicieusement incertaine et evanescente.
Quant à la fautes, ou plutôt aux fautes qui tiennent en haleine le lecteur par leur mystère...on est sur le coup un peu déçu quand on apprend le fin mot de l'histoire mais après avoir "digéré" cela, l'apparente légèreté du mal nous prend à la gorge et le malaise est présent, sourd, et prêt à bondir.
Un roman troublant, enigmatique, qui renvoie à nos peurs, nos troubles, nos émois teintés d'interdit, nos tabous et à notre société tellement contradictoire...Une plongée dans la psychée humaine...

dimanche 17 décembre 2006

Ma siamoise


Je vous présente un de mes chatounets: ISATIS, ma siamoise.
Despotique? Un peu, beaucoup.
Lunatique? Un peu, beaucoup.
Obsessionnelle? beaucoup: elle ne pense qu'à sa gamelle.
...mais que fait-elle la nuit?
Elle musarde dehors....
En attendant, sur la photo, elle ne daigne pas montrer son museau...histoire de me faire un pied de nez à la siamoise!!!

de l'anti Sarko avant l'heure...


Déjà, le titre est à lui seul un univers: "Violence des échanges en milieu tempéré"!!!
Sorti en janvier 2004 sur la Toile, Arte l'a diffusé cette année de manière on ne peut plus opportune!! Chaque jour, les infos nous annoncent des plans de restructuration et autres conséquences de la mondialisation...
Le héros, jeune recrue d'un cabinet de consultants (vous savez, le "machin" qui permet à certains patrons de partir tranquilles sans avoir le désagrément de licencier leur personnel...), part en "mission" (comme ça on se sent impliqué dans l'entreprise) en province. Il nous paraît bien sympathique, ce jeune homme plein d'humanité!!! Il a des scrupules face à ce qu'il doit faire: le tri du bon grain et de l'ivraie au nom de la rentabilité!!
Laurent Lucas est extraordinaire en consultant sans foi ni loi. Jérémie Renier, sublime en "puceau" de la macro économie! Le pot de terre contre le pot de fer, le chêne et le roseau?
Même le sentiment amoureux perd des plumes dans cette histoire!! Rencontre avec une jeune mère célibataire,Eva, liaison romantique qui flanche lorsque le jeune homme lui expose son dilemme: choisir les licenciés..."ça fait classe de licencier 80 personnes?" (elle) "eh bien oui,plus que que tu ne penses." (lui). Tout est dit...le choix de ce jeune homme sensible va se faire très vite: dernière scène/plage marseillaise/voiture chic immatriculée 75/ lui et une jeune femme. Est-ce Eva? Non, mais une autre jeune femme plus conforme au statut de coupeur de tête...
Le héros semble satisfait mais le spectateur sait qu'il n'en est rien...il s'est renié pour une carrière. Peut-on lui en vouloir? je ne sais pas. On peut toujours faire un choix, certes, mais est-on prêt à en payer le prix (plus d'appartement confortable, de voiture sympa, de vie aisée...)? Surtout quand on a "bossé" dur pour y arriver?
La vie est une suite de choix plus ou moins bien réussis...La photo peut être lisse en belle en apparence et au-delà du papier glacé n'être que regrets.
"Violence des échanges en milieu tempéré": notre société est décrite toute entière dans ces quelques mots, image quotidienne d'une violence ordinaire faite à l'humanité.
"Violence des échanges en milieu tempéré": un requisitoire contre le monde économique que certains voudraient voir être le seul et unique modèle.
"Violence des échanges en milieu tempéré": une autre bonne raison pour dire non à un certain Mr Sarkozy.

Bonheur, marque déposée?


Et si tout le monde trouvait que le bonheur était le chemin le plus sûr pour déclencher la fin du monde ? Cette question philosophique est en filigrane dans le roman de W.Ferguson. La poursuite du bonheur, plus que son atteinte, est ce qui fait l'Homme, ce qui construit (ou détruit) l'humanité. La gravité de cette question est délicieusement masquée par la drôlerie du style, les situations plus cocasses les unes que les autres. Tout y passe : la SF, les romans policiers et surtout le dévéloppement personnel, la baudruche de notre modernité.

La quête du manuscrit qui fera exploser le box office littéraire, va propulser le héros, Edwin Vincent de Valu, dans un cauchemar permanent. Lui, l'éditeur responsable de la collection "développement personnel", va découvrir la boîte de Pandore (un livre qui est le Livre, la bible du développement personnel) et l'ouvrir...grain de sable qui sapera l'économie mondiale et aseptiser, uniformiser les relations humaines : trop d'amour tuant l'amour. La chute est excellentissime....le canular à déguster sans fin. Ce roman est jubilatoire du début (l'avertissement au lecteur est déjà une mise en bouche succulente) à la fin.

Roman traduit de l'anglais par Roxane Azimi

samedi 16 décembre 2006

c'est possible


Samedi soir dernier, je me suis faite enfumer à la pizzeria.
Ce soir, à la crêperie St-Yves à Guingamp, j'ai échappé à la clop!!! C'est donc possible de sortir sans subir la fumée de cigarettes!!! Je précise que cette crêperie est entièrement non fumeur et qu'il y a du monde!!!!!! Bravo pour ce parti pris courageux et avant-gardiste!!

ah! que coucou...suisse?


Un malheur national vient de s'abattre sur nous: l'idole des jeunes, pressurée par la fiscalité française, quitte la France pour la Suisse!!! Y aurait-il un problème de fuite des cerveaux dans notre beau pays? Le Medef et Mr Sarkozy l'assurent. Pendant ce temps, une jeune fille de 13 ans a subi le calvaire des tournantes à Marseille et cela a fait couler moins d'encre que l'annonce de l'exil fiscal de Johnny. On croit rêver, non? En effet, depuis quand, Johnny Hallyday a-t-il un cerveau???



Il est partout...alors imaginons, non votons pour un monde sans lui!!

mardi 12 décembre 2006

haïkus maison


Récolte du raisin
Le rouge nectar dansotte
Et le rêve s'enfuit.

Danse des blonds épis
La robe lentement mûrit,
Cristal d'un matin.
"Le haïku est un doigt qui pointe la lune. Si la main est trop parée de bijoux, on ne verra plus ce qu'il montre." James W.Hackett

lundi 11 décembre 2006


"L'écologie est aussi et surtout un problème culturel. Le respect de l'environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux." Nicolas Hulot

Une vérité qui dérange


Ce film documentaire, d'Al Gore, celui qui a failli devenir Président des Etats Unis (dommage...le monde aurait évité G.Bush), est une conférence itinérante à l'échelle du Monde. C'est une manière originale et percutante de mettre sous les feux de la rampe cet épineux problème de la Modernité: le réchauffement climatique!
Dieu, qu'il fait couler d'encre...mais aussi la banquise!
Dieu, qu'il provoque de contreverses...mais aussi moult dérèglements de saisons, de climats!
Dieu, qu'il peut être empêcheur de consommer en rond....mais aussi "envoyeur par le fond" de multiples espèces essentielles à la biodiversité!
Dieu, que nous sommes devenus fous...mais aussi aveugles et sourds aux signes envoyés par Dame Nature!
En un mot comme en mille, ce documentaire est un appel international à réagir puis à agir en citoyens responsables. Il nous met face à notre humanité contradictoire (vous savez! le coup du beurre, de l'argent du beurre, du sourire de la crémière et du bisou de la vache...!) et nous somme de faire des choix...de bons choix.
La Terre n'est pas à mettre en balance avec l'économie...la Terre est à ménager et à panser pour enfin être soignée.
La démocratie participative est une idée dans le vent...appliquons-la!
...Toujours est-il que, cet hiver, je fais réparer les pneus de ma bicyclette et hop! à vélo pour me rendre au boulot: c'est écolo et en plus c'est bon pour ma ligne.

dimanche 10 décembre 2006

les chats sont à l'honneur


"Griffes de sang et autres histoires de chats" de Jean-Pierre Croquet (collectif) >

Ce livre est un recueil de nouvelles où les héros sont les chats. Ces histoires ont été écrites par des auteurs différents. Certaines sont récentes, d'autres plus anciennes.
Les amoureux des chats prendront plaisir à voir leur animal favori mis en scène. Bon parfois ce n'est pas à leur honneur mais bon... ils ont toujours des circonstances atténuantes. La dernière nouvelle ("Des différentes manières de tuer un chat") est ma préférée car elle rappelle les romans policiers de Lilian Jackson Braun mettant en scène deux siamois détectives Koko et Yom Yom. De plus le chapitrage reprend des dictons populaires : quand le chat n'est pas là..., la langue au chat, chat perché...
Les intrigues sont bien menées, on est pris par l'atmosphère étrange des récits. Le lecteur ne reste pas insensible à ces héros à quatre pattes de velours... dotées d'armes fatales !!!
A la fin du recueil, on trouvera un dictionnaire des auteurs qui permet de faire plus ample connaissance avec les romanciers de l'anthologie.

Sagesse féline


"La ville des chats" d'Alexander Lloyd éditions LGF jeunesse

Un excellent recueil de nouvelles dont les héros sont nos amis les chats. Joliment illustré par des dessins à la plume, une langue simple mais d'excellente tenue, c'est un livre à mettre entre toutes les mains....de 7 à 77 ans !!!
Les enfants d'aujourd'hui retrouveront cette atmosphère de contes traditionnels, un parfum délicieux venu du Chat Botté ainsi qu'une peinture amusante du monde des adultes, de la société: le paraître tourné en ridicule !!! Les adultes aimeront le rôle échu aux chats : sages devant l'Eternel, empêcheurs de tourner en rond, sachant que parfois il vaut mieux être soi plutôt qu'un autre!
L'humanité mesquine et vaine devient plus humaine, plus tolérante grâce aux leçons données par ces petits félins plein de sagesse et de finesse ! Un excellent moment de détente, de lecture à partager avec ses enfants !

Hélas, ce livre n'est plus édité et hormis la recherche en bibliothèque ou médiathèque....dommage, non?

samedi 9 décembre 2006

grrrrr


Un petit miaulement de mécontentement: est-ce normal de revenir d'une soirée pizzeria avec une odeur de tabac impregnant toute votre personne? Je n'ai pas envie de subir le tabac d'autrui. Vivement la loi interdisant le tabac dans tous les restaurants!!! Et dire que la pizza Ouessant était divine et le tiramisu délicieux....

In vino veritas


Intimité du souffleur de verre
Nuage d'eau de la fournaise solitaire
Voyage au long cours nonchalant
Il berce le palais gourmand
Nautilus des Côtes de Nuits égarées
Olifan joyeux des Pommards dégustés
Verres cristallins pièges des bouquets
Effeuillant les arômes coquets
Rivesaltes ambrés aux accents rocailleux
Images de sillons des coteaux caillouteux
Tanins dépôts précieux de l'alchimie
Assoiffée de soleil, de terre et de grappes
Solfège des crûs voguant le long des méandres

vendredi 8 décembre 2006

chat-pot-thé


Deux citations récupérées sur un blog d'amateur éclairé de thé...

"Dans le liquide ambré qui emplit la porcelaine ivoirine, l'initié peut goûter l'exquise réserve de Confucius, le piquant de Laotsé et l'arôme éthéré de Cakyamouni lui-même." Okakura Kakuzo

"Si tu as froid, le thé te réchauffera. Si tu as chaud, ça te détendra. Si tu es dépressif,ça te réconfortera. Si tu es excité, ça te calmera." W.Gladstone

derrière le pan de mur


Un étrange murmure l'attira vers ce pan de mur. Un étrange murmure
l'invita à mettre son oeil dans cet interstice incongru. Etait-ce si
étrange d'entendre ce murmure parmi les cris grinçants des
mécaniques urbaines? Peut-être, peut-être pas.
Elle glissa son regard vers cet espace nouveau et là....
Le murmure s'amplifia, devint chuchotement chatoyant, devint
conversations mêlées. Que disaient-elles, ces paroles invisibles,
ces transparences cristallines? Les secrets des millénaires, les
confidences intimes du monde? Non, rien de tout cela...seulement une
invitation à aller au-delà du brouillard du quotidien. Seulement un
appel à venir rejoindre ces voix mystérieuses.
Alors, telle une passe-muraille, son âme alla à la rencontre des ces
murmures multiples.
Un autre espace-temps l'enveloppa avec une infinie douceur. Le
bruissement de l'air, de la lande, des feuillages iodés, l'entoura
et lui raconta cette armée minérale immobile, depuis des millénaires
murée dans son silence. Quelle est-elle? D'où vient-elle? Du tréfond
des âges, des tréfonds de la Terre....
Elle s'allongea dans la bruyère parfumée et les ajoncs mellifères
puis s'enfonça dans le couloir du temps.
C'était aux temps d'avant le Temps, les balbutiements de l'Homme,
les balbutiements de la civilisation. Elle imagine ces êtres apeurés
par l'apparition puis la disparition, chaque jour, du soleil. Ces
êtres qui tentent de conjurer cet éternel va et vient par une
création mystique....ces alignements minéraux, ces alignements
statiques, issus des profondeurs de la Terre, issus des profondeurs
insondables du monde des Ancêtres, garants de l'immuabilité des
choses, garants de la constance du réel.
Le temps n'existe pas pour ces hommes, la Nature est éternelle, ils
ne sont que de passage. Ce qu'ils entreprennent, leurs descendants
le continueront. La sacré, le mystère n'ont pas d'âge, pas de début,
pas de fin. Ils touchent l'éternité afin que l'astre d'or revienne
chaque jour.
Les âges farouches viendront plus tard....pour ne plus s'arrêter.
O, Temps suspends ton vol, encore, afin que le monde puisse
s'arrêter pour respirer, serein, apaisé et apuré!!!
Elle ouvre à nouveau les yeux. Son regard flotte au dessus de cette
armée de silence, cette armée du silence. Le murmure s'atténue,
devient insoupçonné. Son âme, remplie d'allégresse, franchit ce
petit pas de mur. Le présent reprends des couleurs lorsque la
sérénité est enfin retrouvée, lorsque le Temps perdu devient le
Temps retrouvé...

jeudi 7 décembre 2006

chat-musant


"Tous les chats sont mortels, Socrate est mortel donc Socrate est un chat."E.Ionesco

"Dieu a inventé le chat pour que l'homme ait un tigre à caresser chez lui." V.Hugo

"On ne possède pas un chat, c'est lui qui vous possède." F.Giroud

mercredi 6 décembre 2006

petit pamphlet


Salpêtre de visqueuses idéologies
Ame damnée d'une économie débridée
Raccolant les consciences démunies
Kafkaïen discours de mensonges annoncés
Osons l'envoyer paître aux oubliettes!
Zarathoustra de pacotille
Ypérite n'ayant rien d'une broutille

....en abuser est dangereux pour la société!

subversif?


"Le secret de la liberté, c'est la librairie." B.Werber

clin d'oeil

"Le monde se divise en deux catégories de gens: ceux qui lisent des livres et ceux qui écoutent ceux qui lisent des livres. Mieux vaut appartenir à la première catégorie, crois-moi." Bernard Werber

mardi 5 décembre 2006

Land-Art


la découverte de cet artiste britannique m'a coupé le souffle: la nature devient matière artistique d'une rare beauté.

Je suis tombée sous le charme de ces pierres mises en scène....un livre à regarder, à rêver, à tenir en main, à respirer.

Goldsworthy est un passeur: il nous guide dans le dédale minéral et le magnifie. Ses installations sont certes éphémères mais elles perdurent dans nos esprits, nos coeurs grâce aux photos, mémoires de l'artiste.

Merci la médiathèque municipale de recéler de telles beautés!!!

gourmandises


pour les gourmets gourmands...de belles illustrations et des recettes à mourir d'envie.

Une mine pour petits et grands....cette maison d'édition est toujours très originale et A.Serres sait toujours mettre en scène, le plus justement possible, les recettes proposées....avec le zeste d'évasion qui fait la différence.

Le plus de cet opus: les planches des légumes et fruits de toute beauté, pleine page. Du grand art de littérature jeunesse.

Il existe 2 autres titres tout aussi alléchants que réussis: "Une cuisine grande comme le monde" (qui est le premier opus de la série) et "Une cuisine tout en chocolat", le dernier né.

La gelée de mûres


Une envie de coucher sur le papier, les instants fugaces de la mémoire...

Souvenirs, souvenirs d'une enfance, d'une adolescence, d'une vie.

Un soir, en parlant avec un cher inconnu, par écran interposé, Mamie est arrivée dans la conversation. Tout avait commencé par l'image d'une mûre....

C'était il y a longtemps. Le temps des nattes sages, des insouciances joyeuses d'une fillette qui se perdait dans les livres.

C'était une fin dété. L'air sentait la rentrée des classes, les retrouvailles avec les copines, le cartable rempli d'odeurs sérieuses.

C'était un bel après-midi. Brillant des derniers feux de l'été. Début d'été indien breton.

Une balade à bicyclette, Mamie marchant à mes côtés.

Des paniers en prévision de la récolte des mûres.

Dans les haies roncières, cette odeur si particulière, reconnaissable entre mille: celle des mûres, confites par le soleil, attirant le bourdonnement besogneux des abeilles, des bourdons...bzz,bzz...silence, travail, récolte des sucs...bzz,bzz...envol vers d'autres têtes noires gorgées de jus pourpre.

Les paniers se remplissent au gré des ronciers, au gré des chemins, au gré des fossés.

L'odeur devient entêtante et alléchante.

Rires aux morsures des épines....les mûres se méritent...toujours...

Peur de renverser la précieuse récolte...

De temps en temps, rencontre avec des voisins, bavardages futiles, paroles diffuses....la vie...la vie sociale d'une campagne aux portes de la ville...une chaleur impromptue, parfois inopportune.

Doux échos lointains d'une tranche de vie.

On revient tout de pourpre taché...heureux de s'être égratiné et d'avoir englouti moult baies noires...

Retour à la maison. Fraîcheur de la cuisine. Tintement des casseroles. Cristallin des saladiers. cascade d'eau. Chuchotement des mûres rafraîchies.

Ainsi commence la gelée!!!

Je regarde le faitout en fer blanc. J'y mets les mûres, qui murmurent leur mur de verdure.

Chanson des bulles pourpres.

Cascade du jus parfumé.

Le torchon blanc devient mauve, les petites baies moût violet.

Les pots se remplissent, lisses, onctueux.

On ne résiste pas à l'envie d'y tremper un doigt. On se brûle un peu. Mais le bonheur est intense, le palais joyeux, les papilles en fête.

Les pots de referment, se retournent, se rangent...la gelée, doucement, suavement se fabrique!!!!

Demain matin, les tartines auront un parfum de fin d'été. Un parfum d'été indien breton. Un parfum de rentrée des classes. Un parfum de cartable encré.

Mamie s'éloigne doucement...une cuiller en bois dans une main, un torchon blanc dans l'autre...un sourire aux lèvres.

Une jeune femme apparaît, une cuiler en bois au-dessus d'une bassine en cuivre. Les bulles pourpres chantent. Les pots bientôt se rempliront de gelée et de souvenirs.Saveurs subtiles de l'enfance et de mûres qui murmurent leur mur de verdure.

Lentement, suavement, la gelée s'imagine.

Demain matin, les tartines auront le goût de l'enfance d'une fin d'été, du sourire d'une grand-mère tant aimée.

Demain matin, la vie aura la couleur violette des encriers du passé.

Eternité improbable du temps qui passe sans se retourner.