samedi 13 novembre 2021

Trilogie écossaise, le final.

 


Dernier opus de la trilogie écossaise, « Le braconnier du lac perdu » montre combien les liens entre les gens et les générations sont parfois inextricables … pour le meilleur et pour le pire.

 

Finlay Macleod vit chez Marsailie en attendant que la restauration de la maison de ses parents soit terminée.

Il n'est plus policier et doit trouver de quoi subvenir à ses besoins et à l'achat de matériaux pour la maison. Il est engagé par un gros propriétaire pour pourchasser les braconniers qui vident les lochs de leurs poissons. Dans le cadre de ses fonctions, il renoue avec un vieil ami de collège, John Angus Macaskill dit Whistler, ancien joueur de flûte celtique, promis à un avenir brillant qui préféra rester sur l'île. Aujourd'hui, il braconne, occasionnellement, pour se nourrir et sculpte des copies des célèbres figurines de Lewis pour gagner sa vie.

La tourbe jouera de nouveau un rôle important dans le roman, non seulement elle embaume et conserve les corps qui y sont enfouis, mais aussi elle peut provoquer la disparition d'un lac.

L'été a été anormalement sec et chaud à Lewis, île des Nouvelles Hébrides, la tourbe devenue trop sèche s'est fissurée au fond d'un lac de l'île, siphonnant l'eau emportée dans les abîmes de roches et de terre. Le lac asséché expose un avion qui reposait sur son fond depuis dix-sept ans. Fin et Whistler sont les premiers à le découvrir et à ouvrir la porte du cockpit pour se trouver en présence des restes d'un corps difficilement identifiable. Finlay remarque la réaction fugace de son vieil ami puis oublie, sur le moment, ce mouvement d'humeur.

Commence alors une étrange enquête véritable retour sur son passé de jeune adulte. Il y a un air de cercle bouclé dans ce roman qui dévoile une période de la vie de Finlay.

Que s’est-il passé, il y a dix-sept ans, alors que tout le monde pensait que Roddy , vieil ami de Finlay, à bord de son avion s’était abîmé en mer ? Les restes du cadavre retrouvé au fond du lac montrent qu’il y a eu mort violente et certainement meurtre.

Peter May orchestre le final de sa trilogie d’admirable manière au gré des descriptions magnifiques et majestueuses des paysages tourmentés de l’île de Lewis. Je sentais l’iode et le parfum miellé de la lande, j’entendais le vent siffler ou hurler selon son humeur, je voyais les nuages filer ou paresser dans le ciel septentrional, j’entendais les marées ronfler, les vagues se fracasser sur les falaises ou encore rouler en soupirant sur le sable en été.

Les liens entre les personnages, au charisme envoûtant, ne cessent d’être dévoilés, de se distendre puis se resserrer. L’amour n’est jamais loin de la haine, l’amitié souvent en duo avec la rancœur, la nostalgie danse à jamais dans les bras des souvenirs heureux ou douloureux. Finlay est la somme de tout cela, de ces sentiments dont un homme est fait et de l’environnement natal dont il est issu.

Les drames côtoient les fugaces instants de grâce, les aveux de l’attachement ressenti difficiles à exprimer.

Quand l’impensable se déroule sous le soleil espagnol de Malaga, l’espoir que tout se termine bien s’accroche, ténu, pour être balayé par une bourrasque écossaise.

Malgré tout, l’espoir vacille tel le flambeau passé par Whistler à Finlay …. Prendre soin de l’orpheline comme l’arrière-grand-père Macaskill avait pris soin du grand-père de Fin. La boucle est bouclée, les héros rejoignent leur quotidien au cœur d’une Ecosse insulaire aux âpres et durs accents dissimulant une chaleur que l’on diffuse auprès de ceux auxquels on tient.

Finlay pourra-t-il se reconstruire une vie heureuse ? La lectrice que je suis, l’espère de tout son cœur et continuera à faire vivre ce personnage si attachant au gré des souvenirs de cette lecture.

Traduit de l’anglais par Jean-René Dastugue

Quelques avis :


Babelio  Eva  Livraddict  Sens critique  Critiques libres  Charlotte

Lu dans le cadre



2 commentaires:

rachel a dit…

Oh j'ai vraiment cette trilogie et les personnages...je reve d'un 4eme tome...peut-etre...;)

eimelle a dit…

je n'en ai lu qu'un, il faudrait que je poursuive!