samedi 12 juin 2021

The Crown: une série addictive

 


« The Crown » est une série que nombreux sont ceux à l'avoir vue. J'avoue avoir été dubitative puis le Mois Anglais arrivant à grands pas, j'ai franchi le cap et me suis lancée dans le visionnage de la série.

Et …. ce fut …. une excellente surprise. Je me suis laissée prendre au rythme particulier des épisodes, je me suis laissée charmée par l'ambiance et la narration d'une vie particulièrement étonnante : celle du règne de la Reine d'Angleterre Elizabeth II. J'en suis à la troisième saison et je ne me lasse pas du sujet.

J'ai choisi d'écrire mon billet sur la première saison, saison qui pose doucement la stature d'une jeune reine qui aura, elle ne le sait pas encore, le plus long règne de l'histoire anglaise, plus long que celui de la Reine Victoria (soixante-trois années).

La saison 1 couvre la période du mariage, en 1947, de la jeune Elizabeth d'York de la Maison Royale de Windsor avec le jeune Philip de Grèce, Prince de Grèce et de Danemark, qui adopte le nom de famille de ses grands-parents maternels, Mountbatten ainsi que la nationalité britannique, à la rupture de sa sœur Margareth avec le Capitaine Peter Townsend,en 1955.


Le jeune lieutenant, autorisé après cinq mois de cour assidue à épouser la princesse Elizabeth, héritière du trône d'Angleterre, reçoit, le jour de son mariage, par son beau-père, le Roi Georges VI, le prédicat d'Altesse Royale et le titre de Duc d'Edimbourg.

La scène est forte de symbole : le Roi Georges VI fait jurer au jeune Duc d'être toujours un conseiller et un époux fidèle pour Elizabeth. « Vous ne serez là que pour elle » lui dit-il en substance.

Tout est idyllique (naissances de Charles et d'Anne) jusqu'au jour où le roi meurt dans la nuit de Noël, en Ecosse, tandis qu'Elizabeth et Philip sont en « tournée » Commonwealth. Le jeune couple a passé quelques jours en pleine savane pour observer la faune sauvage.

Commence alors, l'apprentissage d'Elizabeth aux dures réalités de la fonction de souveraine.

Peu à peu, le poids du protocole et celui des responsabilités, symboliques, de sa fonction, forment une gangue autour de la jeune femme : elle devient cheffe de la famille Windsor et chef d'état.

Certes, elle a été éduquée pour succéder un jour à son père, certes elle connaît l'Etiquette sur le bout des doigts, elle sait qu'elle devra renoncer à être elle-même pour devenir Elizabeth Regina.

« Tu es la Couronne d'Angleterre » lui dit sa grand-mère. Elle devra cacher son être sensible, ses larmes, ses émotions car la Couronne doit rester debout, solide et au-dessus des contingences ordinaires. Malgré son attachement à certaines personnes de son entourage, elle doit privilégier, au nom des coutumes en vigueur, les serviteurs les plus anciens.

Les secrétaires particuliers de la jeune Reine, sont extraordinaires de componction et d'impassibilité bureaucratique, un vrai régal à voir.

Bien entendu tout ne se déroule pas de manière lisse : Margareth, la cadette, est amoureuse de l'écuyer, fidèle et loyal, du Roi Georges. Elle est aussi une jeune femme avide de liberté, aimant la fête, le champagne et être anticonformiste. Le Prince consort, Philip, a du mal à ne pas exister, à être toujours à trois pas derrière son épouse : il s'ennuie depuis qu'il n'est plus actif dans la Royal Navy.


« The Crown », ce sont aussi des intrigues de palais, des influences de l'ombre, des pressions sur la jeune Reine qui doit oublier ce que lui dicte son cœur.

On voit un Churchill vieillissant, épouvantable tyran auréolé de la résistance britannique face à Hitler, et fin politique : il réussit à rehausser sa cote de popularité mise à mal depuis son nouveau mandat de Premier Ministre, en utilisant sa visite au chevet d'une de ses secrétaires décédée après avoir été renversée par un bus lors du fameux smog, brouillard de pollution, qui immobilisa Londres pendant une semaine.

On constate que la Reine n'a guère de prise sur les événements qu'elle subit plus qu'elle ne vit : il y a un moment affreux, celui où elle se rend compte qu'elle ne connaît absolument rien hormis la Constitution. Elle s'aperçoit qu'elle a reçu une moins bonne éducation qu'une jeune fille de moindre condition, que ce manque de connaissances et de culture générale ne lui permettent pas d'exprimer un avis circonstancié. Elle a conscience que « le savoir c'est le pouvoir » et fera en sorte de combler quelques lacunes. Elle se laisse malmener par un Churchill qui se mêle de tout, même de sa vie privée : il lui fera comprendre qu'il est nécessaire de mettre fin à l'idylle entre Margareth et le Capitaine Townsend. Comme il lui fera comprendre qu'il faut donner une occupation officielle au Prince Philip... comme une visite de cinq mois autour du monde, avec une inauguration des Jeux Olympiques de Sydney.

Parfois, elle regimbe et on peut discerner la future grande Elizabeth qui, quand elle dit « No », est inflexible.


J'ai aimé la précision historique, les gestes repris dans leur moindre détail par les acteurs qui jouent juste et incarnent pleinement leur personnage.

La réussite de la saison, et de la série entière, tient au fait que tout est au plus proche de la réalité des faits sans pour autant occulter les atermoiements et souffrances des membres de la famille royale. Ils vivent dans des châteaux ou des palais, ils n'ont pas de souci pécuniers, ils possèdent la renommée, cependant ils ne peuvent vivre une vie ordinaire car ils ne sont pas des gens ordinaires et ne le seront jamais. Sinon... où serait la magie de la Royauté britannique ?

Elizabeth Regina aime ses enfants sans pouvoir leur montrer une affection débordante : Charles doit s'endurcir pour se confronter, plus tard, aux dures réalités qui l'attendent.

On ressent de l'empathie pour chacun d'eux, on ressent leurs peines, leurs espoirs, leurs déceptions, tout ce qui les rend humains.

La réalisation et la photographie de chaque épisode sont de très grande qualité et servent de manière magistrale le récit.

Une réussite, d'ailleurs la série est addictive en ce qui me concerne et j'en redemande !

Série américano-britannique créée par Peter Morgan.

Quelques avis:

Avoir à lire Just a word  Marvell  

Visionné dans le cadre:






5 commentaires:

rachel a dit…

Oh oui il semblerait que cela soit toute une chouette serie....

maggie a dit…

Pour l'instant, je ne suis pas attirée mais peut-être que je changerai d'avis comme toi...

lcath a dit…

Je ne sais pas critiquer les films et les séries mais j'aime bien celle-ci que je viens de découvrir et que je regarde assidument.
Par contre je vois Margaret autrement, une petite fille gâtée, peu fiable et qui tourne autour de son nombril...une autre façon de la voir :)
(si elle voulait être libre elle pouvait choisir de quitter le confort princier)

Katell a dit…

@Icath: c'est vrai, d'ailleurs Elizabeth lui fait la remarque dans la saison 2, il me semble. Elle est capricieuse, certes, sauf que vu l'ambiance chez les Windsor, sa seule manière d'exister, sans renoncer au confort princier, est l'attitude qu'elle adopte.
Au fil des épisodes, je me dis que leur vie est loin d'être une vie de rêve: les contraintes sont drastiques et je n'envie pas du tout leur destin.
La série aide à comprendre tout ce que la Reine a pu avaler comme couleuvres depuis qu'elle est montée sur le trône et ce à quoi elle a été confrontée pour maintenir la Couronne en état.
Dans la saison 3, épisode 8 ou 9, Charles explique à Camilla qu'il est inutile et indispensable, une quadrature du cercle dans laquelle la raison peut se perdre.
Je suis accro à The Crown :-)

Merci les filles d'être passées par ici.

Hilde a dit…

Je n'ai vu que le premier épisode mais je pense m'y remettre dés que j'aurais un peu plus de temps libre.