mercredi 15 février 2023

Chatperlipopette déménage

 


Il y a près de 15 ans, je créais sur Blogspot "Chatperlipopette".

Depuis plus d'un an des fonctionnalités pratiques ont disparu de Blogspot (les boutons outils fort pratiques), fonctionnalités qui ne seront pas remplacées par les développeurs de la plateforme.

Chatperlipopette déménage sur Wordpress.

Il y a encore quelques réglages à effectuer pour que les visiteurs puissent bénéficier d'une navigation fluide sur le blog.

Rendez-vous là-bas pour la suite des mes aventures de lectrice.


dimanche 5 février 2023

Son Espionne royale: Les douze crimes de Noël

 


Dans le cadre du R.A.T du Challenge Bristish Mysteries, j'ai renoué avec les aventures de l'inénarrable Lady Georgiana de Rannoch. Je dois avouer qu'elle m'avait manqué.


C'est bientôt Noël en Ecosse comme partout ailleurs au Royaume Uni et dans le monde. Le temps est glacial et l'ambiance à Rannoch plus que morose : il n'est guère facile de supporter les remarques désobligeantes d'une belle-soeur radine comme pas deux. Cette dernière a l'art de faire sentir à notre Georgiana combien son célibat pèse sur les finances familiales et qu'il serait grand temps de trouver un homme riche à épouser.

Son Espionne royale tourne en rond au désespoir de fêter Noël dans la joie et la bonne humeur. Son Noël 1933 est en passe d'être raté et ennuyeux au plus haut point.

Lorsque Fig, la belle-soeur, annonce que sa famille les rejoindra en Ecosse, Lady G. se met en quête d'un moyen pour échapper à la catastrophe annoncée et gagner quelques sous.

Par un heureux hasard, elle tombe sur une annonce de recrutement : une famille d'aristocrates recherche une jeune femme connaissant l'étiquette sur le bout des ongles pour animer les fêtes de Noël et du premier de l'an à Tiddleton-under-Lovey, un village, aux allures de celui du « Chant de Noël » de Dickens, perdu dans la campagne anglaise.

Le Noël de Son Espionne royale est sauvé et une tranquillité financière assurée.

C'est sans compter avec une série d'événements qui chambouleront le séjour tant de Lady Georgiana et de ses hôtes que celui des invités, payants, venus pour assister à des festivités d'un Noël traditionnel anglais.


Les malheureux accidents se succèdent, au rythme d'une comptine traditionnelle, ce qui n'est pas sans rappeler une certaine enquête policière d'Agatha Christie « Ils étaient dix » (titre original en français « Les dix petits nègres »). En effet, chaque mort « accidentelle » renvoie à un passage de la chansonnette.

Il y aura des rebondissements, des révélations, des rencontres inopinées (la mère de Georgiana passe Noël avec un auteur de théâtre, Noël Coward, décidé à relancer sa carrière d'actrice), des invitations chaleureuses (elle invitera son grand-père et sa charmante voisine à venir rejoindre sa mère) et une surprise avec l'arrivée de ce cher Darcy, neveu de la lady organisatrice et hôtesse du Noël traditionnel anglais. Lors de l'épisode précédent, les deux jeunes gens s'étaient avoué leur amour et avaient échangé moult baisers... tout en restant chastes). Darcy et Georgiana, c'est enfin dit, se marieront dès que le premier aura un emploi stable permettant de faire vivre, décemment, le couple.


« Les douze crimes de Noël » est gentillet et amusant mais manque de sel, celui des cachotteries de Georgiana pour que personne ne sache qu'elle travaille malgré son statut d'aristocrate. Il manque aussi le sel des missions, parfois alambiquées, confiées par la Reine consort dont l'obsession est de voir David, le futur roi Edward, s'éloignée de Mrs Simpson, devenue sa maîtresse.

Dans cet épisode, nos deux espions s'offrent comme une parenthèse dans leurs tribulations personnelles : ils pensent à eux et à leur avenir.


Une lecture charmante et amusante, comme toujours avec Lady G et la galerie de personnages croisés, ciselés avec humour par Rhys Bowen. J'ai également apprécié le fait que les fausses pistes orchestrées par l'auteure, fassent que le coupable est caché jusqu'au bout. C'est bien d'être embobinée jusqu'à la fin !

Traduit de l'anglais par Blandine Longre


Quelques avis :

Babelio  Livraddict  Bianca  Maeve  Mylène  Parfums de livres  A livre ouvert  Lilly  

Jojo  Critiques Libres

Lu dans le cadre



     


mercredi 1 février 2023

Des souris et des hommes ... et des couleurs!

 


Les fantastiques (dessous) des classiques emmenaient les participants dans la lecture ou relecture de romans de John Steinbeck. J'ai choisi "Des souris et des hommes" illustré par Rebecca Dautremer.

C'est l'histoire de deux hommes, deux amis d'enfance, pendant la grande Dépression qui fit suite au krach boursier américain de 1929.

George Milton et Lennie Small vont de ranchs en ranchs, louant leurs bras pour gagner quelques dollars. George est aussi petit que Lennie est immense, le premier est astucieux, malin, le second naïf et légèrement déficient intellectuel ne sachant ni contrôler sa force ni son attirance immodérée pour les « choses douces » (la fourrure des petits animaux qu'il tue involontairement en les caressant de manière trop appuyée).

Les paysages de Californie du nord se déroulent au gré de leur marche. La vie pourrait s'écouler paisiblement, à l'image de la Salinas serpentant dans la vallée, leur rêve d'acquérir une petite exploitation agricole se concrétiser si la panique de Lennie quand il fait des « bêtises » ne leur portait pas préjudice, les contraignant à vider les lieux pour sauver leur peau. Ainsi, ont-ils du déguerpir de Weed pour éviter le lynchage parce que Lennie, en panique, s'est cramponné au tissu doux de la jupe d'une jeune fille au lieu de le lâcher quand elle se mit à crier. L'accusation de viol s'ensuivit et leur errance reprit.


Un travail les attend dans un nouveau ranch. Avant de s'y rendre, George et Lenny passent la nuit au bord de la Salina. Autour du feu, George explique à Lenny qu'il devra venir se réfugier ici s'il faisait une énorme bêtise … comme si George savait qu'un malheur arrivera malgré toutes les précautions prises. Dans la douce nuit d'été, il déroule leur espoir de posséder, un jour, une ferme pour y vivre heureux comme des rois, récoltant, enfin !, leurs propres moissons, élevant leurs lapins dont s'occupera Lennie. Ce moment de grâce sonne comme un glas, ténu et entêtant.

Dès qu'ils se présentent au ranch, le danger rôde entre le fils du patron, Curley, ancien boxeur amateur hargneux, car de petite taille, envers les hommes beaucoup plus grands, et sa femme, fort jolie et attirante, qui ne cesse d'aguicher les journaliers.

Les précautions mises en place par George suffiront-elles à éviter que Lenny se laisse approcher par la jeune épouse de Curley ? On le souhaite ardemment afin que leur rêve commun se réalise.


« Des souris et des hommes » de Steinbeck est un peu une courte suite des « Raisins de la colère », un autre épisode de la débâcle financière qui jeta sur les routes des millions de personnes ruinées.

Ce court roman se déroule comme une pièce de théâtre en cinq actes dont la dimension tragique apparaît dès la lecture du titre emprunté à un poème* de Robert Burns (Ecosse) : « The best laid schemes o'mice an'men / Gang aft a-Gley » (« Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas »). Muni de cette clef, le lecteur pressent que le désespoir et la fatalité sont au bout du chemin.

Steinbeck utilise, pour ce roman, une écriture grave, presque monocorde, la lenteur devient rythme narratif jusqu'au moment où tout s'emballera pour s'achever en une nouvelle lenteur et une écriture monocorde. Grâce au choix de son écriture, Steinbeck rend compte de la misère et de la solitude humaine, leur donne une voix et une réalité inoubliables.

Chaque personnage abîmé (Curley complexé par sa petite taille, Candy le vieux journalier avec une main en moins, Crooks le palefrenier noir relégué à l'écurie en raison de sa couleur de peau, la femme de Curley déçue par la vie et rêvant de cinéma, George prisonnier de son amitié et de sa tendresse pour Lennie, Lennie vivant dans son monde pouvant éclater comme une bulle de savon) est un monde en soi, celui des misères de la vie et de la société. Ils sont souris et hommes qu'un caprice peut emporter vers le drame. Il y a un côté béhavioriste chez Steinbeck qui ne plonge pas ses personnages dans l'introspection psychologique, dans un souci de simplicité et de compréhension des actions, comme dans un film ou une pièce de théâtre. C'est au lecteur/spectateur de déduire, par son observation, les relations entre les personnages et les dispositions d'esprit dans lesquelles ils se trouvent. Dans « Des souris et des hommes », le lecteur met en place tous les liens grâce aux dialogues dans lesquels il trouve nombres d'indices permettant de saisir la dimension psychologique des personnages. C'est ce qui en fait toute la saveur.

Saveur relevée par les illustrations, magnifiques, de Rebecca Dautremer qui servent admirablement ce grand texte. Elle a su mettre en images la naïveté et la gentillesse maladroitement brusque de Lennie ainsi que sa manière de s'exprimer. Ses illustrations magnifient texte et personnages ainsi que l'amitié, immense, liant George et Lennie. Amitié mêlée de tendresse amenant George au geste ultime dicté par l'amour fraternel.

Ses dessins aussi ciselés que le texte du roman, renforcent ce diamant de la littérature américaine du XXè siècle. Crayons et pinceaux portent les mots et les personnages, dignes d'une tragédie grecque, avec une beauté grave et époustouflante.

Un vrai régal pour les yeux !

Roman traduit de l'américain par Maurice-Edgar Coindreau, illustrations de Rebecca Dautremer.

*« To a Mouse, on Turning Her Up in Her Nest With the Plough, November, 1785 »


Quelques avis :

Babelio Interview France Culture de Rebecca Dautremer  

Reportage ARTE  Télérama  Tachan  Sens Critique  Hélène

Lu dans le cadre

  
  






mercredi 25 janvier 2023

Les enquêtes d'Enola Holmes: Le mystère des pavots blancs

 


Troisième enquête menée par la sœur de Sherlock Holmes, la futée Enola, lue dans le cadre du R.A.T (Read A Thon) du Challenge Bristish Mysteries.

« Le mystère des pavots blancs » est la version bd adaptée du roman de Nancy Springer.


Le docteur Watson, ami fidèle de Sherlock Holmes, a disparu. L'enquête mobilise l'attention du célèbre détective et celle de sa sœur en cavale.

Enola doit se trouver un autre personnage car le précédent a été démasqué par son frère. Elle se rend dans un magasin d'accessoires de théâtre, y trouve son bonheur tout en faisant connaissance avec la veuve du propriétaire. La veuve est d'ailleurs peu amène ce qui attise la curiosité de la jeune fille.

Enola, pour les besoins de l'enquête, se transforme en vraie Lady pour interroger Mme Watson sur les circonstances de la disparition de son mari. Lors de la visite un bouquet de fleurs peu ordinaires attire l'attention d'Enola qui, rappelons-nous, est une experte dans la connaissance des fleurs et leur langage. Ce bouquet est composé de pavots blancs, d'aubépines rouges et de feuilles d'asperges. Or, en général les pavots composants les bouquets sont rouges et l'aubépine blanche. Sommeil, espoir perdu semble être le message envoyé à Mme Watson.

Enola déduit rapidement que les fleurs en question sont cultivées en serre et dans une grande serre puisque les asperges sont des végétaux exigeants en place.


Au fil de l'enquête, Enola découvrira au gré du langage floral un étrange internement devenu secret familial. Le tout mêlé à la boutique d'accessoires pour le théâtre.

Elle résoudra l'enquête à la barbe de son frère dans une série de rebondissements qui tiennent en haleine de lecteur.


Fidèle au roman, Serena Blasco met en image les réalités sombres de la société victorienne : la pauvreté réduisant les femmes à sacrifier leur chevelure pour quelques sous afin que les élégantes puissent user de postiches plus vrais que nature.

Comme dans le roman, la BD aborde l'enfermement des femmes, souvent de force ou en conséquence des affres de la pauvreté, dans les asiles psychiatriques.


J'ai apprécié, comme dans la précédente BD, le carnet secret d'Enola qui permet de compléter l'adaptation en images par quelques phrases du roman.

Le personnage est toujours plaisant à suivre et j'espère toujours qu'Enola retrouvera les traces de sa mère tout en réussissant à échapper à la mainmise de ses frères sur son destin. Elle apprend à apprécier de plus en plus une liberté d'actions et de mouvements interdite aux femmes de l'époque.

Quelques avis:

Babelio  Livraddict  

Lu dans le cadre

  



jeudi 19 janvier 2023

Agatha Raisin: Pour le meilleur et pour le pire

 


J'avais quitté Agatha Raisin en plein assouvissement de son fantasme : séduire pour de bon James Lacey. Je la retrouve dans « Pour le meilleur et pour le pire » à quelques jours de son mariage.

Agatha et le village de Carsely sont en effervescence afin que l'événement de déroule le plus parfaitement possible.

Sauf que.. les nuages annoncés se précisent pour éclater, de manière tonitruante, quand Jimmy Raisin, l'ex mari de notre héroïne, réapparaît pour gâcher la cérémonie.

C'est le chaos !

Puis vient le drame : Jimmy est retrouvé sans vie en bordure d'un champ à la sortie du village ? Qui aurait pu lui en vouloir à mort ? Agatha est la première suspecte, suivie de près par James Lacey. Tous les deux ont un mobile évident. Or l'évidence est loin d'être celle à laquelle on pense.


La situation devient compliquée pour Agatha qui n'a même plus son joli cottage où se réfugier car vendu à une dame acariâtre et peu avenante. Le temps de l'enquête, les deux ex tourtereaux devront faire toit commun chez James.

L'enquête est convenue, certes, mais parsemée de drôleries douces amères. J'ai éprouvé de la tristesse pour Agatha qui voit tout s'écrouler autour d'elle en quelques secondes, elle ne méritait pas cela. Et j'en ai voulu à James Lacey pour sa rancune et sa sévérité envers Agatha. Même si une trop grande compréhension et rapide absolution n'auraient pas été crédibles de la part de James.

Agatha parviendra-t-elle à reconquérir James ? James est-il toujours amoureux d'Agatha ? Se retrouvrront-ils à Chypre ? Réponse au prochain épisode.


Agatha Raisin a beau être un personnage agaçant, parfois à la limite du supportable, on ne peut la détester. Elle reste sympathique car ses répliques ou remarques cinglantes ne sont pas foncièrement méchantes.

Chaque enquête apporte plusieurs éclairages sur la personnalité de l'héroïne. Peu à peu des voiles sont levés offrant quelques pièces du puzzle. Agatha souffre de son manque de culture et d'éducation, elle a bataillé pour arriver au sommet de son art de communicante et elle tente, depuis son installation à Carsely, de s'améliorer …. et elle y parvient.

Traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier


Quelques avis :

Babelio  Bianca  Critiques libres  A livre ouvert  Sens critique  Lily

Lu dans le cadre

  



mercredi 18 janvier 2023

Les enquêtes d'Enola Holmes: l'affaire Lady Alistair

 


Le week-end dernier avait lieu le RAT « British mysteries », les enquêtes d'Enola Holmes faisaient partie de ma sélection.

J'ai découvert la série consacrée à la petite sœur du grand Sherlock Holmes par le biais des romans de Nancy Springer. L'occasion me fut donnée, par la médiathèque, de continuer la découverte avec les BD éponymes.


Enola a réussi a déjouer la vigilance de ses frères, notamment celle de Sherlock. Comme elle aime résoudre des mystères, quoi de plus logique que de devenir Miss Ivy Meshle la secrétaire du Docteur Ragostin,, spécialiste en recherche de toutes disparitions.

Miss Ivy reçoit la visite de Watson, désespéré de voir combien la disparition d'Enola affecte Sherlock, tente le tout pour le tout en sollicitant les talents du Dr Ragostin. Ainsi, la prudence est-elle de mise pour la jeune fille si elle ne veut pas que ses frères la retrouvent. Une solution radicale s'impose à elle : affirmer que l'affaire ne peut intéresser le Dr Ragostin qui ne voit pas comment il pourrait réussir là où a échoué Sherlock Holmes. Ce qui est d'une implacable logique.


Le danger étant écarté, Enola peut prendre en charge une affaire de disparition, qui apprend-t-elle, n'intéresse pas son célèbre frère, celle d'une jeune aristocrate, Lady Alistair.

L'aventure entraîne la jeune détective dans un cercle de révolutionnaires inspirés par les événement de Russie. Pour mieux comprendre ce à quoi elle est confrontée, elle lit « Le Capital » de K.Marx, qui fit scandale lors de sa parution.

Elle se trouve également confrontée aux expériences menées sous hypnose et aux déviances que peut provoquer la maîtrise de cet « art », notamment le contrôle des actes à l'insu des personnes hypnotisées.


Dans ses romans, Nancy Springer ancre parfaitement ses personnages dans toutes les réalités de la société victorienne, sans occulter la misère d'une grande partie de la population. L'adaptation BD le fait également, ce qui est une gageure car qui dit adaptation BD dit coupe sévère du texte. Les dessins suppléent aux mots avec adresse. On peut même suivre les unes des quotidiens consacrées à un certain Jack l'étrangleur.

J'ai été charmée par les dessins de Serena Blasco et leur mise en couleur apportant une dynamique au récit.

Le petit plus, très intéressant, est le carnet secret d'Enola qui permet au lecteur de comprendre le cryptage des messages personnels échangés avec sa mère. Enola y consigne, aussi, ses notes prises au cours de son enquête. Astuce permettant d'apporter des précisions, que l'on trouve dans le roman, sans alourdir l'adaptation dessinée.


Quelques avis :

Babelio  Blandine

Lu dans le cadre 


 


samedi 14 janvier 2023

Read-A-Thon British Mysteries, c'est parti!


 Depuis plusieurs années, je déclinais l'invitation au R.A.T du Challenge British Mysteries. Cette année, malgré deux engagements aujourd'hui samedi, j'ai décidé de rejoindre les marathoniennes de ce week-end.

Ma Pile A Lire spéciale R.A.T est modeste; l'essentiel étant de participer, je ne vise pas la performance.


J'ai lu:

"Agatha Raisin pour le meilleur et pour le pire" de M.C Beaton
"Les enquêtes d'Enola Holmes: L'affaire Lady Alistair" par Serena Blasco d'après le roman de Nancy Springer
"Son espionne royale: les douze crimes de Noël" de Rhys Bowen
"Les enquêtes d'Enola Holmes: Le mystère des pavots blancs" "Les enquêtes d'Enola Holmes: L'affaire Lady Alistair" par Serena Blasco d'après le roman de Nancy Springer
"La fille du train" de Paula Hawkins


Commencé pendant le RAT et terminé après :

"Agatha Raisin: coiffeur pour dames" de M.C Beaton




lundi 9 janvier 2023

Le chat du bibliothécaire: succès mortel

 


Le titre a tout pour me plaire puisqu'il comporte les mots « chat » et « bibliothécaire ».

Charlie Harris vit à Athena, dans l'état du Mississipi, en compagnie de son chat Diesel, un adorable Maine Coon, doté de nombreux admirateurs.

Charlie a croisé le chemin de Diesel après avoir subi deux deuils successifs, ceux de sa tante Dottie, qui lui a légué sa maison, et de son épouse. Ses enfants, jeunes adultes, sont entrés dans la vie active et vivent au loin. Un soir, sur le parking de la bibliothèque de l'université, Charlie recueille un chaton en détresse et en fait son compagnon à quatre pattes.

Diesel a une qualité, en plus de ses ronronnements si puissants qui lui valent son nom : il est doté d'une compréhension des émotions humaines incroyable et sait apaiser, rassurer, soigner, ceux qu'il apprécie. Douze kilos de tendresse ronronnante et de présence sans faille, Diesel suit partout son maître.

Diesel est un personnage à part entière, crédible et attachant.


Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si la venue d'un auteur à succès, Godfrey Priest, enfant du pays, n'avait pas été retrouvé assassiné dans sa luxueuse chambre d'hôtel.

Qui lui en voulait au point de le tuer ?

On apprend, très vite, que Godfrey a toujours été suffisant, nombriliste, fieffé égoïste et odieux avec tout le monde depuis les bancs du collège.


Charlie mènera, discrètement, son enquête, pour aider l'agente Kanesha Berry, en charge du meurtre. Pourquoi ? Parce que malgré les compétences de la jeune femme, les mentalités n'évoluent pas vraiment dans cet état du Sud où les habitants, blancs, ont du mal à échanger avec les gens de couleur. La Guerre de Sécession est loin d'être terminée, hélas, les préjugés encore ancrés dans l'inconscient collectif, Charlie aura plus de facilité à faire parler les gens.


Au fil de l'enquête, Athena se dévoile : les rancoeurs, les ragots, les inimitiés vont bon train ce qui amènera bien des surprises.


« Le chat du bibliothécaire » est un « cosy mystery » à l'américaine. L'intrigue est bien menée malgré un style répétitif. L'histoire est agréable à lire, les personnages attachants, cependant il manque le petit quelque chose qui caractérise les « cosy mysteries » anglais. Il manque le grain de folie, la pétillance, l'humour et le côté décalé d'une Agatha Raisin ou d'une Lady Georgiana ou d'un Hamish MacBeth ou encore d'un duo formé par Trudy Loveday et Clement Ryder.

Même si Charlie Harris est fort sympathique avec sa passion des livres, il apparaît plus atone, plus monotone que les héroïnes et héros de « cosy » anglais aux personnalités tranchées et/ou décalées, pleines d'humour et de drôleries.

L'auteur Miranda James a encore du chemin à parcourir pour égaler la verve si charmante de ses consoeurs et confrères britanniques.


Je tenterai, malgré tout, la lecture du deuxième opus, plus tard dans l'année.


Traduit de l'américain par Guillaume Le Pennec


Quelques avis

Babelio  Sonia  Livraddict Louise Grenadine  Geneviève


dimanche 8 janvier 2023

Bilan du Challenge British Mysteries 2022

 


Janvier est le mois des bilans de lectures. 

Celui des British Mysteries n'est pas pire que ceux du "Tour du monde en 80 livres" et d' "En sortir 22 pour 2022". Je ne me glorifie pas, loin sans faut, de mon faible score.

J'ai essayé de suivre, tant bien que mal, la trame proposée par les organisatrices, Lou et Hilde.







Son Espionne Royale et l'affaire du collier de la Reine, m'a permis de cocher deux cases d'un coup: les vacances (in)tranquilles et famille royale et noblesse.

Bal tragique à Windsor, enquête menée dans l'ombre par Sa Majesté Elizabeth II, m'a permis de cocher la case Meurtres à la maison. J'ai considéré que le château de Windsor était une de ses maisons.

Le cercle de Farthing dont l'action se déroule à la campagne m'a fait cocher la case Manoirs et cottages.

Son Espionne Royale et la fiancée de Transylvanie et ses fantômes de vampires m'a permis de cocher la case Hanté.

La Randonnée mortelle d'Agatha Raisin et ses arrêts dans les pubs et restaurants m'ont donné l'occasion de cocher la case Tonic, Pub et autres remontants.

Quant à une étude en rouge mettant en scène la rencontre entre le fameux duo Sherlock Holmes et Watson, j'ai longuement hésité à cocher la case Enquêteurs et enquêtrices loufoques. Finalement je l'ai coché car Sherlock est, malgré tout, un tantinet décalé et loufoque.

Six romans sur douze possibles. ferai-je mieux en 2023? Je l'espère!


samedi 7 janvier 2023

Quand on aime, on ne compte pas

 


Cette année encore, Lou et Hilde repartent enquêter en Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande.

J'ai repris le texte de la présentation du Challenge 2023 sur leur blog respectif: ici et .

De janvier à mars, un petit défi pour savourer l’hiver en bonne compagnie :

1 – Choisissez le nombre de lectures envisagées pour la période, et partagez idéalement une photo des titres sélectionnés. Serez-vous ?

  • Bibliothécaire du Yorkshire, allié.e indispensable d’un inspecteur un peu bavard : 1 titre lu
  • Sauveuse ou sauveur des Cotswolds, vos enquêtes sont portées par le culot et la chance : 3 titres lus
  • Espion.ne royal.e, instrument malgré vous des manigances de la Couronne : 5 titres lus
  • Célèbre antiquaire, vous excellez autant à enquêter qu’à croiser les fantômes du South Devon: 7 titres lus
  • Medium victorien, le monde des esprits n’a plus de secrets pour vous, vous résolvez brillamment chaque mystère : 10 titres lus
  • Mention spéciale Corgy de la Reine pour tout titre supplémentaire lu.
– Fin mars : on se retrouve pour partager les lectures faites en hiver et, pour celles et ceux qui le souhaitent, les prochains projets de découvertes.

2 – Le week-end du 14 au 16 janvier, nous vous proposons de nous retrouver pour un read-a-thon sur cette thématique.

3 - Et que se passe-t-il ensuite ?

Plusieurs rendez-vous dans l’année, vous pouvez participer selon vos envies :

  • De juin à août : on choisit 3 titres pour nos lectures d’été, rendez-vous à la rentrée de septembre pour faire le bilan.
  • Octobre : une histoire faisant frissonner.
  • Novembre / décembre : romans policiers de Noël, toujours en lien avec le cadre géographique du challenge.
  • Et le reste de l’année : lectures libres au fil de l’eau, à partager quand vous le souhaitez.
L'an dernier, j'ai limité la catastrophe, j'espère être plus prolixe côté lectures car j'ai un beau réservoir de titres dans les médiathèques que je fréquente.


mercredi 4 janvier 2023

En sortir 23 pour l'année 2023


 Malgré l'objectif non atteint pour mon premier défi d'allègement de PAL, je ne me décourage pas pour autant et récidive pour 2023.

Pour En sortir 22 pour 2022 le bilan aurait pu être plus catastrophique: 8 lectures chroniquées sur les 14 lues. 14 sur 22 c'est plus de la moitié.

Cette année, j'ai remis dans ma liste des 23, quatre des romans sélectionnés l'an dernier car ils me tenaient à coeur de les lire.

Les heureux élus sont:



1. « Toute passion abolie » de Vita Sackville-West


2. « Les Grâciées » de Kiran Millwood Hargrave


3. « Saules aveugles, femme endormie » d'Haruki Murakami


4. « Dernière nuit à Twisted River » de John Irving


5. « Moi, Tituba sorcière... » de Maryse Condé


6. « De beaux lendemains » de Russel Banks


7. « Le mystère Croatoan » de José Carlos Somoza


8. «  Le temps où nous chantions » Richard Powers


9. « La couleur de l'eau » de James McBride


10. « L'échappée » de Valentine Goby


11. « La Rose » de Louise Erdrich


12. « L'oiseau canadèche » de Jim Dodge


13. « Mille femmes blanches » de Jim Fergus


14. « La belle lumière » d'Angélique Villeneuve


15. « Célestopole 1922 » d'Emmanuel Chastellière


16. « Les Seigneurs de Bohen » d'Estelle Faye


17. « Les Révoltés de Bohen » d'Estelle Faye


18. « Premières neiges sur Pondichéry » de Hubert Haddad


19. « La belle amour humaine » de Lyonel Trouillot


20. « Les grenouilles » de Mo Yan


21. « Contes curieux des quatre coins du monde » de Praline Gay-Para


22. « Le livre de Gould » de Richard Flanagan


23. « La nuit des béguines » d'Aline Kiner


Je ne suis pas seule à participer à ce défi: les PAL 2023 de Maghily, instigatrice depuis 2020 de ce défi, de Moka Milla.





lundi 2 janvier 2023

Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es.



 Moka Milla le fait depuis plusieurs années, je me lance aujourd'hui pour la première fois.

Je ne sais pas ce que dévoileront mes lectures de 2022, lectures chroniquées uniquement.

Décris-toi: Emma

Comment te sens-tu? Vingt mille lieues sous les mers

Décris où tu vis actuellement: L'île des âmes

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu? à Célestopol

Ton moyen de transport préféré: Fictions

Ton/ta meilleur(e) ami(e): Madame la colonelle

Toi et tes amis, vous êtes: Les mémoires d'un chat

Comment est le temps? Etés anglais

Quel est ton moment préféré de la journée? Un thé/Un café maison

Qu'est la vie pour toi? Choses dont je me souviens

Ta peur: La vengeance du carnivore

Quel est le conseil que tu as à donner? L'invitation à la vie conjugale

Comment aimerais-tu mourir? En La panne

Les conditions actuelles de ton âme: L'Oeuvre au noir

Ton rêve? Les variations Goldberg

samedi 31 décembre 2022

L'oiseau moqueur

 


La quatrième de couverture n'en dévoile pas trop et met tout de suite dans l'ambiance

"Pas de questions, détends-toi". C’est le nouveau mot d’ordre des humains, obsédés par leur confort individuel et leur tranquillité d’esprit, déchargés de tout travail par les robots. Livres, films et sentiments sont interdits depuis des générations. Hommes et femmes se laissent ainsi vivre en ingurgitant les tranquillisants fournis par le gouvernement. Jusqu’au jour où Paul, jeune homme solitaire, apprend à lire grâce à un vieil enregistrement. Désorienté, il contacte le plus sophistiqué des robots jamais conçus : Spofforth, qui dirige le monde depuis l’université de New York. Le robot se servira-t-il de cette découverte pour aider l’humanité ou la perdre définitivement ?"


Le titre de la première traduction était « L'oiseau d'Amérique », moins porteur, il faut l'avouer. J'ai mis un peu de temps à comprendre ce changement, les indices se récupèrent tout au long de la lecture.

Walter Tevis imagine, en 1980, un monde sur lequel règne les robots, des plus sophistiqués aux plus basiques, un monde dystopique poussant à l'extrême la robotisation d'une société.

Souvenez-vous des années 80 ! La robotique, en plein essor, était le gage d'une société moins soumise au travail et plus portée vers les loisirs. L'avenir semblait radieux et, ma foi, heureusement que le monde merveilleux des robots prenant la place des humains n'a pas été créé. Quoique, maintenant, nous avons le courant transhumaniste surfant sur les progrès scientifiques et technologiques époustouflants, frôlant dangereusement la ligne rouge.

Revenons au roman « L'oiseau moqueur ».

Le monde de Paul Bentley est aseptisé, automatisé au plus haut point. Les êtres humains sont en voie d'extinction, ils ne savent plus communiquer entre eux ou penser ou encore s'intéresser à quoi que ce soit de dérangeant. La rengaine « Pas de questions, détends-toi » est la phrase magique intimant à l'humanité de ne pas faire de pas de côté. Aussi, a-t-il été nécessaire de proposer des dérivatifs chimiques et naturels aux hommes : calmants, haschich et stérilisation massive des populations. Ainsi annihile-t-on la curiosité d'esprit, l'envie d'apprendre inhérentes à l'être humain.

Nous sommes en 2400, même le dernier robot le plus sophistiqué, Spofforth, est au bord de la neurasthénie, cherchant, désespérément, à se suicider chaque année, sans y parvenir. En effet, les robots de sa classe craquaient à moyen terme et se suicidaient si bien qu'un léger changement dans la programmation fit de Spofforth une IA dépressif.

Au début de la lecture, le sourire me venait facilement aux lèvres puis très vite il disparut sous l'effet glaçant de la dystopie.

Les livres n'ont pas été brûlés comme dans Fahrenheit 451, ils ont été tout simplement retirés des bibliothèques pour être oubliés au fin fond des réserves, dans les sous-sols.

Plus de livres, plus de lecture, plus d'accès à l'imaginaire, plus de structuration de la pensée, plus d'échanges de points de vue, plus d'envie d'apprendre et de savoir, plus d'émulation, plus de projection dans le passé ou dans le futur. On assiste à l'appauvrissement de langage et donc à la disparition du libre-arbitre et des émotions. Pour que les êtres humains puissent supporter cela, il a fallu les rendre dépendants aux anti-dépresseurs et aux joints. Cependant, malgré cela, certains se rassemblent et s'immolent en place publique.

Bien entendu, Paul sera le grain de sable dans les rouages d'une société qui tourne à vide. Il apprendra à lire en tombant, par hasard, sur un manuel d'apprentissage de la lecture.

Bien entendu, accéder à la lecture lui ouvrira les portes de la réflexion et donc... des questionnements existentiels. Ce qui le conduira auprès de Spofforth, à New-York et lui permettra de rencontrer Mary Lou, jeune femme élevée en marge des pensionnats. Avec elle, Paul apprend à aimer, à partager, à éprouver d'innombrables émotions, sensations et sentiments. Les deux amants, les Adam et Eve d'un monde en devenir, recouvrent leur humanité et sont la clef d'un avenir rassurant : ils sont un bug dans le bug qui construisit le monde de 2400.


Ce qui m'a plu dans le roman c'est que l'auteur pousse jusqu'au bout le raisonnement du tout robotique en vogue dans les années 80. Le monde est sans odeur, sans saveur quand on n'a rien à faire pour gagner son pain, une alimentation d'ailleurs insipide puisque fabriquée à partir d'une plante, produite en monoculture, dont le nom est un numéro, garantie avec OGM.

Walter Tevis, avec une écriture des plus efficace, relate la remise en route d'un cerveau humain, celui de Paul Bentley. Il reconquiert sa liberté de penser, de créer, de réfléchir, d'inventer et de croire en une entité supérieure, celle de Dieu.

L'éveil à la conscience de Paul est faite d'obstacles, de peurs et surtout d'aventures parfois cocasses, parfois émouvantes. Il y a une scène édifiante : celle de l'usine de fabrication de grille-pain qui tourne en boucle stérile -assemblage des pièces, montage final, vérification … et mise au pilon pour défectuosité et enfin recyclage puis tout recommence- tout cela parce qu'un boulon est tombé dans un rouage de la chaîne. Ce que Paul remarque et répare en un seul geste. Depuis combien de temps durait le cycle infernal ? Aucun robot n'avait « pensé » à ce type de panne. L'oeil humain est irremplaçable, CQFD.

L'absurdité de ce monde dystopique est que les robots ne parviennent même plus à se réparer, entraînant une série de dysfonctionnements et amenant le monde au bord du chaos.

Les robots remplaceront-ils l'homme en le transformant en être dénué de bon sens et d'intelligence ? Derrière l'horreur de la disparition de la Culture, de la lecture, de l'écriture, de tous les objets véhiculant le savoir et la connaissance, l'espoir est toujours présent : il est nécessaire de faire confiance à l'être humain car il y en aura toujours un qui ouvrira les yeux, par hasard ou pas, et qui se redressera et partira à la reconquête de son humanité.

La fin du roman est absolument magnifique : le geste d'amour, de Paul et Mary Lou, envers Spofforth m'a émue au plus haut point.


« L'oiseau moqueur » est un très beau roman sur ce qui fait la beauté de l'humanité, capable du pire comme du meilleur.

Traduit de l'anglais (USA) par Michel Lederer

Un extrait:

"Pourquoi ne nous parlons-nous pas ? Pourquoi ne nous blottissons-nous pas les uns contre les autres pour nous protéger du vent glacial qui balaye les rues désertes ? Autrefois, il y a très longtemps, il existait des téléphones privés à New York. Les gens se parlaient alors, peut-être à distance, de façon étrange, avec des voix rendues ténues et artificielles par l'électronique, mais ils se parlaient. Des prix des produits alimentaires, des élections présidentielles, du comportement sexuel de leurs enfants, de leur peur de la météo et de leur peur de la mort. Et ils lisaient, ils écoutaient les voix des vivants et des morts leur parler dans un silence plein d'éloquence, connectés à cette rumeur du discours humain qui devait s'enfler dans leur esprit pour dire : Je suis humain. Je parle. J'écoute. Je lis."

Quelques avis :

Babelio  Yvan Sens critique Yuyine  Critiques libres  Geneviève  Cathoon

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