Dans mes souliers, le Père Noël avait déposé le deuxième roman traduit en français de l'écrivain écossais Dominic Cooper. J'avais été subjuguée par la force romanesque et évocatrice de son écriture avec "Le coeur de l'hiver", la deuxième rencontre fut aussi belle et aussi forte. "Vers l'aube", roman d'une quête à corps perdu, de l'errance et de l'hymne à une nature d'une beauté à couper le souffle. La Nature accompagne la longue marche du héros, Murdo Munro, scandant ses émotions et ses tourments intimes. Je partage, ce soir, avec vous, le premier paragraphe du "road movie" pédestre d'un homme perdu dans ses conflits intérieurs.
"-Et maintenant prions.
La brise légère qui tourbillonnait et balayait en douces rafales les petites hauteurs du Beinn an Eoin était venue d'au-delà du grand large. Ses mouvements semblaient fortuits et sans pertinence en comparaison des vies ordonnées que les habitants de l'île menaient dans les vallées en contrebas. Ses origines et ses intentions étaient obscures; car elle était poussée par une force qui ne devait rien aux créations des hommes. Et c'était seulement la terre, avec ses joues balafrées de roche et de bruyères, de mousses charnues et d'herbes flexibles, seulement cette masse meurtrie et l'attention muette mais indéfectible du lointain soleil qui s'étendaient sous l'avancée du vent à travers les collines de l'île. Car les gens eux-mêmes, éloignés de leurs anciennes intuitions et de leurs passions inavouées par un monde nouveau et plus rationnel, avaient depuis longtemps détourné le regard et étaient maintenant absorbés par des choses plus proches de leurs vies." (p 13)
2 commentaires:
Je note fébrilement, mais alors fébrilement!
Je ne connais pas, c'est beau... !
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