La petite Ruby Lennox commence à percevoir le monde qui l'entoure, à comprendre et à sentir, dès la première seconde de sa conception! Elle nous présente les différents membres de sa famille et elle sait qu'il aurait été préférable qu'elle n'existe pas. Sa mère ne la considère que comme un poids, une gêne, une source d'ennuis sans fin. La famille Lennox est une famille anglaise moyenne, ni pire ni mieux que les autres: ses parents tiennent une boutique animalière, ils vivent au-dessus du magasin, ils côtoient les commerçants de leur rue et parfois souhaiteraient avoir plus de confort. La mère est loin d'être éprise de son mari, elle le subit plus qu'elle ne l'apprécie et implicitement lui en veut de l'avoir une fois de plus, une fois de trop, mise enceinte!
Très vite, Ruby ne s'arrête pas à l'histoire de son foyer, dans l'Angleterre des années cinquante, et nous entraîne à la découverte de l'histoire familiale, notamment celle de la famille maternelle ce qui l'amène à remonter le temps à la fin du XIXè. Cela sans se départir de sa verve, de son humour et de sa malice pétillante. Cependant, le lecteur ressent la présence d'une ombre pesant sur le récit de Ruby: l'ombre vient-elle d'un passé récent ou lointain? Concerne-t-elle la vie de Ruby ou celle des ses ancêtres? La réponse à cette lancinante interrogation ne sera livrée qu'à la fin du roman surprenant le lecteur qui se dit qu'il a bien été mené en bateau pendant que les preuves étaient dispersées au fil du roman!
La galerie de portraits dressée par Ruby est d'un drôle irrésistible malgré une réalité bien sombre: son père est un énergumène porté sur la boisson et les femmes, sa mère une étrange femme à la froide apparence, redoutant et exécrant toute idée de grossesse, sa grand-mère est un peu perdue dans ses souvenirs brumeux, ses soeurs lointaines et peu chaleureuses, sa tante omnibulée par ses filles, son oncle un peu visqueux et dégoûtant à vouloir toujours un petit baiser ou une station sur ses genoux! Ruby a le moral pour réussir à grandir et vivre une vie de petite fille normale: les rires, les larmes, les interrogations et les angoisses qui font devenir chaque jour un peu plus grande que la veille.
L'originalité de Kate Atkinson est de construire son roman en étages: les questionnements du précédent reçoivent leurs réponse dans le suivant qui chronologiquement se déroule dans le passé. Le lecteur peut être désarçonné par cette gymnastique inhabituelle mais très vite l'habitude est prise et le procédé n'en est que plus goûteux! Cette danse des voiles du présent expliqué par le passé est amusante et riche en rebondissements plus burlesques parfois les uns que les autres: la vie est un éternel étourdissement digne des montagnes russes. D'ailleurs, la tête tourne au lecteur qui ne sait plus trop où les protagonistes en sont...son plus grand bonheur est de retrouver, au détour d'un mot, le fil conducteur de la pelote-mémoire de la famille de Ruby. Ainsi, certains personnages, comme celui de la mère de Ruby, amènent l'empathie du lecteur lorsque ce dernier découvre que la vie n'a pas persemé de roses leurs chemins et que l'Histoire les a plus que ballottés!
Kate Atkinson et Ruby entraînent joyeusement le lecteur dans le musée personnel de cette dernière: les tableaux ne sont pas de la main d'un maître mais ils sont peints avec les heurs et malheurs d'une famille modeste et des couleurs certes vives qui cachent des zones d'ombre épaissies du mystère du silence familial: la généalogie est une aventure qui dévoile secrets et mensonges par omission sans que l'on y soit vraiment préparé. Aussi apparaissent en filigrane les existences gâchées par le manque d'amour, les sentiments tus et surtout inavoués ou encore par une immense solitude....le besoin d'amour et de tendresse est imprimé au plus profond de l'être humain et Ruby n'aura de cesse que d'être aimée et reconnue.
"Dans les coulisses du musée" est mon premier roman de Kate Atkinson et je dois avouer que cette lecture fut jubilatoire et que j'ai beaucoup ri malgré la toile de fond tragique de cette histoire familiale. En effet, je ne peux repenser qu'avec délectation le récit des vacances écossaises de la famille Lennox partie en compagnie de ses voisins: ce sont des pages d'anthologie d'humour noir, grinçant et caustique à souhait!
Très vite, Ruby ne s'arrête pas à l'histoire de son foyer, dans l'Angleterre des années cinquante, et nous entraîne à la découverte de l'histoire familiale, notamment celle de la famille maternelle ce qui l'amène à remonter le temps à la fin du XIXè. Cela sans se départir de sa verve, de son humour et de sa malice pétillante. Cependant, le lecteur ressent la présence d'une ombre pesant sur le récit de Ruby: l'ombre vient-elle d'un passé récent ou lointain? Concerne-t-elle la vie de Ruby ou celle des ses ancêtres? La réponse à cette lancinante interrogation ne sera livrée qu'à la fin du roman surprenant le lecteur qui se dit qu'il a bien été mené en bateau pendant que les preuves étaient dispersées au fil du roman!
La galerie de portraits dressée par Ruby est d'un drôle irrésistible malgré une réalité bien sombre: son père est un énergumène porté sur la boisson et les femmes, sa mère une étrange femme à la froide apparence, redoutant et exécrant toute idée de grossesse, sa grand-mère est un peu perdue dans ses souvenirs brumeux, ses soeurs lointaines et peu chaleureuses, sa tante omnibulée par ses filles, son oncle un peu visqueux et dégoûtant à vouloir toujours un petit baiser ou une station sur ses genoux! Ruby a le moral pour réussir à grandir et vivre une vie de petite fille normale: les rires, les larmes, les interrogations et les angoisses qui font devenir chaque jour un peu plus grande que la veille.
L'originalité de Kate Atkinson est de construire son roman en étages: les questionnements du précédent reçoivent leurs réponse dans le suivant qui chronologiquement se déroule dans le passé. Le lecteur peut être désarçonné par cette gymnastique inhabituelle mais très vite l'habitude est prise et le procédé n'en est que plus goûteux! Cette danse des voiles du présent expliqué par le passé est amusante et riche en rebondissements plus burlesques parfois les uns que les autres: la vie est un éternel étourdissement digne des montagnes russes. D'ailleurs, la tête tourne au lecteur qui ne sait plus trop où les protagonistes en sont...son plus grand bonheur est de retrouver, au détour d'un mot, le fil conducteur de la pelote-mémoire de la famille de Ruby. Ainsi, certains personnages, comme celui de la mère de Ruby, amènent l'empathie du lecteur lorsque ce dernier découvre que la vie n'a pas persemé de roses leurs chemins et que l'Histoire les a plus que ballottés!
Kate Atkinson et Ruby entraînent joyeusement le lecteur dans le musée personnel de cette dernière: les tableaux ne sont pas de la main d'un maître mais ils sont peints avec les heurs et malheurs d'une famille modeste et des couleurs certes vives qui cachent des zones d'ombre épaissies du mystère du silence familial: la généalogie est une aventure qui dévoile secrets et mensonges par omission sans que l'on y soit vraiment préparé. Aussi apparaissent en filigrane les existences gâchées par le manque d'amour, les sentiments tus et surtout inavoués ou encore par une immense solitude....le besoin d'amour et de tendresse est imprimé au plus profond de l'être humain et Ruby n'aura de cesse que d'être aimée et reconnue.
"Dans les coulisses du musée" est mon premier roman de Kate Atkinson et je dois avouer que cette lecture fut jubilatoire et que j'ai beaucoup ri malgré la toile de fond tragique de cette histoire familiale. En effet, je ne peux repenser qu'avec délectation le récit des vacances écossaises de la famille Lennox partie en compagnie de ses voisins: ce sont des pages d'anthologie d'humour noir, grinçant et caustique à souhait!
Un roman à lire et un moment de lecture joyeuse et intense en émotions!
Roman traduit de l'anglais (GB) par Jean Bourdier
16 commentaires:
Il me tente bien depuis que je l'ai aperçu chez Stéphanie. En fait, je suis très curieuse par rapport à l'oeuvre de l'auteure en général. il suffit que ma pile descende un peu... et il y sera inclus!
Je garde un très bon souvenir de cette lecture. J'ai lu autre chose d'elle après mais j'avais moins aimé. Il faudra que je tente ses tous derniers.
J'avais adoré, et découvert aussi l'auteur avec ce titre, attention l'addiction te guette !
Je copie sur Mous !
un roman qui fait rire mais avec une grande histoire !je note tout de suite, moi qui ne lis que des livres durs en ce moment
J'ai vraiment apprécié La souris bleue, mais celui-ci m'a laissée très perplexe...
Je suis une "accro" complète de Kate Atkinson, ses trois derniers romans m'ont énormément plu . La construction des intrigues est toujours subtile et les personnages un peu cabossés mais attachants.
Je viens juste de l'emprunter à la bibliothèque et je m'en pourlèche d'avance les babines :-)))
J'aime beaucoup Kate Atkinson , la souris bleue eszt un excellent polar , elle a l'art de croiser les vies de ses héros d'une manière surprenante.Ses livres sont trè diffèrents les uns des autres et peuvent surprendre...mais c'est cela aussi l'humour british
J'ai beaucoup aimé mon premier Atkinson, celui-ci un peu moins mais je suis vraiment sensible à ce qu'écrit cet auteur.
Je passe simplement te dire que j'aime ton blog ! ;-))
pas encore lu cette auteure mais ce livre m'attend dans ma PAL. A venir donc...
@karine :) : Alors, vivement que ta PAL baisse (donc plus d'achats intempestifs de LCA ;-) ) Merci pour ton appréciation toute gentille concernant mon blog :-)
@sylire: Comme c'est mon premier roman, je suis sous le charme. La médiathèque possède quelques titres alléchants de cette auteure: affaire à suivre ;-)
@moustafette: a bon entendeur alors ;-)
@cathulu: je ne pourrai pas dire n'avoir pas été prévenue des dangers qui me guettent :-D
@gambadou: oui, cela change vraiment les idées!
@jules: il va falloir que je lise "La souris bleue"!!!
@armande: si je comprends bien, tu me pousse au vice ;-p
@yueyin: héhéhéh tu vas te régaler!
@souris de bibliothèque: exact, elle a un humour très british comme je l'aime!
@anjelica: son tour viendra bientôt ;-)
Je l'ai lu il y a des années ainsi que "Sous l'aile du bizarre" mais celui qui m'a le plus conquis c'est "La souris bleue" dont je compte bien lire la suite. Une très bonne romancière, il n'y a pas de doute.
Je l'ai près de mon lit celui-là... emprunté à la médiathèque et je m'en régale d'avance ;-)
Il est dans ma PAL (ouf, ça fait un peu souffler ma LAL ... à défaut d'alléger mon plancher de biblio ! mdr !). Mais en attendant, j'ai emprunté son dernier titre à la biblio (et je viens de m'apercevoir que les personnages sont apparus dans des romans précédents ... flûte ... tant pis pour une lecture dans l'ordre !)
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