Emma est vétérinaire en pleine campagne, loin des êtres et des lieux qui la firent autrefois souffrir. Elle est loin d'imaginer que sa vie, tranquille même si elle est submergée de travail, va être bouleversée au cours d'un été pas comme les autres: l'été au cours duquel Giovanni, le fils de son ancien amant, débarque chez elle, auréolé de ses quatorze printemps et d'un charme indicible.
La présence de Giovanni ravive les souvenirs douloureux qu'elle pensait être parvenue à mettre de côté: entre peine, rage, désespoir et irrésistible attirance, Emma se laisse aller vers l'inévitable. Lorsque Micol, la mère de Giovanni et la rivale qui lui vola son amour, vient, plus tôt que prévu, chercher son fils, et les voit ensemble, l'irréparable se produit, la descente aux enfers commence au rythme du procès.
Emma se traîne, laminée par les rouages d'une société qui ne peut que punir la transgression des tabous, perdue au milieu d'une tempête qu'elle a du mal à appréhender et surtout à comprendre, soutenue par son ancien "patron", le véto rugueux, âpre qui la forma au coeur des paysages vosgiens. Le monde des hommes n'aime pas être bousculé par les ressacs inattendus, les soubresauts empreints d'interdit, et il le fera comprendre à une Emma qui ne peut que tenir le mauvais rôle face à une Micol, un peu perverse, auréolée de sa maternité.
"Les mains nues" est un roman qui aborde un sujet sulfureux, celui d'un immense tabou: la liaison charnelle entre un adolescent et une femme. Simonetta Greggio mène l'histoire avec délicatesse, tendresse, sans jamais sombrer dans la laideur ou la vulgarité, au fil d'une écriture très subtile; elle décrit, avec justesse, les sentiments contradictoires éprouvés par son héroïne qui se trouve déchirée entre une tendresse quasiment maternelle envers l'adolescent, qu'elle a tenu dans ses bras bébé et enfant, et une attirance trouble devant l'innocente certitude de plaire de ce dernier. Giovanni est un prolongement de Raphaël, l'homme qu'elle a éperdument aimé et qu'elle a perdu, trahie par une fausse innocence.
Les noeuds de la souffrance sont inévitables, mêlant les sentiments passés et le présent qui ne fait que les raviver dangereusement: les blessures de passé ne sont pas encore cicatrisée malgré le passage inexorable du temps et l'éloignement que l'on pensait salvateur...d'ailleurs, ces blessures peuvent-elles vraiment un jour se refermer?
"Les mains nues" est aussi l'histoire d'une femme qui vieillit, qui voit les rides appraître bien qu'elle ne soit pas encore vieille et plus tout à fait jeune. Une femme qui assume le fait d'avoir envie de tendresse, de caresses masculines, d'éprouver la chaleur du désir et d'assouvir ce dernier. La féminité ne disparaît pas sous le cal des mains ni sous les rides, elle est et demeure intacte même si lentement le corps se transforme. Emma, blessée par la vie et son injustice, assume sa solitude et le regard des autres, le regard souvent réprobateur du monde rural encore attaché aux convenances et aux apparences...il est si facile de rejeter la différence pour avoir la réconfortante impression d'être du bon côté du chemin. Emma a le courage d'assumer ce qu'elle est, ce qu'elle ressent sans se chercher d'excuse ce qui rend son personnage attachant et tendre derrière son apparente âpreté, derrière les barrières qu'elle a dressé autour de sa sensibilité.
Un roman agréable à lire, une histoire qui m'a émue, une belle découverte (même si, aux dires de mon petit doigt, ce n'est pas le meilleur roman de l'auteure!).
La présence de Giovanni ravive les souvenirs douloureux qu'elle pensait être parvenue à mettre de côté: entre peine, rage, désespoir et irrésistible attirance, Emma se laisse aller vers l'inévitable. Lorsque Micol, la mère de Giovanni et la rivale qui lui vola son amour, vient, plus tôt que prévu, chercher son fils, et les voit ensemble, l'irréparable se produit, la descente aux enfers commence au rythme du procès.
Emma se traîne, laminée par les rouages d'une société qui ne peut que punir la transgression des tabous, perdue au milieu d'une tempête qu'elle a du mal à appréhender et surtout à comprendre, soutenue par son ancien "patron", le véto rugueux, âpre qui la forma au coeur des paysages vosgiens. Le monde des hommes n'aime pas être bousculé par les ressacs inattendus, les soubresauts empreints d'interdit, et il le fera comprendre à une Emma qui ne peut que tenir le mauvais rôle face à une Micol, un peu perverse, auréolée de sa maternité.
"Les mains nues" est un roman qui aborde un sujet sulfureux, celui d'un immense tabou: la liaison charnelle entre un adolescent et une femme. Simonetta Greggio mène l'histoire avec délicatesse, tendresse, sans jamais sombrer dans la laideur ou la vulgarité, au fil d'une écriture très subtile; elle décrit, avec justesse, les sentiments contradictoires éprouvés par son héroïne qui se trouve déchirée entre une tendresse quasiment maternelle envers l'adolescent, qu'elle a tenu dans ses bras bébé et enfant, et une attirance trouble devant l'innocente certitude de plaire de ce dernier. Giovanni est un prolongement de Raphaël, l'homme qu'elle a éperdument aimé et qu'elle a perdu, trahie par une fausse innocence.
Les noeuds de la souffrance sont inévitables, mêlant les sentiments passés et le présent qui ne fait que les raviver dangereusement: les blessures de passé ne sont pas encore cicatrisée malgré le passage inexorable du temps et l'éloignement que l'on pensait salvateur...d'ailleurs, ces blessures peuvent-elles vraiment un jour se refermer?
"Les mains nues" est aussi l'histoire d'une femme qui vieillit, qui voit les rides appraître bien qu'elle ne soit pas encore vieille et plus tout à fait jeune. Une femme qui assume le fait d'avoir envie de tendresse, de caresses masculines, d'éprouver la chaleur du désir et d'assouvir ce dernier. La féminité ne disparaît pas sous le cal des mains ni sous les rides, elle est et demeure intacte même si lentement le corps se transforme. Emma, blessée par la vie et son injustice, assume sa solitude et le regard des autres, le regard souvent réprobateur du monde rural encore attaché aux convenances et aux apparences...il est si facile de rejeter la différence pour avoir la réconfortante impression d'être du bon côté du chemin. Emma a le courage d'assumer ce qu'elle est, ce qu'elle ressent sans se chercher d'excuse ce qui rend son personnage attachant et tendre derrière son apparente âpreté, derrière les barrières qu'elle a dressé autour de sa sensibilité.
Un roman agréable à lire, une histoire qui m'a émue, une belle découverte (même si, aux dires de mon petit doigt, ce n'est pas le meilleur roman de l'auteure!).
4 commentaires:
Un très joli billet !:)
@cathulu: merci :-)
Je n'avais pas vu ton billet alors que j'en ai parlé moi aussi très récemment. Je suis moins enthousiaste que toi mais j'ai globalement passé un bon moment.
Sujet ardu, mais au féminin cela passe différemment
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