De Jorn Riel je ne connaissais que ses fameux et hilarants racontars. C'est avec une grande curiosité que je me suis plongée dans ce roman croisé au détour d'un rayon de bibliothèque.
"Heq" nous emmène aux temps d'avant l'Histoire, aux temps immémoriaux des premiers hommes. Il nous embarque également dans le Grand Nord américain, après que le détroit de Bering ait été traversé par des tribus nomades.
L'Humanité s'est essaimée sur les cinq continents, partie à la conquête de terres et de nourriture. Riel nous conte l'histoire de Heq, un Inuit, et de sa famille, l'histoire de leur voyage vers la frontière du monde, là où naissent les vents terribles de l'hiver, là où résident les esprits....quelques milliers d'années après l'arrivée des premiers hommes sur le continent américain.
Heq est le fruit de l'union d'une Inuit, Shanuq (sa mère) et d'un Indien des plaines (les Hommes-Chiens), Shapokee (son père), chef suprême et sorcier-guérisseur de sa tribu, union forcée puisque sa mère avait été capturée par la tribu paternelle. Elle lui donna le nom de Heq, nom de son grand-père au savoir immense. Tout comme sa mère, Heq est curieux de nature et aime aller à la découverte de ce qu'il ne connaît pas. Le lecteur le suit dans son initiation, dans ses parties de chasse ou de pêche. Le lecteur est en symbiose avec les familles Inuits et découvre leurs rites, leurs coutumes, leur approche de la vie familiale, du plaisir charnel, leur acceptation de la différence (le frère d'Heq, Tyakutyik, est à la fois homme et femme, une originalité qui est loin d'être rejetée par le groupe).
"Heq, le chant pour celui qui désire vivre" est un splendide roman ethnographique dans lequel la fascination et l'amour pour le Grand Nord et ses peuples, faunes et flores, éprouvés par Riel sont un hymne permanent à la beauté et à la tolérance. En effet, ces peuples de l'extrême, ont été sans cesse repoussés vers le Nord par d'autres peuplades plus agressives, plus conquérantes qu'eux. Pourtant, les coutumes et croyances des Indiens et des Inuits sont loin d'être étrangères les unes aux autres.
De l'Alaska au Groenland, en passant par Béring, le lecteur parcourt les espaces immaculés traversés par les élans et les ours, sources de vie et gages d'abondance, les estuaires glacés où dansent cétacés, poissons et phoques. Le désert blanc, riche et d'une beauté à couper le souffle, se déploie sous la plume de conteur extraordinaire qu'est Riel, s'avance au son des griffes des chiens de traîneau, vaisseaux d'un désert de glace et de froid.
Riel, avec "Heq", entame une trilogie Inuit ("Arluk" puis "Soré" continue et achève l'aventure commencée par "Heq"), courant sur mille ans, qui débute au début de l'an 1000 de notre ère. Une trilogie, voyage dans le temps et dans l'espace, voyage au coeur d'une civilisation d'une richesse culturelle et spirituelle trop longtemps occultée. L'Occident "civilisé" (???) a oublié le rapport sans détour avec la nature: la scène d'accouchement au beau milieu d'un environnement hostile montre combien le fait d'être accroupie facilitait autrement mieux le travail de la parturiente que la position allongée... le meilleur vernis civilisé n'est pas toujours celui qu'on croit!
Jorn Riel écrit un merveilleux chant redonnant la place qui lui revient au peuple inuit.
"Heq" est un roman touchant, poignant, au rythme des chasses, des courses en traîneaux, des hivernages dans les igloos où le talent de narrateur est hautement prisé lors des veillées. Le décor qui pourrait être monotone et qui n'est qu'une immense variation des blancs, bleus et verts au coeur d'une symphonie venteuse. Un roman comme je les aime, qui emporte l'esprit, le temps de la lecture (et un peu plus), hors du temps et de l'espace, une respiration, presqu'une méditation, qui apporte un autre regard sur les choses et les êtres.
"Heq" nous emmène aux temps d'avant l'Histoire, aux temps immémoriaux des premiers hommes. Il nous embarque également dans le Grand Nord américain, après que le détroit de Bering ait été traversé par des tribus nomades.
L'Humanité s'est essaimée sur les cinq continents, partie à la conquête de terres et de nourriture. Riel nous conte l'histoire de Heq, un Inuit, et de sa famille, l'histoire de leur voyage vers la frontière du monde, là où naissent les vents terribles de l'hiver, là où résident les esprits....quelques milliers d'années après l'arrivée des premiers hommes sur le continent américain.
Heq est le fruit de l'union d'une Inuit, Shanuq (sa mère) et d'un Indien des plaines (les Hommes-Chiens), Shapokee (son père), chef suprême et sorcier-guérisseur de sa tribu, union forcée puisque sa mère avait été capturée par la tribu paternelle. Elle lui donna le nom de Heq, nom de son grand-père au savoir immense. Tout comme sa mère, Heq est curieux de nature et aime aller à la découverte de ce qu'il ne connaît pas. Le lecteur le suit dans son initiation, dans ses parties de chasse ou de pêche. Le lecteur est en symbiose avec les familles Inuits et découvre leurs rites, leurs coutumes, leur approche de la vie familiale, du plaisir charnel, leur acceptation de la différence (le frère d'Heq, Tyakutyik, est à la fois homme et femme, une originalité qui est loin d'être rejetée par le groupe).
"Heq, le chant pour celui qui désire vivre" est un splendide roman ethnographique dans lequel la fascination et l'amour pour le Grand Nord et ses peuples, faunes et flores, éprouvés par Riel sont un hymne permanent à la beauté et à la tolérance. En effet, ces peuples de l'extrême, ont été sans cesse repoussés vers le Nord par d'autres peuplades plus agressives, plus conquérantes qu'eux. Pourtant, les coutumes et croyances des Indiens et des Inuits sont loin d'être étrangères les unes aux autres.
De l'Alaska au Groenland, en passant par Béring, le lecteur parcourt les espaces immaculés traversés par les élans et les ours, sources de vie et gages d'abondance, les estuaires glacés où dansent cétacés, poissons et phoques. Le désert blanc, riche et d'une beauté à couper le souffle, se déploie sous la plume de conteur extraordinaire qu'est Riel, s'avance au son des griffes des chiens de traîneau, vaisseaux d'un désert de glace et de froid.
Riel, avec "Heq", entame une trilogie Inuit ("Arluk" puis "Soré" continue et achève l'aventure commencée par "Heq"), courant sur mille ans, qui débute au début de l'an 1000 de notre ère. Une trilogie, voyage dans le temps et dans l'espace, voyage au coeur d'une civilisation d'une richesse culturelle et spirituelle trop longtemps occultée. L'Occident "civilisé" (???) a oublié le rapport sans détour avec la nature: la scène d'accouchement au beau milieu d'un environnement hostile montre combien le fait d'être accroupie facilitait autrement mieux le travail de la parturiente que la position allongée... le meilleur vernis civilisé n'est pas toujours celui qu'on croit!
Jorn Riel écrit un merveilleux chant redonnant la place qui lui revient au peuple inuit.
"Heq" est un roman touchant, poignant, au rythme des chasses, des courses en traîneaux, des hivernages dans les igloos où le talent de narrateur est hautement prisé lors des veillées. Le décor qui pourrait être monotone et qui n'est qu'une immense variation des blancs, bleus et verts au coeur d'une symphonie venteuse. Un roman comme je les aime, qui emporte l'esprit, le temps de la lecture (et un peu plus), hors du temps et de l'espace, une respiration, presqu'une méditation, qui apporte un autre regard sur les choses et les êtres.
Des passages ICI
Roman traduit du danois par Inès Jorgensen
Les avis de Pascal, artlivre michel-islor (beaucoup plus réservé) ikiru et Gaïa (les éditions).
5 commentaires:
J'attendrai que l'hiver soit là pour découvrir (enfin)cet auteur. Remarque c'est pour bientôt l'automne est déjà là...
@cathulu: un petit vin chaud? ;-D
Je suis sûre qu'il va me plaire vu que je suis fascinée par tout ce qui touche le froid !
Tu donnes envie de relire cet auteur !! ;-)
il faut que tu lise "le jour avant lelendemain" du même auteur, il est SUBLIMISSIME.
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