J'emprunte, de temps à autre, des recueils de poésie à la médiathèque; j'aime les feuilleter, picorer des textes poétiques au fil de mes errances.
J'ai pris pour les vacances "Le gardeur de troupeaux" de Fernando Pessoa, poète portugais. Je ne saurais expliquer comment ni pourquoi mais sa poésie me touche au plus profond de mon âme, elle me parle. Lorsque j'en lis quelques uns dans la journée, je suis transportée dans un ailleurs sublime; les mots de Pessoa sont d'une beauté inouïe et simple...la vie, tout simplement.
Je souhaite partager avec vous, le poème éponyme du recueil "Le gardeur de troupeaux"
IX
Je suis un gardeur de troupeaux.
Le troupeau ce sont mes pensées
et mes pensées sont toutes des sensations.
Je pense avec les yeux et avec les oreilles
et avec les mains et avec les pieds
et avec le nez et avec la bouche.
Penser une fleur c'est la voir et la respirer
et manger un fruit c'est en savoir le sens.
C'est pourquoi lorsque par un jour de chaleur
je me sens triste d'en jouir à ce point,
et couche de tout mon long dans l'herbe,
et ferme mes yeux brûlants,
je sens mon corps couché dans la réalité,
je sais la vérité et je suis heureux.
Fernando Pessoa (1888-1935)
Pastorale de François Boucher (1703-1770)
3 commentaires:
Une jolie façon de commencer la journée ...Merci.
Quels beaux vers! Merci Katell! Tu m'as donné envie d'ouvrir un recueil de Pessoa!
Un très beau poème! Et j'admire le traducteur, je suppose que ce doit être bien ardu de traduire de la poésie.
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