quatrième de couverture:
A dix-sept ans, Maria-Theresa von Paradis est un être d'exception : fille unique du conseiller de l'impératrice d'Autriche, pianiste virtuose, belle et aveugle. Lorsque son père fait appel au célèbre Mesmer qui soigne par magnétisme, elle découvre la passion et toutes les émotions dont sa cécité la protégeait. Au siècle de Mozart et de Salieri, un roman lumineux où tout est dit des sentiments, du destin et de la liberté.
A dix-sept ans, Maria-Theresa von Paradis est un être d'exception : fille unique du conseiller de l'impératrice d'Autriche, pianiste virtuose, belle et aveugle. Lorsque son père fait appel au célèbre Mesmer qui soigne par magnétisme, elle découvre la passion et toutes les émotions dont sa cécité la protégeait. Au siècle de Mozart et de Salieri, un roman lumineux où tout est dit des sentiments, du destin et de la liberté.
Le lecteur est transporté au coeur de Vienne, au 18è siècle, celui de Mozart. Maria-Théresa est aveugle, belle à en couper le souffle mais cela, elle ne le sait pas encore. Devenue aveugle, soudainement, à l'aube de ses trois ans, mystère que seul l'esprit, au plus profond de lui-même, peut éclaircir, elle grandit dans l'obscurité, ses autres sens deviennent plus aigus et plus sensibles, ses doigts agiles s'envolent sur le clavier de son piano: Maria-Thérésa est une virtuose qui enchante Vienne et ses salons. Elle, la prunelle des yeux de son père, ne connaît que les émotions de la musique, protégée du monde par son regard coupé de la lumière, et les souffrances des innombrables tentatives de guérison. Elle arrache une promesse à son père: qu'il ne tente plus rien pour la guérir car elle ne peut plus supporter la torture des médecins.
Elle a dix-sept ans et son père lui offre un cadeau qui la blesse plus qu'il ne l'enchante: une parure de bijou qu'elle ne peut voir. Un cadeau d'égoïste de la part de son père: il le fait pour le plaisir d'en voir la beauté de sa fille unique rehaussée. La promesse arrachée de ne plus côtoyer de médecin est un voeu pieu. Le docteur Mesmer, célèbre, coqueluche de la bonne société viennoise, et décrié par une partie des médecins parce qu'il utilise une méthode avant-gardiste pour soigner ses patients, le magnétisme, offre au conseiller de l'impératrice de soigner sa fille. Ce dernier accepte et malgré les réticences de sa fille l'amène à rencontrer Mesmer. Très vite, la personnalité et la douceur du médecin charment Maria-Thérésa qui accepte le traitement proposé. Elle vient donc s'installer dans la maison de Mesmer, dont l'épouse est absente. Les séances de magnétisme portent leurs fruits et le regard aveugle de Maria-Thérésa perçoit peu à peu les formes et la lumière, la sortant de l'obscurité.
La rencontre de ces deux êtres est d'une luminosité touchante: lui, le savant qui est loin de toutes les certitudes de ses confrères, qui dérange les faits établis, qui pourrait être le précurseur de Freud (autre Viennois à dérouter et secouer la science médicale traditionnelle); elle, l'artiste reconnue à qui Mozart dédia un concerto pour piano, sensible, rebelle qui s'ignore, prête à se perdre dans l'intensité des émotions. Ils forment un couple où la passion mènera à des chemins différents....la société a un poids d'une lourdeur difficile à vaincre et à ignorer.
Ce qui est formidable, c'est la personnalité extraordinaire de cette pianiste qui découvre en recouvrant la vue ce à quoi elle tient le plus au monde: le plaisir de jouer, les émotions que ses doigts agiles de virtuose transmettent au clavier du piano qui les laissent s'envoler non seulement vers les autres mais aussi au coeur de son âme. La vue est une expérience douloureuse tant sur le plan physique que psychique pour Maria-Thérésa: les hommes lui apparaissent sous leur véritable jour....mesquins, méchants, avides, cruels et égoïstes. Voir cela est loin d'être un privilège pour Mademoiselle Paradis. Voir est loin d'être un bonheur pour Maria-Thérésa: elle perd ses repères sur le clavier de son piano, elle perd une sensibilité indispensable pour le bonheur de jouer, elle perd sa liberté d'exécution en devenant dépendante de ses yeux qui ne peuvent pas quitter le clavier par peur de ne plus savoir laisser courir ses doigts fuselés.
Michèle Halberstadt, de son écriture claire, limpide et intense en émotions, écrit la biographie d'une femme au destin particulier et à la force de caractère longtemps masquée par une apparente soumission. Mademoiselle Paradis, libérée de ses chaînes familiales et visuelles, s'envole vers la liberté de jouer, de composer et de vivre sa vie, tout simplement, comme elle le souhaite, sans entrave d'aucune sorte. Un destin de femme étonnant et émouvant, raconté sans pathos, sans mièvrerie, où le parfum de bonbonnière viennoise flotte, certes, sans être entêtant ni dominant. Une histoire fraîche, agréable, bien écrite et joliment divertissante. On se laisse porter sur les gammes du piano de la vie avec ses heurts et ses douceurs.
"Elle ne connaît pas la couleur du ciel ni la forme des nuages. Elle ne sait pas ce que signifient, le bleu, le rouge, le pâle ou le foncé. Elle vit dans le noir, c'est le nom qu'ils ont donné à ce qu'elle décrit. De la lumière, elle distingue la chaleur, l'odeur, parfois même le bruit: le souffle de la bougie, le crépitement du feu. Elle sait que le jour palpite d'agitation, que le silence attend la nuit pour se faire entendre. Cela tombe bien. Ecouter, c'est ce qu'elle sait faire de mieux.Elle perçoit les sons auxquels personne ne prête l'oreille: la vitre de la serre qui frémit dans son châssis par vent d'ouest, la langue du chat qui râpe contre son poil quand il fait sa toilette. Elle n'a jamais confondu un dièse avec un bémol, une ramier avec une tourterelle. Ce qui la passionne ce sont les nuances, qu'il s'agisse de l'éventail des sons ou de la gamme des sentiments. Elle distingue la frayeur de la peur, la risée de la brise, la courtoisie de la sincérité, l'allegro de l'allegretto. Elle ressent, elle frémit. Elle vibre, tremble et frissonne.Elle rougit aussi." (p 11 et 12)
Les avis de Cathulu Papillon Florinette Lou Fashion
Une interview de l'auteure ICI
7 commentaires:
Il me tente bien
@gambadou: il se lit très bien, il n'est pas mièvre...un bon roman estival :-)
Si tu le souhaites, je peux te le prêter.
Je pense commencer la lecture des titres du prix Landerneau pendant mes vacances d'été car je suis un peu surbookée en ce moment ! mdr ! Alors, je survole les billets qui en parlent :)
@joelle: il ne faut surtout pas être influencé par les avis!!! Bonnes lectures estivales :-)
ça fait plusieurs fois que je vois ce titre. Il me tente bien. Belle histoire sans doute. Tu dis que c'est un bon roman estival... Il sera peut-être dans mes livres emportés en vacances.
@sylvie: une belle histoire sans prétention mais pas du tout mièvre!
merci pour ton envoi katell, j'ai bien aimé ce petit livre sensible qui a agrémenté mes lectures estivales. Je n'ai pas encore posté le bouquin en retour, mais c'est pour bientôt... Le bureau de poste de mon quartier a fermé :(
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