Je n'ai pas résisté à l'appel d'un recueil de poésie arabe ("La Poésie arabe" chez phoebus/libretto) lors de mon passage aux Etonnants Voyageurs.
Ce poème, que je trouve très beau et sensuel m'a touchée lorsque je l'ai lu pour la première fois... Son auteur est Al-Nabigha Al-Dhoubyani qui "acquit une large renommée et fréquenta tour à tour les rois arabes qui gardaient les frontières de l'Empire perse ou byzantin. Ses vers d'une plénitude harmonieuse, mettent en jeu une subtilité et une finesse qui ont toujours charmé les esprits les plus délicats. Il réalise un accord parfait entre l'image, l'expression et l'idée." (René R. Khawam). Ce poème est en mètre Kamil (vers parfait) regroupant un certain nombre de fois un groupe de syllabes avec des formes syncopées.
De ses longs cheveux se voilant...
Le voile a glissé sans qu'elle voulût
le voir tomber.
D'une main le saisit de l'autre
nous fit signe
d'avoir à craindre Dieu, en réprimant
notre curiosité avide.
Une main aux doigts teints,
souple, aux extrémités déliées
comme fruits de l'anam,
qui semblent ne pouvoir
se nouer, tant est grande
leur délicatesse.
Puis, de ses longs cheveux noirs
à demi bouclés se couvrant,
elle se ploya comme une vigne s'appuie
sur l'étançon qui la soutient.
Enfin elle te regarda comme
pour te rappeler que, malgré sa prière,
tu aurais pu obtenir
ce que tu n'as pas essayé de prendre...
lourd regard d'attente qu'un malade
adresse à ceux qui le visitent.
Al-Nabigha Al-Dhoubyani
(vers 535 - vers 604)
5 commentaires:
Magnifique, tout en délicatesse. Merci pour ce partage.
Katell, désolée d'utiliser cet espace mais j'attends le retour du questionnaire pour ce jour avant 18 h ! Merci :)
merci pour ce poeme....
@maijo: je suis ravie que ce poème touche le lecteur :-)
@anjelica: pas de souci, je t'ai envoyé un courriel ;-)
@rachel: de rien :-) Ce poème était l'occasion de ne pas oublier le rythme, les mots de la poésie en général!
On s'est loupé aux Etonnants Voyageurs, et j'ai loupé aussi ce recueil !
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