quatrième de couverture:
« Désenchanté, neurasthénique, Tony Sepulveda s'est réfugié dans un studio où il rumine sa solitude, en tête-à-tête avec une mystérieuse plante. Soudain, du feuillage, il voit surgir un couple tiré à quatre épingles. Henry et Polly Cramoisi -deux êtres minuscules- ont un heureux événment à lui annoncer: Mme Cramoisi est enceinte... »
La lecture apparaît pleine de promesse au vu de cet aperçu donné par l'éditeur: originalité, verve et un poil de mystère.
Le roman commence ainsi « Cet hiver-là où Tony Sepulveda était si malheureux et déprimé, un ami lui apporta une plante vivace et, comme possédé, il fut bientôt incapable d'en détacher les yeux. »
William Goyen donne les caractéristiques de la plante qui devient très vite Merveilleuse Plante: elle pousse les mois d'hiver et vit au ralenti en été. Tony Sepulveda ne supporte plus l'éternel été de la côte californienne et ne souhaite qu'une chose: l'alternance des saisons!
Il fait rapidement connaissance avec les minuscules habitants de Merveilleuse Plante, notamment Mr et Mme Cramoisi qui vont se mettre en quatre pour le dérider et lui remonter le moral. Tony rencontre des personnages hauts en couleur tels que Ver de Terre, à mourir de rire dans ses tenues plus extravagantes les unes que les autres, les coccinelles jumelles, Charlène et Gisella, qui se chamaillent sans cesse, Adèle l'araignée aux pattes de fée, la troupe de l'Ordre des Braves Bêtes qui excelle dans les figures extraordinaires, Coupe Coupe l'abominable ver blanc qui croque tout sur son passage (son procès est un moment sublime), sans compter Criquet Cru, le chanteur invisible, et le docteur Taupe, le philosophe zen de Merveilleuse Plante.
Tout ce petit monde est la fantasmagorie du biotope de Merveilleuse Plante: les utiles et les nuisibles intimement liés au développement et au cycle de la plante. Ce n'est pas Gulliver chez les Lilliputiens, mais un très agréable conte autour du cycle du monde végétal. Disparaître pour mieux se régénerer, le mythe de Perséphone passant six mois, où la terre est cultivée, avec sa mère Déméter avant de retourner aux Enfers vivre avec Hadès son époux.
« Merveilleuse Plante » est peut être, aussi, une parabole de la vie artistique: des idées à profusions arrivant après une période d'imagination en berne. La luxuriance de l'imaginaire pendant de la dépression angoissante du manque d'inspiration...situations que doit connaître tout artiste à un moment donné de sa carrière.
Un court roman de William Goyen à lire lors d'un après-midi ensoleillé, sous un arbre, ou par épisodes dans la tranquillité du Petit Coin! Quel que soit l'endroit, on sort enchanté et charmé de sa lecture...et on regarde ses plantes d'un autre oeil, au cas où de petits êtres pointeraient le bout de leur nez!
Roman traduit de l'anglais (USA) par Patrice Repusseau
7 commentaires:
Je ne lis que de bons commentaires sur ce livre! Il est noté ;)
L'article de Pascal avait un peu titiller ma curiosité mais le tien enfonce le clou.A lire pour me réconcillier avec le peuple taupe qui s'en donne à coeur joie au fond du jardin dans la terre bien meuble. Grrr !
@allie: Chimère et Pascal ont bien "vendu" le roman!
@moustafette: à la suite de cette lecture, même les taupes deviennent autre chose que des taupinières disgracieuses sur la pelouse ;-)
Chez nous aussi elles nous en font voir, les chipies!
J'aime beaucoup la couverture et ton commentaire donne très envie de lire ce livre alors...il est noté !
j'avais fait un rêve botanique, pas le même mais n'aurait-il pas quelque chose de semblable ? La symbolique de la plante ? Et puis les petites bêtes je les photographie aussi... Ahlal il va falloir que je le lise cet opuscule !
(la botanique et les petites bêtes sont sur mon blog)
Très tentant.
@bellesahi: j'espère que tu le liras bientôt :-)
@larkeo: je ne peux que te conseiller de plonger dans l'univers particulier de "Merveilleuse Plante"!
@vanessa: j'aime être à l'origine de tentations de lecture :-D
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