Un 21 juin, dans une maison bourgeoise parisienne, la famille est réunie autour de son patriarche, Jean, à l'occasion de son anniversaire. Tout le monde est présent et s'apprête à fêter la conclusion d'une affaire financière fructueuse pour l'entreprise familiale: le "big deal"! Le 27 juin, dans une maison de campagne familiale, en Bretagne, les mêmes protagonistes sont à nouveau réunis pour les funérailles du patriarche. Que s'est-il passé entre-temps? Pourquoi, le patriarche, tout juste 54 ans, s'est-il noyé? Il y eut la visite d'un coursier, en réalité l'ami d'enfance de Jean, porteur d'une grande enveloppe marron: que contenait-elle? Des menaces, des informations compromettantes, des dossiers?
Peu à peu, les lézardes dans le bel ordonnancement de cette famille bourgeoise apparaissent et offre au lecteur les grandeurs et petitesses de tous ses membres. Les failles, les manquements affleurent sous la relation de l'évènement faite par chaque personnage: causticité, ironie, petites cruautés garanties! Les pièces du drame s'assemblent, parcelles de révélations, de secrets familiaux, de non-dits, d'omissions et éclairent le personnage centrale qu'est ce père aussi admiré que détesté, aussi craint que respecté.
Après la peur d'une histoire mettant en scène une famille bourgeoise lisse, sans aucun travers et ennuyeuse, le lecteur savoure les petites vacheries entre frères et belles-soeurs effeuillant, avec une pointe de cruauté, les petits arrangements avec la vérité. Sophie est l'image idéale de la grand-mère, de la mère et de l'épouse comblée qui ne semble pas connaître les multiples aventures extra-conjugales de Jean. Camille est l'archétype de la femme moderne: parfaite dans toutes les occasions, à la silhouette de rêve, terriblement agaçante de perfection, et ayant épousé l'héritier le plus prometteur . Amélie est la pauvre fille qui n'est jamais en phase et toujours coiffée au poteau par sa belle-soeur parfaite....mais Amélie a épousé l'héritier le plus beau. Guillaume, le petit dernier, le vilain petit canard qui ne fait rien comme les autres....d'ailleurs il a un ami et non une amie. Pierre, l'héritier le plus digne, est un homme blessé par son mal-être, par la nécessité de faire ce qu'on attend de lui; un homme qui rencontre les comptoirs pour oublier le masque de comédie qu'il porte. Alexis, le bel Alexis, amoureux de la vie, des femmes et des fêtes, avatar de son père, en apparence insouciant mais rongeant son frein dans l'ombre. Jean, enfin, figure patriarcale, homme de pouvoir, homme d'argent aimant s'encanailler en secret; il porte un regard sans concession sur son monde et ses illusions...sans doute le personnage le plus complexe, on le déteste et on apprécie en même temps sa lucidité et son courage.
Quant à Gabriel, l'ange annonciateur de remous et de houle, il est à l'image de l'archange dont il porte le nom: lumière et douleur de la révélation cachée dans l'embrouillamini des pistes à suivre pour tenter d'expliquer la disparition de Jean. Gabriel qui apporte aux hommes de la famille une nouvelle, bonne ou mauvaise c'est selon, et une nouvelle liberté.
Nicolas Cauchy parvient à rendre l'atmosphère familiale lourde de secrets et de rancoeurs, dans un récit où l'ironie n'est jamais très loin, grâce à une écriture précise, volubile, une partition polyphonique cohérente et un art de la mise en scène qui immédiatement happe l'attention. Une très belle découverte qui donne envie de découvrir son précédent roman "La véritable histoire de mon père" !
Merci Sophie de le faire voyager.
Peu à peu, les lézardes dans le bel ordonnancement de cette famille bourgeoise apparaissent et offre au lecteur les grandeurs et petitesses de tous ses membres. Les failles, les manquements affleurent sous la relation de l'évènement faite par chaque personnage: causticité, ironie, petites cruautés garanties! Les pièces du drame s'assemblent, parcelles de révélations, de secrets familiaux, de non-dits, d'omissions et éclairent le personnage centrale qu'est ce père aussi admiré que détesté, aussi craint que respecté.
Après la peur d'une histoire mettant en scène une famille bourgeoise lisse, sans aucun travers et ennuyeuse, le lecteur savoure les petites vacheries entre frères et belles-soeurs effeuillant, avec une pointe de cruauté, les petits arrangements avec la vérité. Sophie est l'image idéale de la grand-mère, de la mère et de l'épouse comblée qui ne semble pas connaître les multiples aventures extra-conjugales de Jean. Camille est l'archétype de la femme moderne: parfaite dans toutes les occasions, à la silhouette de rêve, terriblement agaçante de perfection, et ayant épousé l'héritier le plus prometteur . Amélie est la pauvre fille qui n'est jamais en phase et toujours coiffée au poteau par sa belle-soeur parfaite....mais Amélie a épousé l'héritier le plus beau. Guillaume, le petit dernier, le vilain petit canard qui ne fait rien comme les autres....d'ailleurs il a un ami et non une amie. Pierre, l'héritier le plus digne, est un homme blessé par son mal-être, par la nécessité de faire ce qu'on attend de lui; un homme qui rencontre les comptoirs pour oublier le masque de comédie qu'il porte. Alexis, le bel Alexis, amoureux de la vie, des femmes et des fêtes, avatar de son père, en apparence insouciant mais rongeant son frein dans l'ombre. Jean, enfin, figure patriarcale, homme de pouvoir, homme d'argent aimant s'encanailler en secret; il porte un regard sans concession sur son monde et ses illusions...sans doute le personnage le plus complexe, on le déteste et on apprécie en même temps sa lucidité et son courage.
Quant à Gabriel, l'ange annonciateur de remous et de houle, il est à l'image de l'archange dont il porte le nom: lumière et douleur de la révélation cachée dans l'embrouillamini des pistes à suivre pour tenter d'expliquer la disparition de Jean. Gabriel qui apporte aux hommes de la famille une nouvelle, bonne ou mauvaise c'est selon, et une nouvelle liberté.
Nicolas Cauchy parvient à rendre l'atmosphère familiale lourde de secrets et de rancoeurs, dans un récit où l'ironie n'est jamais très loin, grâce à une écriture précise, volubile, une partition polyphonique cohérente et un art de la mise en scène qui immédiatement happe l'attention. Une très belle découverte qui donne envie de découvrir son précédent roman "La véritable histoire de mon père" !
Merci Sophie de le faire voyager.
le site de l'auteur ICI.
6 commentaires:
"une écriture précise, volubile, une partition polyphonique cohérente et un art de la mise en scène qui immédiatement happe l'attention" : Je trouve que tu décris parfaitement le style de Nicolas Cauchy dans ce roman !
Et j'ai trouvé La véritable histoire de mon père aussi bien maîtrisée, si ce n'est plus. Il y a un vrai rythme, c'est fort. En plus, le sujet est vraiment troublant et ne peut laisser indifférent... Pour moi, ça a été un coup de massue !
Si cela vous intéresse, ce 1er roman est aussi un livre voyageur chez moi !
j'ai beaucoup aimé "la véritable histoire", j'attends avec impatience de lire cet autre roman. :)
Je ne lis pas encore ton billet ... plus tard, quand j'aurai lu le roman ;)
Et bien il a bien voyagé !!! belle découverte effectivement
voilà qui finit par me tenter...
Je trouve aussi que les atmosphères et les décors sont très subtilement suggérés. Et puis la construction à plusieurs voix, j'adore... c'est un de ces livres qu'on ne lâche pas et qui se lisent très vite...
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