La Cité Terre est sans cesse en mouvement, le temps se calcule et se vit en kilomètres parcourus et non en années ou en siècles. La cité est dominée par un système de guildes (les Futurs, les Miliciens, les Bâtisseurs de Ponts, les Hommes des Echanges, les Navigateurs), les enfants sont confiés dès leur naissance à la crèche et n'en sortent qu'à l'âge de mille kilomètres.
Pour les habitants de la cité, l'enseignement dispensé est fondé sur les savoirs anciens, appartenant à la planète Terre, enseignements ennuyeux aux yeux des enfants et adloescents de la crèche....jusqu'au jour où ceux qui intègrent les guildes sont confrontés au monde extérieur et mettent ainsi en relation leurs savoirs et la réalité perçue. Ainsi, sur Terre le soleil est une sphère alors qu'ici c'est une hyperbole dotée de deux flèches et Helward Mann, le héros, se souvient d'un cours de mathématiques où on lui apprenait à réaliser des courbes de fonctions dont une en forme d'hyperbole dotée de deux flèches (l'infini négatif et l'infini positif)... comment à partir de savoirs réels ou faux, on peut influer sur la perception du monde!
Helward vivra un parcours initiatique extraordinaire, l'amenant à ressentir les effets extrêmes du passé, au Sud de la cité où tout s'estompe et se déforme, comme ceux du futur, vers le Nord de la cité, où le temps ralentit par rapport au présent de la cité et s'accélère par rapport à son corps (il vieillit plus vite que les autres à chaque expédition vers le Nord).
Helward vivra un choc culturel et spirituel lors de sa rencontre avec Elizabeth Khan, l'indigène pas comme les autres. Deux mondes vont se heurter sans se convaincre...seuls les Terminateurs, mouvement contestataire de la Cité Terre, prêteront une oreille attentive aux révélations d'Elizabeth tandis qu'Helward choisira de fermer son esprit.
L'éternel mouvement que doit accomplir la Cité Terre sera confronté à une réalité géophysique imprévue: la rencontre avec une immensité bleue dont on ne voit pas l'autre rive et que l'on ne peut pas contourner. La perception du monde de la Cité se trouve en contradiction avec cette réalité géophysique, topographique. Et si la perception de l'espace et du temps de la Cité était une distorsion du réel, parallèle à celle du sens commun? Et si la Cité Terre n'était pas située sur une planète hostile? Et si la Cité Terre n'avait jamais quitté la Terre?
Christopher Priest, malgré les concepts mathématiques complexes évoqués, réussit à mener de main de maître une intrigue haletante, prenante et mystérieuse. Les pistes sont données au compte-goutte au lecteur qui parfois peut se trouver bien désappointé devant la subtilité du raisonnement mathématique. Cependant, cela ne l'empêche d'apprécier le voyage proposé dans une autre dimension des sens!
"Le monde inverti" est une odyssée humaine, suite à une catastrophe de civilisation: la lente reconstruction des fondements sociaux confrontée à un ciment de civilisation conservé au prix d'une emprise du secret et d'un certain obscurantisme. Le jour où la lumière est faite, les failles du système sont révélées et bien des questionnements soulevés.
J'ai aimé le postulat sur la perception du monde selon la croyance que l'on en a, la distorsion du temps et de l'espace. Le point à atteindre fondamental, l'Optimum (un Graal en quelque sorte), semble être éternellement hors de portée et un concept des plus mystérieux.
Pour les habitants de la cité, l'enseignement dispensé est fondé sur les savoirs anciens, appartenant à la planète Terre, enseignements ennuyeux aux yeux des enfants et adloescents de la crèche....jusqu'au jour où ceux qui intègrent les guildes sont confrontés au monde extérieur et mettent ainsi en relation leurs savoirs et la réalité perçue. Ainsi, sur Terre le soleil est une sphère alors qu'ici c'est une hyperbole dotée de deux flèches et Helward Mann, le héros, se souvient d'un cours de mathématiques où on lui apprenait à réaliser des courbes de fonctions dont une en forme d'hyperbole dotée de deux flèches (l'infini négatif et l'infini positif)... comment à partir de savoirs réels ou faux, on peut influer sur la perception du monde!
Helward vivra un parcours initiatique extraordinaire, l'amenant à ressentir les effets extrêmes du passé, au Sud de la cité où tout s'estompe et se déforme, comme ceux du futur, vers le Nord de la cité, où le temps ralentit par rapport au présent de la cité et s'accélère par rapport à son corps (il vieillit plus vite que les autres à chaque expédition vers le Nord).
Helward vivra un choc culturel et spirituel lors de sa rencontre avec Elizabeth Khan, l'indigène pas comme les autres. Deux mondes vont se heurter sans se convaincre...seuls les Terminateurs, mouvement contestataire de la Cité Terre, prêteront une oreille attentive aux révélations d'Elizabeth tandis qu'Helward choisira de fermer son esprit.
L'éternel mouvement que doit accomplir la Cité Terre sera confronté à une réalité géophysique imprévue: la rencontre avec une immensité bleue dont on ne voit pas l'autre rive et que l'on ne peut pas contourner. La perception du monde de la Cité se trouve en contradiction avec cette réalité géophysique, topographique. Et si la perception de l'espace et du temps de la Cité était une distorsion du réel, parallèle à celle du sens commun? Et si la Cité Terre n'était pas située sur une planète hostile? Et si la Cité Terre n'avait jamais quitté la Terre?
Christopher Priest, malgré les concepts mathématiques complexes évoqués, réussit à mener de main de maître une intrigue haletante, prenante et mystérieuse. Les pistes sont données au compte-goutte au lecteur qui parfois peut se trouver bien désappointé devant la subtilité du raisonnement mathématique. Cependant, cela ne l'empêche d'apprécier le voyage proposé dans une autre dimension des sens!
"Le monde inverti" est une odyssée humaine, suite à une catastrophe de civilisation: la lente reconstruction des fondements sociaux confrontée à un ciment de civilisation conservé au prix d'une emprise du secret et d'un certain obscurantisme. Le jour où la lumière est faite, les failles du système sont révélées et bien des questionnements soulevés.
J'ai aimé le postulat sur la perception du monde selon la croyance que l'on en a, la distorsion du temps et de l'espace. Le point à atteindre fondamental, l'Optimum (un Graal en quelque sorte), semble être éternellement hors de portée et un concept des plus mystérieux.
Tous les ingrédients d'un excellent roman de SF sont réunis: questions philosophiques, scientifiques, sociologiques sans compter l'écriture fluide et happante de l'auteur...auteur qui tisse une fin très étonnante et très ouverte!
Roman traduit de l'anglais par Bruno Martin
11 commentaires:
Un des rares auteurs de SF que j'ai lu...
Pas de SF pour moi.
J'ai "Les extrêmes" de lui dans ma PAL et surtout "Le prestige" dans ma LAL (dont a été tiré le film) !
comme je n'ai jamais lu de sf, celui-ci me parait un peu hardu pour commencer. Par contre j'ai les "Mauvais présages" de gaiman et pratchett qui m'attendent. Je crois que ce sera déterminant pour savoir si je continue à explorer le genre ou pas...
A goelen ...
De bons présages de Pratchett et Gaiman est un livre absolument génial. A lire, absolument.
Mais ce n'est pas de la SF, c'est de la fantazy et/ou du fantastique, c'est surtout de l'humour !
Il n'y a pas plus de rapport entre ce bouquin et le Priest qu'entre, au hasard, Crime et chatiment et stupeur et tremblements.
La confusion vient, comme toujours, de la manie française de trier, cataloguer, classer.
Ouh j'ai peur de ne pas tout comprendre, mais ton article est cependant bien alléchant !
Ca a l'air tentant, en plus je suis mauvaise élève en SF, sorti de Fondation et de Dune, je n'y connais rien...
J'ai lu ce bouquin il y a longtemps et il ne m'avait pas vraiment emballée, pourtant je m'en souviens très bien, preuve que c'est un roman marquant... Du coup, je crois que je vais réessayer cet auteur avec un autre titre.
@goelen : je plussoie sur ce que dit Jean-Marc : on ne peut pas comparer Gaiman et Priest, ils n'appartiennent pas du tout au même genre!
@cathulu: il semblerait qu'il t'ait plu ;-)
@bellesahi: :-D coucou du soir!
@joelle: ces deux titres sont dans ma LAL!!
@goelen: il semble ardu or en réalité on assimile bien les infos scientifiques ;-)
@jmal: merci pour cette précision.
@moustafette: si tu as l'occasion de le lire, n'hésite pas: tu passeras un très agréable moment de lecture.
@freude: Fondation et Dune...ce n'est pas si mal ;-) Je renoue avec la SF et le Fantastique et la fantasy depuis le swap SFFF! Et cela fait un bien fou!
@fashion: "le prestige" semble bien indiqué ;-) J'adore le terme "plussoie" :-D (est-ce de l'Ancien Français?)
Ouah merci d'avoir fait un lien vers ma critique malgré que je ne te connais point.
J'aime bien ton résumé de l'oeuvre.
D'ailleurs je me permet de te demander la permission de mettre un lien vers ton blog sur le mien.
@samael: de rien! Tu peux mettre mon billet en lien chez toi sans aucun problème ;-)
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