Vanessa a eu une merveilleuse idée: les passeurs d'imaginaire. Chaque mois est proposé un thème à décliner selon ses humeurs et ses envies. Il y eut les cabanes, l'hiver et ce mois-ci les grands-parents. Pour la première fois, je me lance dans l'aventure des passeurs....
Comment ne pas me souvenir des balades à bicyclette, ma Mamie marchant à nos côtés, au cours desquelles nous glanions les mûres pour en faire, une fois rentrés, des gelées! Comment ne pas revoir les parties de dominos, réentendre les multiples narrations du Petit Chaperon Rouge (Mamie racontait de manière extraordinaire ce conte....conte que j'adore lire en classe!
Comment ne pas revoir les samedis soirs où avec les cousins nous restions dormir chez les grands-parents pendant que nos parents sortaient: le menu était merveilleusement identique et immuable....steak haché-nouilles de chez Lustucru passées, après cuisson, dans la sauce de la viande puis en dessert de la semoule au lait!
Comment ne pas oublier les traditionnelles sorties aux courses hippiques de Loudéac à Pâques: Petite Mémé nous payait une galette saucisse puis une crèpe et Pépé nous donnait de quoi miser sur deux courses!
Je ferme les yeux et je vois se dérouler tous ces beaux moments, mes grands-mères m'apprenant à tricoter, les pulls pour les poupées, les chaussons pour les doudous....instants d'autant plus précieux qu'ils ne sont plus.
Serais-je celle que je suis maintenant si je n'avais pas eu mes grands-parents,ces passeurs d'imaginaire, mes racines et mes devenirs? Je ne le pense pas: avec eux, petit à petit, je me suis aussi construite.
Que représentent les Grands-Parents? Une image du passé de nos parents? Un reflet de ce que nous deviendrons quand nous deviendrons, à notre tour, Grands-Parents? Des passeurs d'histoire, notre propre histoire individuelle et familiale? Un flambeau aussi lumineux que sombre parfois....il y a des histoires familiales qui ne sont que cruels fardeaux.
Pour moi, mes Grands-Parents furent un lien essentiel entre mes parents et moi, entre mon enfance et ma vie d'adulte. A eux, et seulement à eux, j'ai pu avouer certains chagrins, certaines difficultés. A chaque fois, ils se sont tenus solides comme des rocs et m'ont aidée à remonter la pente. Bien sûr, ils eurent leurs côtés pénibles mais les souvenirs qu'il me reste sont lumineux, beaux et gais.
Je ne peux que sourire tendrement au souvenir des étés passés à la plage en compagnie de mes grands-parents maternels: la place, presque toujours la même, sur la grève, les pliants de Grand-Père et Mamie, le pantalon retroussé de Grand-Père quand il nous accompagnait au bord de l'eau, le cabas où était entreposé le goûter, les chapeaux de paille, les discussions avec les voisins de serviette qui étaient aussi les voisins du quartier. Il y avait, en fin d'après-midi, la remontée de la grève, longue, interminable même, encombrés que nous étions de seaux, pelles, râteaux, bigorneaux cueillis et d'épuisettes.
Ce furent les repas traditionnels du Nouvel An où les ris de veau de ma Mamie faisaient merveille et où les chamailleries entre cousins finissaient dans les larmes et les chansons que nous avions apprises à l'école! Ce furent les repas de Noël chez mes grands-parents paternels, Pépé et Petite Mémé, où trônaient les immenses plateaux de fruits de mer (avec le crabe jamais assez cuit à mon goût) et les chansons de Tino Rossi au dessert!
Pour moi, mes Grands-Parents furent un lien essentiel entre mes parents et moi, entre mon enfance et ma vie d'adulte. A eux, et seulement à eux, j'ai pu avouer certains chagrins, certaines difficultés. A chaque fois, ils se sont tenus solides comme des rocs et m'ont aidée à remonter la pente. Bien sûr, ils eurent leurs côtés pénibles mais les souvenirs qu'il me reste sont lumineux, beaux et gais.
Je ne peux que sourire tendrement au souvenir des étés passés à la plage en compagnie de mes grands-parents maternels: la place, presque toujours la même, sur la grève, les pliants de Grand-Père et Mamie, le pantalon retroussé de Grand-Père quand il nous accompagnait au bord de l'eau, le cabas où était entreposé le goûter, les chapeaux de paille, les discussions avec les voisins de serviette qui étaient aussi les voisins du quartier. Il y avait, en fin d'après-midi, la remontée de la grève, longue, interminable même, encombrés que nous étions de seaux, pelles, râteaux, bigorneaux cueillis et d'épuisettes.
Ce furent les repas traditionnels du Nouvel An où les ris de veau de ma Mamie faisaient merveille et où les chamailleries entre cousins finissaient dans les larmes et les chansons que nous avions apprises à l'école! Ce furent les repas de Noël chez mes grands-parents paternels, Pépé et Petite Mémé, où trônaient les immenses plateaux de fruits de mer (avec le crabe jamais assez cuit à mon goût) et les chansons de Tino Rossi au dessert!
Comment ne pas me souvenir des balades à bicyclette, ma Mamie marchant à nos côtés, au cours desquelles nous glanions les mûres pour en faire, une fois rentrés, des gelées! Comment ne pas revoir les parties de dominos, réentendre les multiples narrations du Petit Chaperon Rouge (Mamie racontait de manière extraordinaire ce conte....conte que j'adore lire en classe!
Comment ne pas revoir les samedis soirs où avec les cousins nous restions dormir chez les grands-parents pendant que nos parents sortaient: le menu était merveilleusement identique et immuable....steak haché-nouilles de chez Lustucru passées, après cuisson, dans la sauce de la viande puis en dessert de la semoule au lait!
Comment ne pas oublier les traditionnelles sorties aux courses hippiques de Loudéac à Pâques: Petite Mémé nous payait une galette saucisse puis une crèpe et Pépé nous donnait de quoi miser sur deux courses!
Je ferme les yeux et je vois se dérouler tous ces beaux moments, mes grands-mères m'apprenant à tricoter, les pulls pour les poupées, les chaussons pour les doudous....instants d'autant plus précieux qu'ils ne sont plus.
Serais-je celle que je suis maintenant si je n'avais pas eu mes grands-parents,ces passeurs d'imaginaire, mes racines et mes devenirs? Je ne le pense pas: avec eux, petit à petit, je me suis aussi construite.
16 commentaires:
Quel joli article.
Au fait, tu es enseignante ? (je suis prof d'école)
@claire jane: merci :-) Euh oui, je suis prof des écoles (enfin, instit quoi!) en maternelle.
Très joli article et très bonne idée... j'essayerai peut-être d'écrire quelque chose sur mes grands-parents. Ils me manquent, surtout une de mes grand-mères qui adorable. J'ai souvent les larmes aux yeux quand je parle d'elle.
@sylire: en écrivant cet article j'avais la gorge nouée et les yeux pleins de larmes. Ma relation était tellement forte avec mes grand-parents qu'il m'est difficile émotionnellement d'en parler sans être au bord des larmes. Je n'ai plus que ma grand-mère paternelle dont la santé est plus qu'alarmante. Je m'attends chaque jour à recevoir un courriel me disant qu'elle n'est plus parmi nous.
Très touchant comme article. Merci de partager cela avec nous !
J'ai la chance d'avoir encore mes 2 grand mères et un grand père au Portugal et j'essaye d'aller les voir tous les ans ou au pire tous les 2 ans mais c'est à chaque fois la crise de larme quand je les quitte car je me demande toujours avec hantise si je pourrai les revoir ...
Très joli billet, je prends la mesure de ce que j'ai perdu...
Merci infiniment de ton partage... que de belles émotions. J'aime ces souvenirs de plage, de plats (pas forcément bien préparés: le crabe pas assez cuit!) mais si profondément ancrés que ce souvenir revient à chaque dégustation de ce menu. Merci de nous amener dans ton intimité, ce qui fait que tu es devenue toi!
Très bel hommage à des grands parents qui nous aident à nous construire
J'espère que je vais être une grand-mère digne de texte comme celui-ci...
Je suis déjà grand-mère
Magnifique hommage. J'aimerais écrire quelque chose d'aussi sensible sur les miens de grands-parents! Merci d'avoir partagé ces souvenirs!
De beaux souvenirs me reviennent grâce à ton billet. Il est très beau. Bel hommage ! Merci de nous le faire partager.
c'est vrai que ton article est superbe... j'aimerais aussi pouvoir écrire un article sur mes grands parents mais je crois que ça sera trop dur...
je les ai tous perdus, sur les trois dernières années... et rien qu'en lisant ton article j'ai les larmes aux yeux...
mais au fond c'est un si bel hommage!
C'est beau... Je ne trouve pas d'autres mots...
@carine: merci :-) et je comprends tes craintes à chaque départ! Profite bien de leur présence...les aïeuls sont si précieux!
@cathulu: merci. Moi aussi, je prends la mesure de cette perte.
@vanessa: c'est moi qui te remercie de m'avoir donné l'occasion de parler de mes grands-parents! J'ai omis de signaler l'anecdote de la gelée de mûres ratée (la seule et unique fois que ma Petite Mémé a raté une gelée) et le fou rire inextinguible que nous avons eu pendant de longues minutes...et des années plus tard au souvenir de ce joyeux ratage :-)
@gambadou: ils font partie de notre histoire même si parfois elle n'est guère facile.
@larkéo: je n'en doute pas un seul instant! Tu verras, quand is sauront écrire et organiser leurs ressentis, ils te rendront hommage! On n'oublie jamais les moments heureux et précieux partagés avec les grands-parents!
@chiffonnette: merci pour le compliment...il leur fait plaisir de là-haut, j'en suis certaine!
Il est touchant, ton billet ! On y sent tout l'amour qu'il y avait entre vous :)
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