Le roman commence par un meurtre atroce. Est-ce un rêve ou la réalité?
Salomon Rulfo, professeur de lettres au chomâge suite au décès de sa fiancée Beatrix, fait des cauchemars récurrents. Les somnifères ne lui procurent aucun répit. Epuisé, il se rend au dispensaire où il rencontre Ballesteros, le médecin psychiatre. Ce dernier est intrigué par Rulfo et l'écoute avec humanité puis le réconforte et lui prescrit d'autres somnifères. Tout semble rentrer dans l'ordre. C'est alors qu'un soir, après s'être endormi sur un recueil de poésie, Rulfo se réveille et voit à la télévision, la maison de ses cauchemars ainsi que la scène du crime. Accompagné de Ballesteros, il se rend devant la maison...tout est clos. Rentré chez lui, Rulfo, ne tient plus en place et retourne finalement devant la maison. C'est alors qu'il rencontre une sublime jeune femme, Raquel, immigrée hongroise sans papiers, poussée, comme lui, par ses rêves à venir devant cette demeure mystérieuse.
Ils penètrent à l'intérieur, revivent le crime, découvrent un imago (figurine de cire) plongé dans un aquarium, une photo et un début de poème.
C'est le début d'une course poursuite effrénée contre le temps, contre un groupe de dames. Elles sont 13 mais seulement 12 sont nommées. Qui est la dame n°13? Où est-elle? Elle qui semble être la pierre angulaire du groupe d'égéries. « La n°7 Empoisonne... La n°8 Conjure... La n°9 Invoque... La n°10 Exécute... La n°11 Devine... La n°12 Connaît. Ce sont les dames. Elles sont treize, elles sont toujours treize, mais on n'en cite que douze....ne te risque jamais, même en rêve, à parler de la dernière...Pauvre de toi, si tu mentionnais la n°13....! ». L'ambiance est trouble, étrange, angoissante, poisseuse de peur, de sang et de sueur âcre. Tout peut être piège, tout peut se transformer en enfer. Le décor est planté et créé pour provoquer la peur chez le lecteur.
Rulfo, Ballesteros et Raquel, que rien ne destine à se rencontrer vont être les trois rouages nécessaires pour juguler le pouvoir de ces mystérieuses et très inquiétantes dames. Dames? Sorcières? Membres d'une secte? Au fil des pages, le lecteur apprend que Raquel est maintenue dans une spirale infernale de soumission et d'humiliation: elle est prostituée et cache un secret...un lourd secret que peu à peu on parvient à approcher pour mieux le perdre. A-t-elle eu une autre vie avant sa déchéance? A-t-elle un passé? Le voile se lève lentement, au rythme du thriller psychologique mené tambour battant par Somoza. Celui-ci joue, brillamment, avec les nerfs de son lecteur qui se retrouve souvent en apnée tant les situations sont anxiogènes et violentes!
« Le langage humain n'est pas inoffensif. Nous le constatons tous les jours, même dans les discours des fanatiques et des politiques....les mots altèrent la réalité, produisent des choses, mais uniquement s'ils sont récités de façon déterminée et dans un ordre déterminé... ». Somoza met en pratique cela: le lecteur est en proie au malaise au cours de sa lecture car le suspense est intense et la narration digne d'un roman fantastique.
La poésie, cette part de la littérature sensée être le réceptacle de toutes les beautés du monde, apparaît comme pouvant être une arme de destruction massive avec ou sans cible chirurgicales!
Les phylactères, vers écrits sur des objets ou des corps tout en les prononçant, deviennent des armes aiguisées, des tourments sans fin digne de celui infligés à Tantale par les Dieux! Somoza rivalise avec Patricia Cornwell dans les descriptions des atrocités perpétrées par les dames....son style épique et soigné ainsi que son érudition permet au lecteur de ne pas avoir l'impression de se retrouver devant un tueur en série de circonstance....Les dames sont autrement raffinées et les citations de Lorca, Dante, Shakespeare (un des plus dangereux à réciter, brrrr) volent, déchirent, lacèrent, mutilent, torturent, rouent, épuisent sans espoir, pour la victime, d'en voir la fin.
« Le poème est une forêt de pièges. On parcourt les strophes en ignorant qu'un seul vers, un seul mais c'est suffisant, se fait les griffes en vous attendant. Peu importe qu'il soit beau ou non, qu'il possède une valeur littéraire ou en soit totalement dépourvu: il vous attend là, gorgé de venin, scintillant et mortel, avec ses écailles de béryl. ». Tout est dit. La poésie est un monde étrange, dérangeant car errant aux frontières de l'âme du poète. L'inspiration, souffle des Dieux? Des dames?
Le Verbe est puissance, le Verbe peut être un danger immense. Les mots sont tout sauf anodins....
Somoza m 'avait enchantée avec « La caverne des idées » et m'a entièrement conquise avec « La dame n°13 », thriller philosophique, psychologique et poétique. On ne s'ennuie pas une seule seconde, on tremble, on transpire, on suffoque et on exulte devant la virtuosité de l'écrivain. Du grand Somoza!
Salomon Rulfo, professeur de lettres au chomâge suite au décès de sa fiancée Beatrix, fait des cauchemars récurrents. Les somnifères ne lui procurent aucun répit. Epuisé, il se rend au dispensaire où il rencontre Ballesteros, le médecin psychiatre. Ce dernier est intrigué par Rulfo et l'écoute avec humanité puis le réconforte et lui prescrit d'autres somnifères. Tout semble rentrer dans l'ordre. C'est alors qu'un soir, après s'être endormi sur un recueil de poésie, Rulfo se réveille et voit à la télévision, la maison de ses cauchemars ainsi que la scène du crime. Accompagné de Ballesteros, il se rend devant la maison...tout est clos. Rentré chez lui, Rulfo, ne tient plus en place et retourne finalement devant la maison. C'est alors qu'il rencontre une sublime jeune femme, Raquel, immigrée hongroise sans papiers, poussée, comme lui, par ses rêves à venir devant cette demeure mystérieuse.
Ils penètrent à l'intérieur, revivent le crime, découvrent un imago (figurine de cire) plongé dans un aquarium, une photo et un début de poème.
C'est le début d'une course poursuite effrénée contre le temps, contre un groupe de dames. Elles sont 13 mais seulement 12 sont nommées. Qui est la dame n°13? Où est-elle? Elle qui semble être la pierre angulaire du groupe d'égéries. « La n°7 Empoisonne... La n°8 Conjure... La n°9 Invoque... La n°10 Exécute... La n°11 Devine... La n°12 Connaît. Ce sont les dames. Elles sont treize, elles sont toujours treize, mais on n'en cite que douze....ne te risque jamais, même en rêve, à parler de la dernière...Pauvre de toi, si tu mentionnais la n°13....! ». L'ambiance est trouble, étrange, angoissante, poisseuse de peur, de sang et de sueur âcre. Tout peut être piège, tout peut se transformer en enfer. Le décor est planté et créé pour provoquer la peur chez le lecteur.
Rulfo, Ballesteros et Raquel, que rien ne destine à se rencontrer vont être les trois rouages nécessaires pour juguler le pouvoir de ces mystérieuses et très inquiétantes dames. Dames? Sorcières? Membres d'une secte? Au fil des pages, le lecteur apprend que Raquel est maintenue dans une spirale infernale de soumission et d'humiliation: elle est prostituée et cache un secret...un lourd secret que peu à peu on parvient à approcher pour mieux le perdre. A-t-elle eu une autre vie avant sa déchéance? A-t-elle un passé? Le voile se lève lentement, au rythme du thriller psychologique mené tambour battant par Somoza. Celui-ci joue, brillamment, avec les nerfs de son lecteur qui se retrouve souvent en apnée tant les situations sont anxiogènes et violentes!
« Le langage humain n'est pas inoffensif. Nous le constatons tous les jours, même dans les discours des fanatiques et des politiques....les mots altèrent la réalité, produisent des choses, mais uniquement s'ils sont récités de façon déterminée et dans un ordre déterminé... ». Somoza met en pratique cela: le lecteur est en proie au malaise au cours de sa lecture car le suspense est intense et la narration digne d'un roman fantastique.
La poésie, cette part de la littérature sensée être le réceptacle de toutes les beautés du monde, apparaît comme pouvant être une arme de destruction massive avec ou sans cible chirurgicales!
Les phylactères, vers écrits sur des objets ou des corps tout en les prononçant, deviennent des armes aiguisées, des tourments sans fin digne de celui infligés à Tantale par les Dieux! Somoza rivalise avec Patricia Cornwell dans les descriptions des atrocités perpétrées par les dames....son style épique et soigné ainsi que son érudition permet au lecteur de ne pas avoir l'impression de se retrouver devant un tueur en série de circonstance....Les dames sont autrement raffinées et les citations de Lorca, Dante, Shakespeare (un des plus dangereux à réciter, brrrr) volent, déchirent, lacèrent, mutilent, torturent, rouent, épuisent sans espoir, pour la victime, d'en voir la fin.
« Le poème est une forêt de pièges. On parcourt les strophes en ignorant qu'un seul vers, un seul mais c'est suffisant, se fait les griffes en vous attendant. Peu importe qu'il soit beau ou non, qu'il possède une valeur littéraire ou en soit totalement dépourvu: il vous attend là, gorgé de venin, scintillant et mortel, avec ses écailles de béryl. ». Tout est dit. La poésie est un monde étrange, dérangeant car errant aux frontières de l'âme du poète. L'inspiration, souffle des Dieux? Des dames?
Le Verbe est puissance, le Verbe peut être un danger immense. Les mots sont tout sauf anodins....
Somoza m 'avait enchantée avec « La caverne des idées » et m'a entièrement conquise avec « La dame n°13 », thriller philosophique, psychologique et poétique. On ne s'ennuie pas une seule seconde, on tremble, on transpire, on suffoque et on exulte devant la virtuosité de l'écrivain. Du grand Somoza!
les avis de Cécilia biblioblog flo .....si j'ai oublié un commentaire à citer, n'hésitez pas à me le faire savoir....
10 commentaires:
Merci de me faire découvrir cet auteur ! J'avais vu ce livre dans une librairie mais je ne l'avais pas encore feuilleté. Je pensais que l'auteur était latino-américain et je vois que je me suis trompée ! En tout cas l'histoire m'intrigue beaucoup, il faut que je le lise aussi !:o)
Whaouh !!! Quel article !!! Je vais te linker au mien mais j'ai honte d'avance :o Je ne sais plus ce que j'avais écrit au sujet de ce livre mais ça n'arrive pas à la cheville de ta critique !!
Et bien, je ne peux que te recommander "Clara et la pénombre", tu vas adorer !! De mon côté, j'ai laissé son dernier en cale sèche le temps d'arriver jusqu'aux vacances car, là, c'est trop pointu pour mes pauvres neurones (en fait, je crois qu'à part un "Tintin" je ne pourrais avancer dans rien en ce moment... J'ai plein de livres en friches et tout me tombe des mains par fatigue).
@lou:il est d'origine espagnole, a vécu à Cuba d'où il a été contraint de fuir puis s'est installé en Espagne....Un auteur à lire et à dévorer!
@flo: merci pour le compliment et surtout pour le conseil de lecture...je lorgnais déjà sur ce titre qui m'intriguait fortement.
M'intéresse drôlement ce bouquin, et intrigant aussi. Va falloir être en forme pour l'attaquer... Y'a une boîte d'anxyolitiques qui va avec ?!!! Bravo pour ta critique.
Un livre qui donne envie, ça fait un petit moment qu'il figure dans ma LAL, et pour ainsi dire je l'avais oublié.
Je confirme les recommandations de Flo en ce qui concerne "Clara et la pénombre" c'est un excellent bouquin !
@moustafette: ça dépend de ton degré de sensibilité....si tu as un doudou le soir pour te protéger pas de problème pour destresser ;-)
@florinette: je ne peux que t'encourager à le lire. Merci d'enfoncer le clou pour "Clara et la pénombre" :-D
Bel article Katell ! j'ai beaucoup aimé "La dame n°13", Somoza est fort pour nous entraîner sur des chemins tortueux... Et ce n'est sûrement pas anodin s'il a appelé son personnage central Rulfo (il doit bien connaître "Pedro Paramo" !)
Ta critique me donne envie de découvrir ce livre!! Merci!!!
je viens de découvrir J.C Somoza, j'adore les thrillers psychologiques mais je lis souvent les même histoires mais là j'ai trouvé une histoire originale différente et bien ecrit ; je lirai avec plaisir un autre livre de cet auteur; merci de m'avoir donné envie de lire ce livre.
@pom': de rien...tout le plaisir est pour moi car rien n'est plus gratifiant que de mettre dans les mains d'autrui un roman qui a plu!
Enregistrer un commentaire