dimanche 9 mars 2008

Un pan se déchire....

1954, le monde entier a le regard rivé sur le lune: la Terre envoie sa première fusée sur la Lune! Keith Winston, journaliste dans un magazine de SF attend ce moment historique dans la belle propriété de son patron. Seulement, un incident survient: la fusée ne se propulse pas correctement vers la Lune et retombe sur Terre, dans le jardin où se trouve Keith. Tout est anéanti autour de lui et lorsqu'il reprend conscience, Keith est seul, son environnement a subrepticement changé. Peu à peu il s'aperçoit qu'il est dans un monde presque idendique au sien et que ce presque fait de lui un étranger et un ennemi potentiel! Dans ce nouveau monde, le dollar est remplacé par le crédit, il n'y a plus de pièces de monnaie, uniquement des billets, les hommes croisent indifférents d'étranges créatures rouges et poilues, les Luniens, les femmes sont plus belles et plus sexy, et une guerre fait rage dans l'espace intergalactique. Keith doit être prudent afin de ne pas être pris pour un espion acturien. Plusieurs fois il doit s'enfuir, se cacher et ressembler toutes ses ressources culturelles et intellectuelles pour ne pas sombrer. Ses pérégrinations l'entraînent dans la nuit noire du calamitage où règnent les Nocturnes, des tueurs semant la terreur sur leur passage. Ces Nocturnes se déplacent en bandes et se munissent de cannes blanches d'aveugles....ironie et parodie font bon ménage sous la plume de Brown et offrent au lecteur d'intenses bouffées d'angoisse!
Keith se rend compte qu'il lui faut trouver le moyen de revenir dans son monde. Il trouvera en Betty et Miccky une aide précieuse qui lui permettra de comprendre le dysfonctionnement qui l'a propulsé dans cet univers parallèle, univers qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui qu'il décrit dans son magazine "Aventures extraordinaires".
Fredric Brown tisse une histoire prenante, angoissante et amusante autour d'un des thèmes favori de la SF: les univers parallèles, les guerres intergalactiques, les héros et héroïnes jeunes et beaux, les machines performantes au service de l'humanité. Quelle est la clé de cette folie? Les déchirures spatio-temporelles dans le tissu des mondes? Le désir profond enfoui en chacun de nous? La chute du roman permet au lecteur de faire sa propre opinion.
Fredric Brown a eu l'heureuse idée de combiner le roman policier, l'univers des revues SF, les pulps, des années 60 au récit un peu guimauve pour les réunir dans un roman de Science-Fiction. Il construit un vrai thriller, avec des scènes inquiétantes à souhait, logique et structuré qui trouve son apothéose dans la chute finale du roman!

Ce qui m'a plu dans cette lecture, ce sont non seulement les personnages mais aussi, et surtout, les ambiances cinématographiques. En effet, on se verrait bien dans un univers hitchcockien (le pauvre Keith est pris pour un autre et passe son temps à fuir la mort qui lui court après!) comme dans une inquiétante scène d'"Orange mécanique" lorsque les Nocturnes déambulent, figures cauchemardesques, dans les rues, sans oublier l'impression d'être dans "La guerre des étoiles" (entre les espions acturiens, les tripots interlopes et les batailles spatiales).
Il paraît que "L'univers en folie" n'est pas le meilleur roman de Fredric Brown, il n'empêche qu'il est une véritable mise en bouche pour donner envie de lire d'autres romans de lui comme le fameux "Martiens, go home"!

Je ne peux que remercier Sandra et le swap SFFF pour m'avoir permis de prendre goût à l'écriture de Fredric Brown et m'avoir fait passé un excellent moment de lecture!


Roman traduit de l'anglais (USA) par Jean Rosenthal

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Un des rares auteurs de science-fiction que j'apprécie !

Katell a dit…

@cathulu: tu me donnes encore plus envie de le découvrir!

Anonyme a dit…

Policier + angoisse + science fiction ! je passe !!!

Katell a dit…

@gambadou: ;-) bonne journée sous des cieux plus calmes qu'hier!

Anonyme a dit…

ce Sf m'a l'air sympa, je le note

Katell a dit…

@pom': j'ai passé un excellent moment de lecture avec les aventures de Keith Winston!

Anonyme a dit…

Dis donc c'est pas tout jeune tout ça :-))) Brown ne s'est pas inspiré des pulps, il les a inspiré je pense, son roman doit être plus ancien ! tu me donnes envie de renouer avec lui tiens ! un classique !

Katell a dit…

Ah? J'aurai mal compris les renseignements glanés de ci de là à son sujet ;-) J'avais compris qu'il s'était inspiré des pulps. Heureusement que tu es passée par là pour éclairer ma lanterne! Mille et un mercis :-)

Anonyme a dit…

A lire aussi de lui "L'esprit de la chose" qui est excellent (ne pas faire attention à la couverture de l'édition Néo, qui n'a aucun rapport avec le sujet !)