J'aime beaucoup les recueils de nouvelles malgré mon goût des longues histoires. J'ai l'impression d'être transportée dans diverses ambiances et croiser des personnages de manière forte et fugace à la fois et de lire des tranches de vie sur le vif.
« Une île sous le vent » est mon premier contact avec Barbara Kingsolver (j'ai un de ses romans en attente dans ma bibliothèque, là) et cette première lecture a été très agréable.
Douze nouvelles, douze récits parfois drôles souvent émouvants. Dans la première nouvelle « Retour à Hiwassee Valley » est l'histoire d'une petite fille qui écoute son arrière-grand-mère cherokee lui raconter le monde traditionnel, celui des « petites personnes » qui illuminent le quotidien en remettant tout à sa place, tout dans l'ordre des choses ou en faisant mille gentilles facéties. C'est aussi le monde des désillusions indiennes: la tradition est emplacée par son avatar le folklore « Je me demande bien ce qu'ils fabriquent. Les Indiens Cherokees ne portent pas de plumes » dit l'aïeule en observant un couple indien souhaitant la bienvenue aux touristes....et la petite-fille ne pouvant absolument imaginer les indiens sans plumes sur la tête!
Dans d'autres nouvelles, « Histoire naturelle » « Songes de pierre », Barbara Kingsolver met en scène des couples en bout de course ou qui s'éloignent peu à peu jusqu'à la séparation ou qui se retrouve enfin plus unis. Plus loin, dans « Une île sous le vent », une fille et sa mère se retrouvent et se parlent à nouveau quand elles se découvrent toutes les deux enceintes, récit où la rancoeur filiale se mêle à une grande tendresse et où la fille comprend, des années plus tard, combien sa mère fut désorientée et seule à la mort de l'époux. Une femme s'interroge sur l'avenir de sa fille, regarde ce qu'a été la sienne et qui année après année protège chaque hiver un pied d'azalée. Une jeune voleuse repentie se lie d'amitié avec une vieille dame qui perd la mémoire et accuse un voleur invisible, jusqu'au jour où elle assiste, impuissante et triste, au vol d'un objet de collection (un chapeau « Vallon et Argod, exposition universelle de 1925 » porté par son mari le jour de leur mariage) qui aura une douloureuse conséquence pour Nola, la vieille dame. Une jeune femme d'origine mexicaine, abandonnée par son mari, syndicaliste engagée, se bat pour de meilleures conditions de travail et se voit arrêtée et mise en détention. Une fillette, en Guadeloupe, aide un sorcier à renvoyer un zombie sous terre. Une jeune femme de couleur dont on a nié la féminité pour la sauver du racisme et de l'intolérance, est parée d'atouts par l'amitié d'une petite fille. Le désir de maternité d'une femme allergique aux piqûres d'insectes, étouffé par la peur de laisser derrière soi des enfants.
Tranches de vie où la défense de la nature, l'attention envers les enfants, la philosophie ancestrale des indiens sont en filigrane au même titre que la force empreinte de fragilité des femmes.
Barbara Kingsolver parle de destins de femmes dans une Amérique marquée par la religion, l'argent, un racisme toujours latent et la consommation. Des femmes proches de la nature, à l'écoute de leur environnement et de leurs enfants: elles les protègent au mieux des souffrances du monde adulte tout en sachant qu'ils y seront un jour confrontés, parfois à un prix élevé (celui d'une absence de maternité). Sous sa plume, l'idéalisme et le réalisme se disputent et se côtoient et s'estompent dans la magie exercée par la nature, les plantes, les paysages parcourant les divers récits. La beauté des lieux citadins comme campagnards accompagnent les personnages et enchantent le lecteur.
Un joli voyage dans l'âme humaine et dans le coeur des fillettes et des femmes.
« Une île sous le vent » est mon premier contact avec Barbara Kingsolver (j'ai un de ses romans en attente dans ma bibliothèque, là) et cette première lecture a été très agréable.
Douze nouvelles, douze récits parfois drôles souvent émouvants. Dans la première nouvelle « Retour à Hiwassee Valley » est l'histoire d'une petite fille qui écoute son arrière-grand-mère cherokee lui raconter le monde traditionnel, celui des « petites personnes » qui illuminent le quotidien en remettant tout à sa place, tout dans l'ordre des choses ou en faisant mille gentilles facéties. C'est aussi le monde des désillusions indiennes: la tradition est emplacée par son avatar le folklore « Je me demande bien ce qu'ils fabriquent. Les Indiens Cherokees ne portent pas de plumes » dit l'aïeule en observant un couple indien souhaitant la bienvenue aux touristes....et la petite-fille ne pouvant absolument imaginer les indiens sans plumes sur la tête!
Dans d'autres nouvelles, « Histoire naturelle » « Songes de pierre », Barbara Kingsolver met en scène des couples en bout de course ou qui s'éloignent peu à peu jusqu'à la séparation ou qui se retrouve enfin plus unis. Plus loin, dans « Une île sous le vent », une fille et sa mère se retrouvent et se parlent à nouveau quand elles se découvrent toutes les deux enceintes, récit où la rancoeur filiale se mêle à une grande tendresse et où la fille comprend, des années plus tard, combien sa mère fut désorientée et seule à la mort de l'époux. Une femme s'interroge sur l'avenir de sa fille, regarde ce qu'a été la sienne et qui année après année protège chaque hiver un pied d'azalée. Une jeune voleuse repentie se lie d'amitié avec une vieille dame qui perd la mémoire et accuse un voleur invisible, jusqu'au jour où elle assiste, impuissante et triste, au vol d'un objet de collection (un chapeau « Vallon et Argod, exposition universelle de 1925 » porté par son mari le jour de leur mariage) qui aura une douloureuse conséquence pour Nola, la vieille dame. Une jeune femme d'origine mexicaine, abandonnée par son mari, syndicaliste engagée, se bat pour de meilleures conditions de travail et se voit arrêtée et mise en détention. Une fillette, en Guadeloupe, aide un sorcier à renvoyer un zombie sous terre. Une jeune femme de couleur dont on a nié la féminité pour la sauver du racisme et de l'intolérance, est parée d'atouts par l'amitié d'une petite fille. Le désir de maternité d'une femme allergique aux piqûres d'insectes, étouffé par la peur de laisser derrière soi des enfants.
Tranches de vie où la défense de la nature, l'attention envers les enfants, la philosophie ancestrale des indiens sont en filigrane au même titre que la force empreinte de fragilité des femmes.
Barbara Kingsolver parle de destins de femmes dans une Amérique marquée par la religion, l'argent, un racisme toujours latent et la consommation. Des femmes proches de la nature, à l'écoute de leur environnement et de leurs enfants: elles les protègent au mieux des souffrances du monde adulte tout en sachant qu'ils y seront un jour confrontés, parfois à un prix élevé (celui d'une absence de maternité). Sous sa plume, l'idéalisme et le réalisme se disputent et se côtoient et s'estompent dans la magie exercée par la nature, les plantes, les paysages parcourant les divers récits. La beauté des lieux citadins comme campagnards accompagnent les personnages et enchantent le lecteur.
Un joli voyage dans l'âme humaine et dans le coeur des fillettes et des femmes.
Textes traduits de l'anglais (USA) par Michèle Lévy-Bram
12 commentaires:
Je crois que je l'ai dans ma pile à lire ... j'adore les nouvelles... et celles-ci sont bien tentantes ...
@rennette: je l'ai lu presque d'une traite car j'étais absorbée par les différentes atmopshères des nouvelles et l'écriture de l'auteure!
C'est noté ...
En général les nouvelles permettent de découvrir des auteurs, des pays, ...
Et si elles ne sont pas toutes de même niveau, il y en a toujours quelques unes qui valent le voyage.
@bmr & mam: bonne lecture :-)
Il est dans ma PAL! Je l'ai acheté en avril dernier. J'avais bien aimé Un été prodigue du même auteur!
@allie: du coup je note le titre dont tu parles ;-) A ce train là je ne m'en sortirai jamais!!!
On m'a souvent conseillé plusieurs de ses livres mais certains ne m'attire pas trop... Cependant, comme j'aime bien les essais, j'aimerais aussi lire d'elle"Petit miracle" un essai sur la nature je crois...
@allie: Le prochain livre que je lis d'elle sera "L'arbre aux haricots" dont j'ai lu de nombreux avis enthousiastes.
Personnellement, je ne suis pas très «nouvelles», mais j'ai beaucoup aimé les quelques romans de B. Kingsolver que j'ai lus, dont L'Arbre aux haricots. Mon préféré est The Poisonwood Bible, qui se passe en Afrique.
@grominou2: "L'arbre aux haricots" est dans ma PAL. Normalement, je le lirai d'ici décembre ;-)
Moi aussi j'ai "L'arbre aux haricots" dans ma PAL, mais j'attends pour le commencer d'avoir acheté sa suite "Les cochons au paradis". J'aime mieux les lire un et aussitôt l'autre.
@anne: je me demande si je ne vais pas faire comme toi! Normalement j'achète la suite avec le prochain chèque lire du télégramme!
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