« Le postier » ou les tribulations d'un beatnick dans une Amérique où l'argent est roi. Le héros, qui ressemble comme un jumeau à Bukowski, Hank Chinaski, est un marginal vivant de multiples combines.
Lors de fêtes de Noël, une occasion se présente: un travail d'intérimaire dans les services postaux. Chinaski arpente les rues de Los Angeles par tous les temps, ployant sous le poids de sa sacoche de facteur. Il nous emmène dans les salons des femmes seules, lasses d'ennui, où , le temps d'une étreinte, elles oublient leur solitude. Bukoswki porte un regard ironique et violent sur la société américaine, sur la violence de certaines conditions de travail (être postier est tout sauf une sinécure) qui aliène par la répétition des gestes.
Son héros est asocial, alcoolique, véhément, grossier, souvent obscène et provocateur. Il est allergique à toute autorité hypocrite ou injuste et n'hésite pas à se frotter à sa hiérarchie. Hank Chinaski peut être royal lorsqu'il décroche le « jack pot » aux courses hippiques. Il erre d'aventure sentimentale en aventure sentimentale dont les fondements sont l'alcool et le sexe. On ne peut que constater le ton désenchanté de ces relations amoureuses, le regard amer sur la société empétrée dans une modernité médiocre. Le rêve américain est bien loin, une mince silhouette sur la route. Chinaski est le Kerouac des facteurs: la sacoche en badoulière, la cigarette à la bouche et la canette de bière à portée (quand il a le temps de prendre une pause déjeuner!). Il est un vagabond, non des étoiles, mais des boîtes à lettres, des rues désertes et des maisons aveugles.
La beat génération est sans attache matérielle, Chinaski pose son baluchon au gré des appartements minables et solitaires qu'il trouve, au gré des petits boulots et des liaisons éphémères qui jalonne son parcours. Même la paternité est un simple épisode dans sa vie de solitaire désabusé. Seul l'alcool l'accompagne sans faillir.
Bukowski a une écriture pleine de gouaille, de drôlerie (malgré la noirceur du récit), d'ironie et de provocation. Il apparaît comme étant un mauvais garçon, un mauvais sujet, un poète et écrivain maudit, errant les mains dans les poches trouées.
9 commentaires:
Je le note! Je n'ai jamais lu Bukowski mais cette histoire là me plairait bien je pense! Merci de cette critique qui me donne envie de découvrir l'auteur! :)
Je ne connais pas non plus cet auteur, sinon de réputation, je note ce titre.
j'ai parfois du mal avec les univers désanchantés... mais si il y a de la gouaille... à voir
Au fait, je regardais ton horloge, l'heure des chats ne changent pas entre l'hiver et l'été ?
@allie: C'est spécial mais drôle! Je suis contente de réussir à te tenter!
@caroline: il est à découvrir car trop méconnu (réputation sulfureuse et passage déjanté chez Pivot!)
@gambadou: pour de la gouaille, on est servi! Côté heure, ben je ne sais pas, a priori l'horloge gros minet est à la bonne heure;-)
J'ai du le lire vers 18 ans, et il m'avait plu même si à l'époque (hou la, la il ya longtemps!)j'avais trouvé certains passages...choquants!
@anne: il est vrai que l'obscénité de son langage est parfois choquante! Mais, c'est toujours un plaisir de le lire malgré tout.
C'est une vulgarité de surface !!!
bukowski c'est tjs défendu de faire parti de la Beat Generation !
j'ai une partie dédiée Bukowski sur mon blog.
mes comentaires sur ton blog ce n'était pas une critique, c'était simplement une petite précision ! voila ! y'a pas de soucis. Merci de ta visite
@zorglub: :-)
Enregistrer un commentaire