samedi 13 janvier 2007
Bruissements des bambous
On dirait un conte (le récit commence comme un conte : "Il était une fois..."). Un conte cruel et fataliste. Mizukami transporte de lecteur dans une région reculée du Japon, dans un village perdu dans les montagnes, entouré de bambouseraies.
Il nous raconte le Japon laborieux, deshérité, pauvre: la région nous apparaît inhospitalière tant elle est humide, sombre et froide.
C'est une histoire de solitude et d'amour inassouvi où une courtisane rencontre un génial artisan nabot et contrefait. Rencontre insolite augurant une fin heureuse.
Cependant, ce roman n'est pas un documentaire, loin s'en faut.
On y retrouve une récurrence des thèmes : la mort, comme dans "Le temple des oies sauvages", ouvre et ferme le roman, l'art,élément qui survit, qui donne l'éternité à l'artiste, le mal de vivre du héros qui se desespère de sa laideur, de sa petite taille (on se rappelle le moinillon du "temple des oies sauvages").
"Poupées de bambou" est aussi un huis-clos, souvent oppressant, diffusant une atmosphère en permanence menaçante (due à la présence des bambous).
On espère jusqu'au bout une issue heureuse mais un souffle de vent fait bruire les bambous...
Je me suis délectée de l'écriture minimaliste, très "zen", de Mizukami qui sait mettre en valeur, par la grâce de quelques mots et expressions, son univers intérieur, son imagination et son Japon.
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