dimanche 7 janvier 2007
Kaboul
Le Kaboul d'avant le coup d'état, le Kaboul que personne en occident ne connaissait vraiment, le Kaboul d'un conte des Mille et une nuits, Le Kaboul d'un enfant, la ville de l'enfance heureuse et déchirée. L'absence de la mère, cette absence chaque jour observée dans l'enfant, le petit garçon, qu'elle a laissé derrière elle en mourant pour lui donner la vie. Cette absence qui est la faille dans la relation enfant/père, faille qui engendrera lâcheté (mais est-on lâche lorsque l'on est un garçonnet de 12 ans?) puis remords et enfin rédemption.
La lâcheté, mais était-ce vraiment de la lâcheté?, mère d'une fêlure qui mettra 20 ans à s'effacer.
Fêlure du départ de Kaboul puis de l'Afghanistan pour rejoindre l'Amérique, terre de libertés et d'oubli.
Fêlure de l'absence d'enfants pour égayer la maison.
Fêlure d'un appel téléphonique et d'une phrase "Tu peux te racheter".
De fêlure en fêlure, Amir va aller jusqu'au bout de lui-même, jusqu'à en être physiquement cassé et découvrir que l'on peut se pardonner et se racheter.
Les secrets de famille sont toujours dévastateurs mais lorsqu'un de ses membres parvient à rompre le cercle infernal, un garçonnet, arraché aux laideurs du monde en guerre, peut réapprendre à vivre, à sourire et sans doute à parler grâce à l'envol, à San Francisco, de cerfs-volants.Ces cerfs-volants, symaboles de l'enfance heureuse, symboles d'une liberté que rien ni personne ne pourra juguler...la liberté de garder au fond de la mémoire, le temps des jours heureux et insouciants.
Un roman poignant, d'une écriture sensible, offrant au lecteur l'impression de respirer Kaboul, de sentir les montagnes afghanes,de savourer les meilleurs Kebabs du monde, d'entendre les rires, les pleurs, les peurs et les malheurs mais aussi celle d'écouter les chansons traditionnelles et le coeur battant d'un peuple qui ne veut pas mourir sous le joug des talibans.
Puisse, un jour, ce pays recouvrer le droit de vivre et de s'exprimer et de réapprendre à s'aimer.
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