Un étrange roman où se côtoient trois personnages qui vont être au coeur d'une intrigue presque policière.
Le roman s'ouvre et se referme sur une disparition. Entre les deux parenthèses, Mizukami amène le lecteur à essayer de comprendre l'ultime disparition, celle du maître du temple de Kohôan, par une dramatisation progressive du huit-clos des trois personnages.
Tout semble tranquille, immuable, bercé seulement par les peintures des oies sauvages de Nangaku Kishimoto, tableaux vivants et aériens.
Peu à peu les rancoeurs et les humiliations subies par le novice vont rendre l'atmosphère de plus en plus pesante, comme la règle de la secte.
Peu à peu la maîtresse du Supérieur (celui qui a disparu) sera oppressée par la présence silencieuse, muette mais tentaculaire, du novice, oppression qu'elle oublie dans le libertinage imposé par le maître du temple.
Peu à peu au fil des phrases, quelques ronds dans l'eau viennent rider, troubler, la surface lisse du huis-clos.
Le dernier chapitre est la chute soupçonnée du roman. Mizukami, en maître japonais de l'écriture, est concis, direct quand il juge cela nécessaire au bon déroulement de l'intrigue. Mais il sait, aussi, disséminer la poésie des haïkus et des thèmes privilégiés de la peinture japonaise. Ainsi, cette "phrase-haïku": "Quand on foulait les feuilles mortes jonchant la terre, on mettait en fuite quelques oiseaux."
Un roman court, mais dense, d'une épure stylistique extraordinairement agréable.
2 commentaires:
ahah, voilà qui est bien intriguant et bien alléchant ...
je crois qu'il va bientôt rejoindre la PAL (déjà haute ...) puisqu'on est fan de lectures asiatiques ...
J'ai pu le constater en visitant votre blog ;-)
Belle lecture à venir, alors!
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