lundi 15 janvier 2007

Un drôle d 'oiseau chez les Romains


Un inventeur de génie vient présenter ses inventions à l'empereur de Rome. Le point commun de ces dernières: l'utilisation de la vapeur. Idée révolutionnaire, porteuse d'incroyables progrès technologiques, socle d'une toute puissance sur le monde connu.
Le lecteur nage en pleine fantaisie où les scènes les plus extravagantes se disputent l'humour le plus décapant.
William Golding plante un décor romain des plus classiques: un empereur décadent, un petit-fils blasé s'ennuyant à mourir, de beaux jardins, des statues...jusque là tout va bien. Puis, arrive l'inventeur, Phanocle: il est myope et ex-bibliothécaire (adjoint, a-t-il l'ironie d'ajouter)....là, le doute s'installe quant à la suite, sereine, du récit: ce Phanocle apporte sur un plateau la machine de guerre à vapeur, le canon....et la cocotte-minute!!!
En un rien de temps, nous basculons en plein délire jubilatoire. Le paroxysme de l'absurde est atteint lors de la démonstration des capacités du bateau et du canon: une catastrophe hilarante pendant laquelle le lecteur suit l'empereur, prisonnier de la légion de son héritier, qui passe en revue lesdits soldats, sous un soleil de plomb et une cacophonie ambiante inouie. Ces derniers, accablés de chaleur, écrasés par le poids de leur équipement tombent comme des mouches: l'empereur prend un temps infini à demander des nouvelles de chaque soldat.Son stratagème lui permet de manipuler son public et d'inverser la situation.
Lorsque tout le charivari se calme enfin et que tout rentre dans l'ordre, William Golding surprend le lecteur: finalement, l'invention qui retient toute l'attention de l'empereur n'est pas celle que l'on croit...
La chute de la nouvelle est cruelle: la plus belle des inventions (chuuutt...vous le saurez en lisant le livre), malgré toutes les immenses possibilités qu'elle offre, n'est que menace pour quiconque se trouve au sommet du pouvoir. Alors, Phanocle se retrouve récompensé par une ambassade en...Chine...pays où il pourrait faire des émules...
Finalement, les hommes de pouvoir sont empreints de méchanceté et d'hypocrisie: ils écartent, d'une jolie chiquenaude, le grain de sable qui pourrait enrayer leur machine bien huilée,...non?

Roman traduit de l'anglais par Marie-Lise Marlière

4 commentaires:

rachel a dit…

ouah doit etre vraiment delirant...comme je les aime!!

Katell a dit…

Oui, le récit est délirant et on se régale à le lire. Du coup, je vais rechercher à la bibliothèque le recueil de nouvelles dont il est issu: "Le dieu scorpion".

Anonyme a dit…

J'adore cette collection Folio. Je ne connais pas cet auteur, mais il me tente bien aussi.

Katell a dit…

Tu verras...il est absolument hilarant!!