vendredi 23 février 2007

A la rencontre de Jules Verne


"Le château des Carpathes" est le deuxième roman de Jules Verne à se trouver entre mes mains. Jusqu'alors, je l'avais évité car une première expérience de lecture avait été désastreuse. Le temps passe, 2005 est l'année Jules Verne et les bibliothèques exposent ses romans.
Les premières phrases mettent tout de suite le lecteur dans une ambiance de mystère et de fantastique: "Cette histoire n'est pas fantastique, elle n'est que romanesque. Faut-il en conclure qu'elle ne soit pas vraie étant donné son invraisemblance? ce serait une erreur. Nous sommes d'un temps où tout arrive,-on a presque le droit de dire où tout est arrivé. Si notre récit n'est point vraisemblable aujourd'hui, il peut l'être demain, grâce aux ressources scientifiques qui sont le lot de l'avenir, et personne ne s'aviserait de le mettre au rang des légendes." Le postulat est émis, le décor est planté, le voyage peut commencer.
L'art de Jules Verne est de savoir distiller les frayeurs, les angoisses grâce à son verbe, à ses talents de conteur. Il fait référence aux anciennes croyances, aux légendes, aux peurs ancestrales des fantômes et autres goules. La nuit prend des contours de films noirs, on s'attend à voir surgir farfadets irrités, furies déchaînées, sorcières hurlantes. La forêt est sombre, sauvage, un endroit où on doit se tailler un passage à coups de hachette. La montagne est chaotique et inaccessible. Le château abandonné est inquiétant, hiératique, sombre et maléfique.
Et le dénouement soulage tout en donnant la chair de poule. Jules Verne, écrivain de l'anticipation, et non de science-fiction, explique Michel Serres. Ecrivain qui sait populariser les avancées techniques et technologiques de son temps et lorsque nous le lisons, de nos jours, nous ne pouvons que nous incliner devant sa capacité à voir plus loin que ses contemporains. La scène de la chambre du baron de Gortz où la projection du tableau de la cantatrice disparue, la Stilla, au son de sa voix augure-t-elle l'avènement du cinéma puis de la télévision?

Un bonus en images très intéressant:

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Bel hommage à ce roman..et au talent visionnaire de Vernes.
Bonne soirée, amitiés
Michel

Katell a dit…

Merci Michel et bonne soirée à toi aussi...après une balade au bord du lac et quelques belles photos?

Jules a dit…

Je suis zénée... cet auteur m'est totalement inconnu! :-|

Anonyme a dit…

Ce livre est sur ma liste à lire depuis un long moment... mais il ne s'est pas encore retrouvé entre mes mains... ça viendra!
Entre temps j'ai "Michel Strogoff" du même auteur pour mon Challenge... je n'ai encore jamais lu Verne...

Anonyme a dit…

il fut mon premier livre de ma biblio d'ado, et m'a donnée le gout de l'étrange que je retrouve dans la sf.

Katell a dit…

@jules: il n'y a pas de gêne à avoir. Le malheureux Jules Verne a été longtemps oublié jusqu'en 2005. Moi-même, je me suis mise à le lire sur le tard!!
@allie: non seulement il se lit bien, mais en plus on sourit en lisant les tournures stylistiques et lexicales désuètes et adorables. Une gêne cependant: un anti-sémitisme récurrent...à replacer dans le contexte de l'époque.
@pom': merci pour ton passage et ton témoignage :-)

Anonyme a dit…

Ce roman je l'ai lu à l'école et j'ai eu le plaisir de lire ton article et de visionner le bonus, tout ceci m'a projeté dans cette ambiance étrange que j'avais ressenti lors de la lecture ! ;-)

Katell a dit…

Merci florinette pour tes mots "roudoudous"...j'ai trouvé par hasard ce bonus, certes très pédagogique mais tellement bien servi par la présence de Michel Serres que je n'ai pas pu résister à l'envie de le mettre en ligne!

Anonyme a dit…

Je l'avais lu au collège, pendant ma grande préiode Jules Verne, et ke l'avais trouvé pas mal, mais un tantinet lent à démarrer (dans mon souvenir, il ne se passe rien de palpitant avant la moitié du livre) Sinon, du même auteur, mon préféré était "deux ans de vacances" ou des enfants se retrouvent coincés sur une île déserte et doivent se débrouiller seuls pour survivre...