
Je viens d'achever la lecture de "Impasse des deux palais", premier tome d'une trilogie...ce que je ne savais pas lorsque je l'ai emprunté à la bibliothèque. Aussi, me trouvai-je devant une alternative gênante: éditer un commentaire sur ce premier volet ou attendre d'avoir lu les deux tomes suivants (qui semblent bien épais aussi!!). Comme j'ai beaucoup de lectures en souffrance...il faut que j'avance dans ces dernières sinon je ne bouclerai jamais mon challenge lecture 2007.
En attendant quelques repères sur Naguib Mahfouz, décédé en août dernier, premier auteur de langue arabe à être couronné par le prix Nobel de littérature en 1988.
"Naguib Mahfouz est né en 1911 au Caire dans une famille petite bourgeoise. Son père fut fonctionnaire avant de se reconvertir dans le commerce. Sa mère mit au monde quatre filles et deux garçons avant lui. Neuf années le séparaient du cadet de ses frères. Il grandit comme un enfant unique. Très tôt, Naguib découvre l'univers de la fiction. Le petit garçon, débordant d'imagination, va inventer de nouveaux épisodes aux romans d'aventures qu'ils dévore. Il est aussi doué en sciences et en mathématiques mais, finalement, l'heure des études venue, son choix se portera sur la philosophie. Ce n'est que plus tard qu'il comprendra que sa véritable vocation est la littérature. Elle sera son absolu. Un amour total. Une passion aussi. Donc une souffrance.
Double vie
Ses disciples l'appelaient Oustaz, le maître. Ils formaient un cercle autour de lui. Le poète n'est plus. Sa lumière demeure. L'homme irradiait la bonté. Il n'ignorait pas que le mal progresse mais il voulait croire que «le bien remporte chaque jour des victoires parce que du mal peut naître le bien». Naghib Mahfouz parlait parfois comme un sphinx. Sans jamais se rendre dans la vallée des rois, il a écrit des romans pharaoniques. Sans jamais quitter l'Egypte – sinon deux fois pour voir Dubrovnik et visiter le Yémen – il a atteint dans son oeuvre à l'universel. Rien de ce qui est humain ne lui était étranger.
Comme son père, pour vivre, Naguib Mahfouz était devenu fonctionnaire. Au ministère des Affaires religieuses. Puis à l'Administration des arts. Il s'acquittait de ses tâches sans rechigner. Parallèlement il ne cessait de lire. Très jeune, il s'était constitué un programme de lecture. Et le suivait avec méthode. Il a dévoré Tolstoï, Dostoievski, Tchekhov, Proust, Kafka, Joyce, Maupassant, Zola, Flaubert, Shakespeare, Melville, Dickens, Dos Passos, Goethe, Thomas Mann, Faulkner, Huxley, Joseph Conrad, Ibsen, Strinberg.
«J'ai toujours dû, racontait-il, mener une double vie de fonctionnaire et d'écrivain. Si je voulais aussi garder du temps pour mes amis, qui ont tenu un rôle essentiel dans mon existence, la musique et ma famille, je me devais d'être réglé comme une pendule.» Il sera une horloge. Il sait que «le temps est toujours compté, qu'il passe vite et qu'il ne faut pas perdre un seul instant».
Le premier recueil de nouvelles de Naguib Mahfouz paraît en 1938. Il écrira une cinquantaine de romans, sans compter une trentaine de scénarios pour le cinéma. Le succès viendra dans les années cinquante avec sa trilogie, Impasse des deux palais, Le Palais du désir et Le Jardin du passé, qui raconte la saga d'une famille sur trois générations entre les deux guerres. L'écrivain puise son inspiration dans les rues du Caire. Celles de son enfance dans le quartier de Gamalliyya avec ses petits caïds, ses commerçants et les «harafich» ces gueux errants avec lesquels il aura passé des heures, des nuits, dans les cafés de sa jeunesse.
Ses disciples l'appelaient Oustaz, le maître. Ils formaient un cercle autour de lui. Le poète n'est plus. Sa lumière demeure. L'homme irradiait la bonté. Il n'ignorait pas que le mal progresse mais il voulait croire que «le bien remporte chaque jour des victoires parce que du mal peut naître le bien». Naghib Mahfouz parlait parfois comme un sphinx. Sans jamais se rendre dans la vallée des rois, il a écrit des romans pharaoniques. Sans jamais quitter l'Egypte – sinon deux fois pour voir Dubrovnik et visiter le Yémen – il a atteint dans son oeuvre à l'universel. Rien de ce qui est humain ne lui était étranger.
Comme son père, pour vivre, Naguib Mahfouz était devenu fonctionnaire. Au ministère des Affaires religieuses. Puis à l'Administration des arts. Il s'acquittait de ses tâches sans rechigner. Parallèlement il ne cessait de lire. Très jeune, il s'était constitué un programme de lecture. Et le suivait avec méthode. Il a dévoré Tolstoï, Dostoievski, Tchekhov, Proust, Kafka, Joyce, Maupassant, Zola, Flaubert, Shakespeare, Melville, Dickens, Dos Passos, Goethe, Thomas Mann, Faulkner, Huxley, Joseph Conrad, Ibsen, Strinberg.
«J'ai toujours dû, racontait-il, mener une double vie de fonctionnaire et d'écrivain. Si je voulais aussi garder du temps pour mes amis, qui ont tenu un rôle essentiel dans mon existence, la musique et ma famille, je me devais d'être réglé comme une pendule.» Il sera une horloge. Il sait que «le temps est toujours compté, qu'il passe vite et qu'il ne faut pas perdre un seul instant».
Le premier recueil de nouvelles de Naguib Mahfouz paraît en 1938. Il écrira une cinquantaine de romans, sans compter une trentaine de scénarios pour le cinéma. Le succès viendra dans les années cinquante avec sa trilogie, Impasse des deux palais, Le Palais du désir et Le Jardin du passé, qui raconte la saga d'une famille sur trois générations entre les deux guerres. L'écrivain puise son inspiration dans les rues du Caire. Celles de son enfance dans le quartier de Gamalliyya avec ses petits caïds, ses commerçants et les «harafich» ces gueux errants avec lesquels il aura passé des heures, des nuits, dans les cafés de sa jeunesse.
En 1961, avec Le Voleur et les chiens, l'écrivain adopte une nouvelle facture, plus métaphysique. Plus sombre aussi. En 1988, il reçoit le prix Nobel de littérature. Fatalement, les fanatiques enragent. Accusé par eux de blasphème contre l'islam, il est victime d'un attentat intégriste en octobre 1994." (in "Le Figaro" août 2006)