lundi 31 janvier 2022

Candide

 


Voltaire
a écrit « Candide » pour se distraire et l'a publié anonymement à Genève afin de déjouer la Censure. Très vite, le conte philosophique fut un grand succès. Il faut dire que le texte est plein d'humour et que Voltaire manie avec virtuosité l'ironie et la satire des travers de la société. Le parti pris du conte philosophique est un moyen de faire passer ses idées de façon plaisante : l'utilisation des ressorts du conte permet de semer les graines de la réflexion  sur les concepts philosophique comme le bien et le mal ou le libre arbitre est-il illusoire ou réel.

Ainsi, trouverons-nous des propos politiquement incorrects sur l'armée « Un million d’assassins enrégimentés, qui exercent le meurtre et le brigandage avec discipline. » (chapitre XX) ou sur l'esclavage lorsque en Paraguay il rencontre de pauvres hères mutilés « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. », une absurdité du mal dans le monde, ou encore sur la religion, contre laquelle Voltaire a la dent dure, « Des moines qui enseignent, disputent, cabalent, et font brûler les gens qui ne sont pas de leur avis.  » la scène de l'autodafé est jubilatoire.

Chaque (més)aventure de Candide est une porte ouverte vers un questionnement. Est-ce que, comme l'affirme Pangloss, le précepteur adepte de l'optimisme, « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles » ? Est-ce que chaque événement a une conséquence induite remettant tout à sa place ?

Chaque déconvenue apporte une pierre au moulin de Voltaire, à savoir que l'obscurantisme, l'ignorance et la superstition font obstacle à la raison et donc à la possibilité pour tout un chacun d'user de son libre-arbitre. En cela, il s'oppose à la philosophie optimiste de Leibnitz dont il est le pourfendeur. En effet, l'optimisme philosophique prône l'organisation du monde, le plus parfaitement possible, par la Providence : le mal existe, mais c'est un mal nécessaire qui provoque toujours plus de bien par ailleurs. Or, pour Voltaire cette attitude ne peut qu'être mortifère car elle provoque l'inaction face au mal par fatalisme, c'est comme ça, on n'y peut rien, cela devait arriver.

Chaque pas hors du jardin d'Eden que fut le château de Thunder-ten-tronckh, mène Candide dans un monde où les théories optimistes sont battues en brèche plus souvent qu'à leur tour.

Chaque rencontre rocambolesque faite par Candide est une étape de son parcours initiatique qui l'amènera, du moins c'est ce qui est espéré, à ouvrir les yeux sur le monde et à se rendre compte, grâce à sa raison et son intelligence, que le mal doit être combattu tant par les actes que par l'éducation et le savoir, que le bien n'est pas toujours universel et que cette gageure est loin d'être facile à mettre en place.

A chaque fois, Candide remet en cause ses idées philosophiques et les fait évoluer en mieux : il apprend des autres et ses expériences l'amènent à améliorer ses idées et pensées. Contrairement à Pangloss qui ne démord pas de sa philosophie initiale, s'appuyant sur des arguments d'autorité « selon le rapport de tous les philosophes » et non sur des idées personnelles. Pangloss ne cherche pas à quitter sa caverne confortable contrairement à Candide qui, malgré les remises en cause de son Eden, va de l'avant, expérimente à ses dépens mais évolue et construit une pensée fondée sur la réflexion à partir d'éléments contradictoires et affermir ainsi son jugement.

« Je sais aussi qu'il faut cultiver son jardin » montre combien Candide n'est plus le jeune homme naïf en fuite, pourchassé, malmené, mais un jeune homme qui a ouvert les yeux et sait penser et raisonner.

Il met en place une petite société en fédérant ceux qui l'accompagnent, en donnant le meilleur d'eux-mêmes par le travail et grâce à leurs propres capacités. Nul besoin de mondanités, de grands groupes pour briller, non, cultiver son jardin est un appel à vivre de manière modérée, ce qui éloigne les principaux maux. Ce n'est pas non plus le « pour vivre heureux, vivons cachés » mais plutôt pour vivre heureux, raisonnons loin des passions de ce monde, raisonnons avec sagesse et en se confrontant aux diverses idées pour établir son jugement.

Avec « Candide ou de l'optimisme », Voltaire met un coup de pied dans la fourmilière des bien-pensants, des idées préconçues qui enferme l'esprit au lieu de le laisser bâtir ses raisonnements. Il distribue coups de griffes et morsures aux superstitions religieuses, obstacles aux Lumières voulant libérer l'esprit de l'homme de ces entraves.

« Candide » est un texte moderne, visionnaire et jubilatoire à lire.

 Quelques avis :

 Babelio  France Inter

Lu dans le cadre


 



samedi 29 janvier 2022

Le sel de tous les oublis

 


Je n'avais pas lu de roman de Yasmina Khadra depuis bien longtemps, c'est avec joie que j'ai renoué avec sa lecture en me plongeant dans « Le sel de tous les oublis ».

Ce qui est formidable avec Khadra, c'est qu'il réussit à hameçonner la lectrice que je suis dès les premières lignes.

Nous sommes quelques années après la guerre d'Indépendance, dans une Algérie encore meurtrie par les atrocités subies de part et d'autre.

Adem, instituteur consciencieux, apprend de la bouche même de son épouse, Dalal, qu'elle le quitte pour un autre. En quelques mots, l'univers d'Adem bascule dans le néant, en quelques phrases, Dalal le renvoie face à son inexistence, face à son inconsistance. Aussi, quand elle claque la porte, Dalal emporte le monde avec elle, la Chute du Paradis en un claquement de talon.

Commence alors pour lui une quête du sens de sa vie dans un vagabondage tenant plus de la descente aux enfers qu'à une rédemption.

Adem connaîtra la faim, la soif, la déchéance dans le regard des autres, la violence mais aussi côtoiera la générosité des hommes, sans demande de contrepartie, l'hospitalité paysanne et l'espoir.

Sa route croise celle d'un musicien aveugle au chant prophétique, d'un nain solitaire, assoiffé de compagnie, abandonné par sa tribu et recueilli par des nonnes, des saisonniers aux allures de Lenny et Georges, héros tragiques de Steinbeck, d'un politicien magouilleur profitant de sa position au sein du FNL pour extorquer terres et biens aux paysans pauvres et illetrés.


Khadra m'a lancée dans un road-movie, aux côtés de son héros maudit, au cœur d'une Algérie en pleine reconstruction de ses infrastructures, de sa politique et de son avenir. Chaque étape d'Adem est une mue à l'issue de laquelle, on espère qu'il redeviendra lui-même, grandi par son voyage en quête de son moi, de son identité. L'espoir brille, ténu et fragile, offrant une perspective de renouveau pour Adem, las, l'Eden est sans cesse au loin, tel un mirage des trésors perdus.

Sous la plume empathique et poétique de Khadra, les paysages intérieurs que je me suis fabriqués au gré de mes séjours marocains, accompagnent ceux que l'auteur fait surgir. Il joue, avec brio, entre la noirceur du récit et la poésie lumineuse des descriptions des paysages algériens. Bien que son héros ne soit pas très sympathique, il est carrément insupportable par moment, Khadra, par son empathie qu'il parvient à transmettre, lui donne une dimension d'humanité tragique. Adem est un homme en quête de l'impossible aux allures de Dom Quichotte moderne. Mika, le nain en mal de compagnie, pourrait être son Sancho Pança.

Entre la tragédie sociale de « Des souris et des hommes » et celle philosophique de « Dom Quichotte », Yasmina Khadra dresse un portrait d'une Algérie qui se cherche pour assumer son devenir ainsi que le portrait d'un homme dévasté par ses désillusions et confronté brutalement à une réalité qu'il ne veut pas admettre : un partie du monstre demeure en lui et l'enchaîne jusqu'à ce qu'il se perde dans ses errances.


« Le sel de tous les oublis » est un roman fort, poignant et d'une beauté extraordinaire.


Quelques avis :

Babelio  Le Point   Sens Critique  Hch-Dhalem Livraddict

Lu dans le cadre




mercredi 26 janvier 2022

Mes étapes du Tour du monde en 80 jours


Je consignerai dans ce billet les étapes réalisées en un ou plusieurs romans.

Les romans ou récits chroniqués auront leur lien vers leur chronique.




Algérie:

"Le sel de tous les oublis" Yasmina Khadra

Allemagne:

Meurtre d'un baron allemand: les Enquêtes de Miss Merkel" David Safier

Angleterre:

"Son espionne royale et la fiancée de Transylvanie" Rhys Bowen

"Le Cercle de Farthing" Jo Walton

* "Un intérêt particulier pour les morts" d'Ann Granger

"Emma" de Jane Austen

* "Randonnée mortelle" de M.C Beaton

"Madame la colonelle" de Somerset Maugham

"Son espionne royale et le collier de la reine" de Rhys Bowen

"Sherlock Holmes: Une étude en rouge" de Conan Doyle

"Invitation à la vie conjugale" de Angela Huth

"Jack et la grande aventure du Cochon de Noël" de J.K Rowling

Argentine:

"Fictions" de Jorge Luis Borgès

Canada: 

"Les Variations Goldberg" de Nancy Huston

* "Azami" d'Aki Shimazaki

* "Le premier quartier de la lune" de Michel Tremblay

* " Anna d'Avonlea" de Lucy Maud Montgomery


Chine:

* "Baguette chinoises" de Xinran

* "Bons baisers de Lénine" de Yan Lianke


Corée du Sud:

* "Bonne nuit maman" de Seo Mi-Ae

* "Chut, c'est un secret" de Seo Mi-Ae

* "Le stratagème du corbeau" de Yoon Ha Lee

Etats Unis:

* "Jours de juin" de Julia Glass

* "Reflets dans un oeil d'or" Carson McCullers

* "Le lac de nulle part" de Peter Fromm

"L'oiseau moqueur" de Walter Travis

* "Western star" de Craig Johnson

"Etés anglais" de Elizabeth Jane Howard

* "Une saison à Hydra" de Elizabeth Jane Howard

"Le piège d'or" de James Oliver Curwood


Inde:

"La vengeance du carnivore" d'Upamanyu Chatterjee

"Les Murs et autres histoires (d'amour) de Vaikom Muhammad Basheer

"Ranee Tara Sonia Chantal Anna" Mitali Perkings

* "La passeuse d'histoire" de Sejal Badani

"L'attaque du Calcutta-Darjeeling" de Abir Mukherjee

Italie:

"Sherlock, Lupin et moi"  de Pier Dominico Baccalario et Alessandro Gatti (texte) Lacopo Bruno (illustrations)

"Quand les pensées gelaient dans l'air" de Alberto Moravia

"L'île des âmes" de Piergiorgio Pulixi

* "Comment nous dire adieu" de Marcello Fois

"L'écarlate de Venise" de Maria Luisa Minarelli

Irlande:

* "Best love Rosie" de Nuala O'Faolain

Japon:

"Les belles endormies" de Yasunari Kawabata

* "Première personne du singulier" de Haruki Murakami

"Meurtres pour tuer le temps" de Jiro Akagawa

"Un flingue et du chocolat" d'Otsuichi

"Un café maison" de Keigo Higashino

"Petites boîtes" de Yoko Ogawa

"Les mémoires d'un chat" de Hiro Arikawa

"Choses dont je me souviens" de Natsume Sôseki

* "L'ode au chou sauté" de Inoue Arenoe


Russie:

* "L'échelle de Jacob" de Ludmila Oulitskaïa

Serbie:

* "Soixante-neuf tiroirs" de Goran Petrovic

Suisse:

"La panne" de Friedrich Dürrenmatt


Turquie:

* "Le château blanc" d'Ohran Pamuk


Ukraine:

* "Le caméléon" de Andreï Kourkov


51/80

Le tour du monde en 80 livres

 


Bidib l'a proposé et j'ai rejoint le groupe des membres du défi. Encore un, me direz-vous. Certes.

Le côté sympathique du défi est qu'il suffit de lire même si partager son avis de lecture en écrivant un billet est bienvenu. Je ne chronique pas tous les romans que je lis sans doute par paresse. Mais doit-on toujours écrire un billet sur chaque lecture? 

"Le tour du monde en 80 livres" est une belle occasion de voyager sans quitter son canapé, son plaid, ses chats, son mug de thé ou de chocolat chaud, et de croiser les divers défis auxquels on participe. On peut réaliser un sacré combo.

J'ai listé 28 pays et espère en ajouter quelques autres. Au programme: Haïti, la Finlande, l'Islande, la Suède, le Danemark, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Irlande, la Russie, l'Inde, la Chine, le Japon, l'Australie, le Congo Brazzaville ou Petit Congo, le Sénégal, la Corée du sud, le Brésil, l'Italie, l'Espagne, le Canada, les Etats Unis, le Portugal, l'Algérie, le Québec, la Croatie, le Mexique et l'Afrique du Sud.

Ces étapes me permettront de diminuer ma PAL ou d'écumer la médiathèque et ma librairie préférée.

Tous les renseignements utiles sont ICI.




lundi 24 janvier 2022

La vengeance du carnivore

 


« Le lien entre les carnivores et le goût de tuer ne me paraît pas évident. Il suffit de penser aux abominations qu'a fait subir un végétarien à l'Europe et au monde. » est un passage qui m'a beaucoup déstabilisée parce que cela a heurté ma sensibilité de végétalienne. A cette lecture j'ai failli fermer le roman et de passer à autre chose sauf que cela aurait été trop facile d'autant plus que l'intrigue me plaisait.

 

L'histoire se déroule deux ans après la proclamation d'Indépendance de l'Inde. Les infrastructures et les rouages administratifs gardent encore la marque de l'Angleterre.

Une riche famille trouve la mort dans le violent incendie de leur maison. Que s'est-il passé ? La famille avait-elle des ennemis ? Le magistrat Mahusudan Sen est chargé de l'enquête et décèle immédiatement ce qui cloche dans le macabre tableau : le serviteur, Basant Kumar est indemne et son apparente frayeur m'émeut point le magistrat qui le confond très vite.

C'est là que l'intrigue bascule.

Parce qu'en enquêtant sur les liens de la famille anéantie par le feu sacrificiel, il débarque dans un abattoir où il est témoin de tant de violences inutiles faites aux animaux et aux hommes, et qu'il sait que le système juridique en Inde est d'une lenteur effroyable, Mahusudan Sen décide de devenir végétarien jusqu'à ce que le coupable soit châtié.

 

Basant Kumar est coupable, c'est indéniable et irréfutable. Cependant il a des circonstances atténuantes : il est maltraité, mal nourri et doit quand même garder le sourire et servir la famille. Seulement, un soir, affamé, il perd tout sens commun et commet un carnage qu'il tente de dissimuler en incendiant la maison. Par un feu purificateur.

En prison, un codétenu lui explique pourquoi il doit rédiger une lettre de recours en grâce, lettre qu'il enverra régulièrement.

Les années passent, on pourrait penser que Mahusudan Sen pense à autre chose, or il n'en est rien. Il guette le moment où il mettre fin à la procédure juridique. Il a gravi les échelons au cours des vingt années écoulées pour se retrouver bien placé dans un ministère, bien placé pour intercepter la moindre information concernant son affaire.

 

Il y a une scène importante, dans le roman, qui se déroule dans un temple vieux de mille ans alors que la ville n'en compte qu'un peu plus de soixante-dix. La viande est tabou dans le temple et dans ses alentours, englobant la ville de Batia, lieu où tout commence. Le carnage de Basant Kumar a pour origine un ragoût de bœuf, viande doublement sacrilège. Cet acte est au cœur de la satire du roman : Upamanyu Chatterjee n'épargne rien ni personne de sa plume acérée, trempée dans l'encre la plus noire pour mieux souligner la noirceur d'une société hypocrite et sans pitié.

 

« La vengeance du carnivore » n'est pas une plaidoirie pour que cesse la souffrance animale et encore moins une plaidoirie pour le végétarisme. Le roman décortique avec précision les travers d'une société indienne qui vénère les animaux et qui n'a que mépris ou indifférence envers les castes inférieures. Une parentèle pauvre, un serviteur peuvent être battus, affamés, personne n'en a cure puisque c'est ainsi depuis que le monde est monde.

« La vengeance du carnivore » est aussi une dénonciation du système juridico-policier : la lenteur de l'administration, les petits arrangements entre amis, les pressions de la hiérarchie sur les subalternes, un système dans lequel l'impartialité n'existe pas. L'auteur montre également comment le système carcéral broie les prisonniers, les maltraite sans vergogne lors des interrogatoires ou les spolient de leur humanité.

La chute est effrayante par la froideur dégagée par le magistrat devenu chef de cabinet ministériel.

 

J'ai aimé découvrir l'auteur Upamanyu Chatterjee et son écriture précise. Une belle surprise !


Traduit de l'anglais (inde) par Sylvie Schneiter

 

Quelques avis :

 Babelio  Sens Critique  L'Inde en livres Bookmaniac Rachel  Hilde

Lu dans le cadre




samedi 22 janvier 2022

Les étapes indiennes 2022



 L'an dernier je découvrais "Les étapes indiennes" orchestrées de main de maître par Blandine et Hilde.

Cette année s'ouvre la troisième édition de ce joli défi littéraire dont l'objectif est de partager ses lectures, ses visionnages ou ses recettes autour de l'Inde.

Il y a régulièrement des lectures communes, permettant de vivre à plusieurs la découverte d'un auteur à travers deux ou trois titres, la découverte d'un roman ou d'u recueil de nouvelles.

Tous les renseignements et informations utiles sont chez Blandine et Hilde. Vous y trouverez des logos et des pistes de lecture.

Je reprends la route de l'Inde artistique et littéraire avec plaisir car le voyage en bonne compagnie est toujours merveilleux.

Nos cicérones Blandine et Hilde ont eu la judicieuse idée de mettre en place des "checkpoints"


Réalisez les Étapes au choix (celles du dessus) et/ou amusez-vous à relever différents détails dans vos lectures et visionnages
 : un mariage, la mention d’un plat, le passage dans une ville (région) ou sa description, un objet d’art, un vêtement etc. et checkez-les sur la grille.

Un détail relevé ou une étape réalisée = 1 checkpoint.
On peut cumuler les checkpoints : Imaginons, un roman qui se passe à New Delhi, avec quelques lignes sur la fête de Diwali, ça fait 3 checkpoints

De gauche à droite et de haut en bas :
► Mythologie et contes / Enquêtes / Arts / Calcutta / Fête de Holi
► Mariage indien / Cinéma / Ganesh / Jeunesse / Mumbai
► BD / Cuisine / Taj Mahal / Chennai / le Gange
► New Delhi / Récits de voyage / Jodhpur la Ville Bleue / Vache sacrée / roman
► Fête de Diwali / Etapes en Angleterre, au Pakistan, au Tibet / Nouvelles / Bangalore / Sari – vêtements

Quel voyageur serez-vous ?

« Voyageur paisible «  : Checker une fois chaque case de la grille ou obtenir 25 checkpoints

« Voyageur de l’extrême » : Checker trois fois chaque case de la grille ou obtenir 70 checkpoints

Les dates: du 8 janvier 2022 au 7 janvier 2023. Allez, laissez-vous tenter!





mercredi 19 janvier 2022

Célestopol

 


« Célestopol, cité lunaire de l’empire de Russie, est la ville de toutes les magnificences et de toutes les démesures. Dominée par un duc lui-même extravagant, mégalomane et ambitieux, elle représente, face à une Terre en pleine décadence, le renouveau des arts et la pointe du progrès technologique. »


Telle est l'alléchante quatrième de couverture qui n'en dit ni trop ni pas assez.

En quinze chapitres ou nouvelles, Emmanuel Chastellière brosse un portrait des habitants de l'astre lunaire, de leurs fêlures, de leurs espoirs, de leurs colères exprimées ou muettes, de leurs pensées intimes. Une histoire courant sur plusieurs décennies montrant combien une cité florissante peut être fragile.

A Célestopol, seule l'industrie des loisirs et des plaisirs est visible, l'autre industrie, celle qui construit les bâtiments, celle qui approvisionne en énergie, celle qui fait vivre les habitants, est souterraine et invisible. Même les ouvriers se font discrets puisque leurs logements sont édifiés en sous-sol, histoire de ne pas gâcher la vue de ceux qui possèdent de quoi profiter de la folie clinquante de la cité sélène.

Célestopol est un peu la Venise lunaire avec ses canaux de sélenium, des fééries architecturales, ses richesses infinies, ses fêtes, son Doge-Duc, Nikolaï, délirant et ses complots. Célestopol, la cité-état qui tente de s'affranchir de l'autorité impériale russe comme celle de la Terre, la ville qui ne dort jamais et vit à cent à l'heure chaque heure qui passe. Elle est aussi la ville Lumière, le phare de la modernité et de l'innovation, le phare de la créativité et de l'inventivité de l'homme.


« Célestopol » sous l'excellente plume d'Emmanuel Chastellière, m'a embarquée dans un voyage étonnant et surtout inattendu aux couleurs originales du Steampunk, le mouvement littéraire apparu en 1980 dont « les intrigues se déroulent dans un XIXè siècle dominé par la première révolution industrielle du charbon et de la vapeur – steam en anglais - » L'uchronie « Célestopol » utilise la référence l'usage massif des machines à vapeur du début de la révolution industrielle puis de l'époque victorienne. La domination économique n'est pas anglaise mais russe ce qui permet de mettre en valeur tout le romantisme slave dans ses exubérances et ses outrances.

On ne peut s'empêcher de penser à l'univers de Jules Verne et à celui de la littérature russe du XIXè avec les héros torturés par le remords, plein de fièvre romanesque et d'envolée lyrique.

« Célestopol » est aussi le roman, mis en nouvelles, d'un peuple qui apprend, peu peu, à penser par lui-même...un peuple pas comme les autres puisque nous sommes sur la Lune. Les robots ont pris de plus en plus de place au sein de la société sélène : ils sont affectés aux tâches répétitives de la domesticité, aux tâches dangereuses hors de la ville, dans le désert froid et silencieux des espaces lunaires. Petits pas après petits pas, ils acquièrent une première conscience, celle de leur servitude, donc de leur malheur : la vie est loin d'être merveilleuse pour ces « damnés de la Lune » qui forent, qui extraient, qui transportent, qui ajustent, qui servent les puissants jusque dans leurs déviances sexuelles au point de désirer la mort. Ce désir mortifère preuve s'il en est d'un état d'humanité.

Aussi lorsque les robots souhaitent se libérer de leurs chaînes, ai-je pensé à l'oeuvre de Philip K. Dick, notamment son Blade Runner.

Or dès qu'un peuple apprend à penser par lui-même, le soulèvement n'est jamais loin ainsi que la remise en cause de l'assise politico-sociale. Le dénouement est à la hauteur de ce qui est attendu au cours de la lecture jubilatoire.


La suite « Célestopol 1922 » m'attend sagement sur les étagères de la bibliothèque.


Quelques avis :

Babelio  Bélial  Livraddict  Les chroniques du Chroniqueur  French Steampunk

Le chien critique

Lu dans le cadre


 


samedi 15 janvier 2022

Mains rouges


 

La littérature nordique regorge de romans policiers à faire frémir les plus audacieux, raison pour laquelle j'ai préféré renouer avec Jens Christian Grondhal dont j'avais lu, il y a quelques années, le délicieux « Virginia ».


1977, un jeune étudiant travaille, pour l'été, à la gare centrale de Copenhague et aperçoit une jeune femme étrange, un peu perdue. Après avoir un peu discuté avec elle, il décide de l'héberger quelques jours chez lui. Randi, puisqu'elle s'est ainsi présentée, disparaît rapidement, lui laissant la clef d'une consigne. Il l'ouvre et trouve une enveloppe dans laquelle il y a une forte somme en marks allemands. Il la dépose, anonymement, dans la boîte aux lettres du commissariat le plus proche.


Quinze ans plus tard, le hasard lui fait croiser le chemin de la jeune femme énigmatique. Il la suit et s'aperçoit qu'elle lui avait donné un faux nom, elle s'appelle Sonja, est mariée et vit non loin de chez lui. Sa curiosité est en éveil et il fait en sorte de prendre contact avec elle, elle qui le subjugue encore.

Au fil de leurs rencontres clandestines, Sonja lui raconte son été 1977, en République Fédérale d'Allemagne alors qu'elle est sur le départ de son travail de jeune fille au pair dans une famille aisée de Hambourg, elle décide de prolonger son séjour, profitant du départ en vacances de la famille d'accueil.

Lentement, Sonja, s'effeuille, explique comment le hasard lui a fait croiser la route d'un groupe de terroristes allemands, sa liaison amoureuse avec un des hommes l'entraîne dans une spirale dont elle n'est que spectatrice jusqu'à ce qu'elle aide, une seule fois, en apportant une voiture de secours au groupe.

Chaque aveu amène Sonja à exprimer son sentiment de culpabilité car, sans le savoir et sans le vouloir, elle a participé à un braquage sanglant. Ses mains sont rouges, irrémédiablement rouges.


« Les mains rouges », avec délicatesse et des mots justes, explore les méandres de la culpabilité, du remords, d'une vie rongée en silence jusqu'au jour où le temps de prendre ses responsabilités sonne quand le procès des terroristes s'ouvre en Allemagne quinze ans après les faits.

Le narrateur et Sonja assistent aux premiers jours du procès, les idéalistes d'hier ont vieilli, on a peine à croire qu'ils eurent un parcours jalonné de violence. Sonja prend conscience qu'elle ne pourra plus avancer tant qu'elle n'aura pas divulgué, à la veuve comme aux autorités, son erreur de jeunesse qui la ronge depuis les événements.


Jens Christian Grondhal aborde également un sujet récurrent dans ses romans : la relation ambigüe entre un homme et une femme, un sentiment amoureux à la lisière de l'amour partagé et du sentiment à sens unique. L'étudiant devenu homme n'a jamais oublié sa brève rencontre avec Rani/Sonja, son mystère l'a toujours obsédé comme l'envie de connaître son histoire.


« Les mains rouges » rappelle aussi les années soixante-dix, celles qui furent de plomb en Italie, celles des Brigades rouges, d'Action directe ou encore de Fraction Armée rouge dite Bande à Baader. Epoque d'une jeunesse en révolte contre l'ordre établi du capitalisme n'ayant trouvé que l'action violente pour se faire entendre. Entre romantisme exacerbé et spirale infernale des attentats.

Je me souviens de la fascination éprouvée devant les actes extrêmes de ces organisations terroristes, souvent menées par des jeunes gens éduqués et lettrés. Il y avait comme un air de forêt de Sherwood, une forêt et son Robin des bois qui auraient mal tourné. Les Etats-Unis avaient leur Vietnam, l'Europe ses groupes révolutionnaires armés et prêts à avoir les mains rouges.

Traduit du danois par Alain Gnaedig


Quelques avis :

Babelio  Sens Critique

Lu dans le cadre



Recherchée

 


Sibylla Wilhelmina Beatrice Forsenström vit en marge de la société depuis près de quinze ans, elle vit dans la rue et de temps en temps « escroque » des hommes en se faisant passer pour une femme d'affaires étourdie qui a oublié son porte-monnaie. Elle se fait ainsi payer une chambre d'hôtel, une nuit au calme, une douche et un repas.

Sa combine, au Grand Hôtel, fonctionne jusqu'au jour où l'homme avec lequel elle a passé la soirée est sauvagement assassiné dans sa chambre d'hôtel.

Sybilla se retrouve en cavale, en pleine ville, pour échapper à la police alors qu'elle n'a pas commis ce meurtre.

D'autres meurtres suivent, tous signés d'un prénom, Sibylla. Elle ne sait plus quoi faire, se pose de cache en cache jusqu'au grenier d'un lycée : elle sait qu'elle pourra se reposer et se laver une fois le lycée déserté par les élèves et le personnel.

Elle rencontre Patrick un adolescent fasciné par la vie des sans-abris, enviant leur liberté. Sibylla se rend compte que Patrick a le même âge que son fils, fils qu'on lui a enlevé pour le mettre à l'adoption. Un lien se créé entre Sibylla et Patrick au point qu'ils partent enquêter sur l'affaire afin de connaître le fin mot de l'histoire.

 

« Recherchée » est un roman à suspense plus axé sur la psychologie et l'état de la société que sur le sensationnel sanglant. Les meurtres ne sont pas décrits à l'envie, la tension dans le récit existe sans pour autant sombrer dans l'horrifique.

 

Karin Alvtegen, que je n'avais jamais lue, met en place un thriller psychologique mettant en avant la marginalisation des sans-abris ainsi que la possibilité qu'a une personne de disparaître des radars sociaux.

L'auteure dresse le portrait d'une jeune femme issue de la bourgeoisie provinciale devenue sans domicile fixe et vivant d'expédients. Son seul luxe : recevoir depuis quinze ans dans une boîte postale près de deux mille couronnes chaque mois. Sibylla économise pour réaliser son rêve : acquérir un chalet au bord d'un lac.

Comment l'héroïne en est arrivée là ? Un père absorbé par la gestion de son entreprise, une mère régentant la vie domestique et sociale de la famille, obnubilée par le paraître, par l'importante de montrer la différence sociale entre eux et les ouvriers de la fabrique. Sibylla est isolée à l'école, elle n'a pas de véritables amis et ne fréquente pas les mêmes lieux que la jeunesse du coin. Jusqu'au jour où elle rencontre un jeune homme qui lui fait découvrir le sel de la vie. Leur liaison tournera cours puisque la mère de la jeune fille y mettra fin, laissant Sibylla enceinte.

Goûtant à l’horreur de l’enfermement, la jeune fille, à bout de ne pas pouvoir s’intégrer dans la société dans laquelle elle ne se reconnaît pas, à bout de devoir subir la maltraitance psychologique de sa mère, à bout de ne pas savoir si son père tient un tant soit peu à elle, au bout de ses forces, s’enfuit pour vivre dans l’ombre et devenir une ombre parmi les ombres que les gens intégrés font en sorte de ne pas voir dans la rue.

 

Le roman est un constant aller-retour entre le passé et le présent, suit son héroïne à la recherche de son identité.

Acceptera-t-elle enfin ses origines familiales ? Acceptera-t-elle, au nom de la vérité, de quitter l’ombre de l’anonymat de la sans-abri pour retourner au sein de la société tant honnie ? Osera-t-elle partir à la recherche de l’enfant qui lui a été arraché ? Pourra-t-elle se reconstruire, renaître à une certaine humanité ?

C’est l’enjeu du récit et c’est ce qui en fait son intérêt car tout est écrit en subtilité et avec tendresse envers le personnage principal.

 

« Recherchée » est un très bon roman avec des personnages attachants, mettant en scène une image de la bourgeoisie provinciale, protestante, très imbue d’elle-même, intraitable sur le respect de ses principes quitte à piétiner l’âme rebelle.

Loin de tout effet spectaculaire, l’auteure instaure une intrigue prenante et une atmosphère inquiétante savamment dosée.

 

Traduit du suédois par Philippe Bouquet

 

Quelques avis:

Babelio

Lu dans le cadre



mercredi 12 janvier 2022

Jo et moi

 


L'opération Babelio « Masse critique : BD et romans graphiques » m'a permis de lire le premier tome d'une série jeunesse très agréable « Jo et moi : ça commence » axée sur l'écologie.

Il est important de sensibiliser le jeune public, très tôt, à la conscience de l'urgence écologique et quoi de mieux qu'une bande-dessinée !

La première planche présente les protagonistes dans une ambigüité voulue : qui est qui ? Ce n'est pas évident de le savoir. Tout au long des pages l'interrogation subsiste quant au narrateur : le chien ou le jeune garçon ?


« Jo et moi » raconte la vie, au quotidien » d'un petit garçon et de son chien que l'on découvre au fil des pages. L'évidence est qu'on ne s'ennuie pas une seconde chez eux entre la petite sœur et son ami imaginaire l'ours polaire, les parents « bobos écolos » qui estiment qu'aller à bicyclette à l'école est excellent pour la santé... sauf qu'il y a quelques raidillons pénibles, une amoureuse très féministe et activiste, un copain intello et des légumes bio à gogo, notamment, horreur ! Malheur ! Dont trop de brocolis car le brocoli est pire que les épinards, na !


Au cours de la lecture, on découvre qu'avec des gestes simples, à son petit niveau, on peut faire beaucoup pour la santé de la planète : prendre son vélo pour se rendre à l'école, partager le bain avec la petite sœur … et l'ami imaginaire, remplir sa gourde d'eau du robinet plutôt que de prendre une bouteille d'eau, faire un potager, parler aux arbres, leur faire des câlins – non ce n'est pas un truc d'excentrique, pas du tout surtout depuis que j'ai lu « L'arbre monde » de Richard Powers – apprendre à se ressourcer au cœur de la nature. Profiter des belles et bonnes choses offertes par Dame Nature pour mieux vivre et préparer un avenir plus optimiste aux générations futures.

La télé est reléguée dans un coin, les balades sont somptueuses et drôles, les bricolages ingénieux … enfin pas tout le temps, les oiseaux en savent quelque chose. Les vacances sont éco-responsables et la visite d'un aquarium montre combien prendre soin des océans serait plus efficace qu'enfermer entre quatre vitres de pauvres poissons et cétacés.


Ce qui m'a beaucoup plus dans l'album, ce sont les illustrations aux couleurs vives et tendres à la fois, le texte simple, très humoristique et efficace ainsi que les activités à réaliser en suivant les explications techniques des dernières pages de l'album.


« Jo et moi » de Léa et Nancy Delvaux est un album à mettre entre toutes les jeunes mains ou en lecture aux jeunes enfants ne sachant pas encore lire.

On parle d'écologie sans chichi et sans grande envolée philosophiques barbantes, bien au contraire, on part du réel vécu et les activités proposées sont facilement réalisables.

Je remercie Babelio pour cette lecture vivifiante, amusante et responsable.


Quelques avis:

Planete BD 

Le site

Jo et moi site officiel



samedi 8 janvier 2022

PAL en souffrance: en sortir 22 pour 2022!?

 


Maghily est la pionnière, Moka Milla en a diffusé l'idée, JosteinHélénia Gas la suivent et comme je trouve l'idée excellente et pratique, je me suis concoctée une liste de romans à lire pour diminuer ma PAL en mal d'équilibre. Ce ne sera qu'une goutte d'eau dans l'océan de mes bibliothèques.

Il est vrai que pour bien faire il faudrait que je ne franchisse plus, en 2022, le seuil d'une librairie, voeu pieux que je n'ai aucune intention de tenir. Autant j'ai banni le Nutella et les bonbons Haribo et autres horreurs du même acabit, autant il est hors de question de bannir les livres, les librairies et les médiathèques. Toute cette digression pour expliquer la liste ci-dessous.

1 - "La belle amour humaine" de Lyonel Trouillot

2 - "La Mâle-mort entre les dents" de Fabienne Juhel

3 - "Soixante-dix-neuf tiroirs" de Goran Petrovic (lu mais pas chroniqué)

4 - "L'échelle de Jacob" de Ludmila Oulitskaïa (lu mais pas chroniqué)

5 - "Mes seuls dieux" d'Anjana Appachana (en cours de lecture)

6 -  d'Angela Huth "L'invitation à la vie conjugale"

7 - "Une saison  Hydra" d'Elizbeth Jane Howard (lu mais pas chroniqué)

8 - "A la mesure de l'univers" de Jon Kalman Stefansson (en cours de lecture)

9 - "Les recettes de la vie" de Jack Durand

10 - "Saules aveugles, femme endormie" d'Haruki Murakami

11 - "Meurtres pour tuer le temps" de Jiro Akagawa

12 - "Ce qu'il faut de nuit" de Laurent Petitmangin

13 - "Célestopol" d'Emmanuel Chastellière 

14 - "L' Oeuvre au Noir" de Marguerite Yourcenar

15 - "Le premier quartier de la lune" de Michel Tremblay (lu mais pas chroniqué)

16 - "L'intimité" d'Alice Ferney 

17 - "Les grenouilles" de Mo Yan

18 - "Le château blanc" d'Orhan Pamuk (lu mais pas chroniqué)

19 - "Anne d'Avonlea" de Lucy Maud Montgomery (lu mais pas chroniqué)

20 - "Les Variations Goldberg" de Nancy Houston

21 - "Le livre de Gould" de Richard Flanagan

22 - "Bons baisers de Lénine" de Lianke Yan 




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dimanche 2 janvier 2022

Pourquoi ai-je regardé des films de Noël?

 


Pourquoi les ai-je regardés et appréciés?

Telle est LA QUESTION!

Pourquoi?

- Noël est LA période de l'année festive, joyeuse et empreinte d'empathie. Les autres, enfin pas tous, il ne faut pas tout de même exagérer, ne sont plus pénibles, assommants et détestables. L'esprit de Noël nous tombe dessus, ou pas. On aime tout le monde, enfin on essaie.

- C'est la période de l'Avent, décompte, connoté religieusement, agréable jusqu'à l'Avènement. Ce n'est pas du prosélytisme, ce n'est que du fait religieux. 

- C'est le fameux calendrier de l'Avent et son chocolat ou son histoire quotidien(ne).

- C'est la période des bons sentiments ... une fois dans l'année ça fait du bien, si si.

- C'est la joie de retrouver ses proches autour d'une belle table de fête.

- C'est la période "guimauve" par excellence.

- C'est la période des décorations, des biscuits délicieusement épicés, du chocolat et du vin chaud.

- C'est la période du partage.

Et puis... je me suis offert un abonnement Netflix. J'avoue, j'ai craqué.

J'ai regardé 9 films nunuches et une amusante série, norvégienne, de Noël (dans le cadre #Décembrenordique2021) en mangeant des chocolats et dégustant du thé tchaï. Sinon ce ne serait pas amusant.

A ce propos, il n'y a pas de films "nunuches" de Noël en France... entre "La bûche" et "Le Père Noël est une ordure" pas de place pour la guimauve, il faut faire dans la satire sociale et l'ironie mordante... ça tue l'esprit de Noël. Les Anglo-saxons et les Norvégiens ont dépassé l'écueil et n'ont guère peur du ridicule. Je m'égare... reprenons.


Le moins nunuche est sans conteste "Love actually" que j'ai adoré revoir. On peut souligner qu'un Premier Ministre anglais, sexy et séduisant, ne se baladerait pas dans une rue interminable d'un quartier pourri de Londres en sonnant à chaque porte... c'est exact, dans la vraie vie ce serait im-po-ssi-ble. Mais nous ne sommes pas dans la vraie vie, nous somme dans une réalité parallèle, celle de l'esprit de Noël. Quand le postulat est défini et accepté, on plonge sans fausse honte.


Le plus déconcertant fut "Holydate" ou l'esprit de Noël chez les beaufs? Je n'ai pas réussi à déterminer si le film était un pied de nez aux films de Noël. Je regarde en VO sous-titrée et j'ai pu remarqué que l'accent des acteurs était plus nasillard que dans les autres films visionnés. L'accent américain dans toute sa splendeur. Il y avait souvent des gros mots ou des expressions un tantinet vulgaires, en décalage avec les codes du genre.


J'ai attribué la palme de la nunucherie du genre à "Christmas Prince, the royal baby". Tous les poncifs y sont et c'est absolument délicieusement guimauve. Il y a même une sorte d'enquête puisque le traité de paix entre deux royaumes fantaisistes a été dérobé. Or si le 24 décembre à minuit la signature centennale qui reconduit la trêve ne s'effectue pas, une malédiction tombera sur le premier né de celui qui l'aura rompue. Cauchemardesque, je vous l'assure.


Le plus improbable fut "Le Chevalier de Noël" ou comment un Chevalier du Moyen-Age (je vous passe l'invraisemblance vestimentaire du M.A) rencontre sa Quête et comble l'espoir d'une jeune célibataire qui tarde à se caser. Nous aurons droit à un voyage dans le temps guimauvement guimauve et à la comparaison de l'esprit chevaleresque du M.A au devoir des policiers d'aujourd'hui. C'est l'esprit de Noël qui frappe, et puis c'est tout, na!


Le plus guimauvement romantique fut "The holyday calendar" ou comment un calendrier de l'Avent prédit ce qui arrive à la jeune héroïne. Que de méandres pour parvenir à l'évidence: le vrai grand amour se trouve sous son nez... son meilleur ami d'enfance. Encore un poncif, mais c'est l'esprit de Noël, rappelez-vous.

Aahhh, les maisons illuminées et décorées comme dans un magazine féminin! La suite au prochain épisode.