mercredi 15 septembre 2021

Vacances anglaises

 


Difficile d'écrire un billet de lecture quand ladite lecture n'a pas été enthousiasmante. J'ai l'impression d'être passée à côté du sel de l'histoire en raison d'un sentiment de déjà vu.

Pourtant le sujet abordé me plaisait par son parti pris de comédie estivale au cours de laquelle on peut disséquer les comportements humains.


Quatrième de couverture

« Howard est marié à Elizabeth, il ne pense qu'à téter son whisky douze ans d'âge et à sa maîtresse Zouzou. Le reste du temps, il donne le change avec une humeur toujours égale. Leur fille Katie, 17 ans, montre avantageusement ses seins à qui veut les voir. Des voisins, Brian et Dotty, émergent à peine de la classe ouvrière et sont en admiration devant le faste de leurs amis. Sans oublier qu'ils ont un fils, Colin, 15 ans, dégénéré notoire, qui fantasme sans arrêt sur Katie et sur sa mère, Elizabeth.

Les vacances s'annoncent, on va partir ensemble, les uns dans une suite d'hôtel, les autres dans une caravane… »


Le décor est planté, les personnages prennent rapidement corps et certains m'ont très vite agacée au plus haut point, en l'occurrence Katie, la fille un peu trop perverse à mon gré. Petite fille gâtée-pourrie par ses parents, très aisés, qui lui offrent tout ce qu'elle souhaite au point qu'elle ne se rend plus compte du prix des choses : je vois, ça me fait envie, j'achète sans regarder à la dépense puisque papa-chéri versera de quoi combler mon compte en banque. Dès ses premières entrées en scène, j'ai eu une folle envie de la gifler. Sans doute était-ce l'effet recherché par l'auteur : grossir tellement les traits des personnages qu'ils en deviennent énervants de ridicule.

Joseph Connolly a une écriture pleine de verve, son humour est décapant, le sexe est aussi joyeux que triste, insécure ou doux, tous ces atouts n'ont pas éloigné l'ennui.

La comédie de mœurs est réussie, il y a du rythme, les rivalités entre voisins sont bien vues, lorsque les masques tombent l'empathie n'est pas absente de la part de la lectrice que je suis.

« Sea, sex and sun » … la vie de couple est malgré tout regardée avec désenchantement, l'usure du quotidien écorne les désirs, les envies. Les douleurs incurables dressent des montagnes d'objets collectionnés pour combler un vide sans fond.

Colin, l'ado écartelé entre son snobisme social et scolaire, ses obsessions des poitrines de Katie et d'Elizabeth, tire malgré tout son épingle du jeu : finalement, tomber tout simplement amoureux d'une jeune fille normale est ce qui lui arrive de mieux.

Je mens, tu mens, nous mentons à tout le monde et surtout à soi-même.

Je suis allée au bout de ma lecture sans vibrer.

Traduit de l'anglais par Alain Defossé


Quelques avis :

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