lundi 29 août 2022

Fictions

 


En août, « Les classiques, c'est fantastique » embarquait les participants en Amérique Latine. J'ai choisi de repartir à la rencontre de Jorge Luis Borges en relisant, plus de 25 ans après, « Fictions » un recueil de nouvelles extraordinaire.


Claude Mauriac écrivait « Jorge Luis Borges est un des dix, peut-être des cinq, auteurs modernes qu'il est essentiel d'avoir lus. Après l'avoir approché, nous ne sommes plus les mêmes. Notre vision des êtres et des choses a changé. Nous sommes plus intelligents. Sans doute même avons-nous plus de cœur. »


J'avais cela en tête lorsque j'ai commencé ma relecture de « Fictions ».


Que dire de ce petit bijou littéraire qui, de tautologie en pur imaginaire délirant, m'a ouvert un monde littéraire d'une incroyable richesse, sinon que ce fut un réel régal à lire !


Composé de deux parties « Le jardin aux sentiers qui bifurquent » et « Artifices », le recueil appartient à la littérature fantastique avec des récits d'abord ordinaires glissant rapidement, avec une subtilité brillante, dans le fantastique. Quelques mots, quelques images et les héros franchissent la ligne ténue menant de l'autre côté du miroir.

J'ai adoré la première nouvelle « Tlön Uqbar Orbis Tertius », celle dans laquelle le narrateur relate la découverte d'une contrée imaginaire à la seule aide d'une encyclopédie et d'un miroir. Avec l'auteur, j'ai joué à traverser le miroir de la réalité pour entrer dans un monde plausible grâce à l'usage qu'a l'auteur de la tautologie. Ce qui a fait que j'ai été « bluffée » (en mauvais français) par « La bibliothèque de Babel » : Borges pousse à l'extrême le stratagème tautologique pour créer, en quelque sorte, une philosophie-fiction. Cette dernière provoque étonnement puis enchantement devant l'immensité, le dédale des pistes de réflexions. On peut choisir de se perdre dans le labyrinthe sans fin des couloirs et des classements et trouver, enfin, la source tant cherchée pour apaiser sa soif d'apprendre, d'imaginer, de rêver.

Borges offre à son lecteur le privilège de choisir, au cœur de son jardin imaginaire, les innombrables bifurcations de ses sentiers, pour reprendre l'idée de la nouvelle éponyme.

Sous la plume de Borges, l'humanité se peint sous ses multiples spectres, des plus vils aux plus éblouissants, avec l'élégance de la langue et l'intelligence de ses regards.


« Fictions » est également le vivier des thèmes récurrents de l'auteur : les références littéraires, la métaphysique et la théologie (« Les trois versions de Judas » sont saisissantes), les labyrinthes avec « Le jardin aux sentiers qui bifurquent », que j'ai apprécié au plus haut point, et cet infini du monde, provoquant moult questions, que rend si bien « La bibliothèque de Babel ». C'est époustouflant et effrayant, telle une phalène attirée inexorablement vers la brûlure de la lumière.

Mais au final …. quelle aventure monumentale ! J'ai plus apprécié le recueil que lors de ma première lecture, j'avais alors eu la frustrante impression d'être complètement passée à côté... la maturité intellectuelle, nourrie par mes nombreuses lectures et leur partage avec autrui , en serait-elle la cause ?

Traduit de l'espagnol par P. Verdevoye, Ibarra et Roger Caillois


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jeudi 18 août 2022

Les recettes de la vie

 


« Les recettes de la vie » traînait depuis plusieurs mois dans ma PAL. Je me suis promis en janvier dernier d'en sortir 22 pour cette année 2022, projet ambitieux s'il en est quand on sait toutes les tentations existantes capables de détourner le plus déterminé des « challengers » de son objectif.

Tout cela pour dire que ce roman, aux apparences légères, est un petit bijou.

C'est l'histoire d'un père, cabossé par la vie, passant sa vie autour de ses fourneaux, chef cuisinier du « Relais fleuri » dans une petite ville de l'est de la France. Il élabore, sous le regard admiratif et joyeux de son fils Julien, des recettes généreuses, pour le plus grand plaisir des palais de ses clients.

Henri, bougon au grand cœur, aime apporter à Hélène, la belle Hélène prof agrégée de Lettres, le dimanche, ses huîtres au champagne, confectionner la brioche dorée avec son fils à qui il apprend à maîtriser le B.A.ba de la cuisine traditionnelle.

Il y a aussi Lucien, le pote connu pendant la guerre d'Algérie, celle qui a anéanti, dans le plus grand silence, de nombreux appelés en saccageant leurs rêves. Nicole, la serveuse, maquillée comme une voiture volée, adorable femme à la répartie toujours bien ciblée. Enfin, Gabriel et Maria, les amants éternels, vivant dans une isba en lisière de forêt, les anticonformistes qui aideront Julien à grandir.

La vie suit le rythme des préparations et des coups de feu en cuisine, immuables jusqu'au jour où Hélène quitte la maison sans que Henri fasse quoi que ce soit pour la retenir … pourquoi ? C'est ce que se demandera longtemps Julien.

Julien grandit, seul avec son père, Lulu, Nicole, Gaby et Maria, avec un rêve : devenir cuisinier comme Henri au grand désespoir de ce dernier.

« Les recettes de la vie » relate, aussi, la confrontation entre un père et un fils, entre deux êtres que la ligne de partage des eaux qu'est le savoir séparent. Ce roman est également l'histoire de la transmission d'un héritage composé d'un cahier de recettes disparu de la circulation et de la geste de la cuisine. Julien ne peut s'empêcher de cuisiner, de vouloir que son père soit fier de lui et ses compétences. Sauf que Henri ne jure que pas l'obtention du bac afin que son fils accède à une meilleure vie que la sienne, celle du forçat des fourneaux, de la violence exercée sur les commis, la rude réalité du travail en cuisine usant les corps sans merci.

De désobéissance en rébellion Julien tracera sa route jusqu'en fac, lèvera le voile sur quelques secrets de famille jusqu'au dernier adieu à Henri, rongé par la maladie.


« Les recettes de la vie » est le sel des rencontres épicées entre les cuisines du monde que s'appropriera Julien, est fait de tous ces petits riens qui en composent le socle et la mémoire. « Avec Amar, j'apprends que la cuisine peut être à la croisée de tous les chemins. Il me fait cuisiner la saucisse de Morteau en cassoulet avec les épices de sa mère ; m'apprend à préparer la graine de couscous pour accompagner le boeuf bourguignon ; me fait découvrir sa recette de pastilla de canard à l'orange. »

L'auteur, Jacky Durand, porte un regard tendre sur tous ses personnages pour lesquels on ne peut qu'éprouver de l'affection. Rien n'est surfait, la nostalgie est présente sans ostentation, l'émotion affleure à chaque chapitre, on le sait, on l'accepte et on s'y abandonne ou pas.

« Les recettes de la vie » est loin d'être un roman « feel good » littérature, absolument pas d'ailleurs, c'est bien mieux, c'est un merveilleux partage de saveurs, de fragrances, de coups de sang, d'amour et d'amitié …. de la transmission d'une passion pour les belles et bonnes choses que l'on cuisine pour les autres et aussi pour soi.


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mercredi 10 août 2022

L'île des âmes

 


La Sardaigne, son identité bien ancrée, ses beautés paysagères, son soleil, son maquis sauvage, ses villages isolés et ses mystères.

Depuis des décennies, l'île est au cœur de meurtres rituels, sur des sites ancestraux d'une civilisation très ancienne, de jeunes filles dont personne ne réclame le corps. Qui sont-elles ? Pourquoi ce silence sur leur disparition ? Le mystère demeure total, les affaires classées sans suite. Jusqu'au jour où un nouveau meurtre, rituel, est commis. Les événements s'accélèrent d'autant plus qu'une nouvelle inspectrice, venue de Gênes, a débarqué, entourée d'un halo d'interrogations.


« L'île des âmes », roman de l'auteur sarde Piergiorgio Pulixi, m'a entraînée dans un voyage presque lyrique tant les descriptions des paysages sardes, des maquis éloignés de tout, évoquent des images enchanteresses et inquiétantes, tant des mots émanent les fragrances particulières d'un maquis sauvage et authentique.

Cependant le roman n'est pas qu'une contemplation extraordinaire de paysages sublimes et préservés, il est aussi l'histoire d'une enquête tumultueuse et une traversée d'un monde rural attaché à ses traditions et à sa culture nuragique. Un monde rural qui règle son devoir de protection et de prospérité à coup de tradition très violente.


Le roman suit deux événements, a priori sans lien entre eux : l'enquête du duo d'enquêtrices, Mara Rais, la sarde, et Eva Croce, la génoise, placardisées aux affaires criminelles non résolues du commissariat de Cagliari qu'elles doivent trier avant de les classer définitivement aux archives ; le quotidien d'une famille paysanne, vivant dans les montagnes de Barbagia, semble entretenir d'étranges relations avec la tradition millénaire nuragique. La jeune génération a soif d'émancipation et d'ouverture sur le monde extérieur au maquis de Bargagia. Elle est avide d'ailleurs à ses risques et périls.

Ces deux voies sardes donnent du corps à l'histoire policière et aux secrets de famille des uns et des autres.

Nos deux inspectrices seront confrontées à de nombreuses horreurs, à des situations dangereuses et sanglantes. Elles seront moquées, ridiculisées, vilipendées même, sans qu'elles baissent pavillon. Elles rebondiront de fausses pistes en aveux inattendus pour réussir à boucler une enquête des plus glauques.


Je ne souhaite pas divulgâcher l'essence de ce polar, aux accents ethnologiques, en parlant trop de l'intrigue, car se serait annihiler le plaisir de la découverte et de la lecture. L'auteur parle de sa Sardaigne à partir d'un prisme différent que celui utilisé par Milena Agus.

J'ai aimé le duo féminin dont la réussite, comme souvent dans les duos policiers, réside dans ses différences viscérales : la coquette très féminine et l'austérité presque garçonne et asexué, le feu et la glace, la pétillance et la froideur, le verbe haut et la pondération. Chaque héroïne dissimule des blessures sous la carapace qu'elles ont choisie. Ces deux femmes affrontent le machisme ambiant d'une Italie patriarcale qui a du mal à accepter l'émancipation féminine au cœur de la société moderne.

Et puis … il y a la sublime Sardaigne dont l'auteur dévoile, avec une lenteur majestueuse, l'histoire millénaire inscrite dans ses paysages somptueux. Piergiorgio Pulixi instille dans chaque mot une force d'évocation extraordinaire : ses descriptions sont tellement ciselées et belles que je ne pouvais qu'inspirer les senteurs salines sublimant les fragrances du maquis et des montagnes. En quelques mots, j'étais au pied des vestiges d'un nuraghe, monument funéraire dont la tour, en forme de cône, est tronquée, observant les allées et venues nocturnes de paysans sardes mutiques et fiers sous leurs masques rituels terrifiants. Une description suffit pour être transportée hors du temps et parcourir, en quelques battements de cils, des millénaires.


« L'île des âmes » est une lecture prenante et jubilatoire au cœur d'une atmosphère qui m'a happée dès les premières lignes.

Mille et un mercis aux éditions Gallmeister qui élargissent leur catalogue à la littérature italienne. J'espère que d'autres pays auront leur place.

Traduit de l'italien par Anatole Pons-Reumaux


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mardi 9 août 2022

Les chiens et la charrue

 


Dans le troisième tome du Cycle de Syffe (qui devrait en compter sept!), « Les chiens et la charrue », j'ai retrouvé avec joie le jeune orphelin Syffe, meurtri par les pertes amicales et amoureuse subies lors des deux épisodes précédents.

Le monde est toujours aussi grouillant de méchancetés et de combines pour survivre depuis le jour où il a quitté, enfant, les bas-fonds de Corne-Brune, pour devenir un guerrier accompli, sans illusion sur les motivations des hommes.

Syffe s'est, tant bien que mal, remis de son expérience mystique dans la forêt des Ronces, et traîne sa peau de villages en manses, dans un état moral et physique déplorable. Sa rencontre avec deux contrebandiers lui permet de se reprendre et d'entrevoir un possible avenir bien qu'il ne soit guère confiant dans les événements et leurs tourbillons.

La course poursuite avec les sondiers de Bourre se terminera par un bain de sang et une issue inattendue : Syffe se souvient d'avoir sauvé Aidan Corjoug, des années plus tôt, et d'avoir reçu une chevalière en gage de reconnaissance. Ce bijou lui évitera la pendaison et fera de lui un bras armé du jeune Primat de Bourre.

La guerre fait toujours rage aux confins du pays, le siège de Puy-Rouge n'en finit pas et les assiégeant risquent d'être coupés de leur voie de ravitaillement si rien n'est tenté. Par le jeu, savamment cruel et cynique, des alliances, les guildes marchandes soutiennent les différents protagonistes tandis que les Epones, peuple de guerrières sans merci, harcèlent les convois de ravitaillement.

Avec la bénédiction d'Aidan Corjoug, Syffe, devenu Syffe Sans-Terre, devient le chef d'un petit groupe d'hommes, la coterie, dont la moitié des membres a été imposée par le jeune Primat. Dans quel but ? On ne le devinera que plus tard.

Syffe vivra de nombreuses situations inconfortables, notamment lorsqu'il est enlevé par un duo d'Epones. La vigne, en lui, se réveillera pour l'amener à rêver et ainsi permettre à la Déesse kétoï d'envoyer les Deïsi à sa recherche. Les retrouvailles avec Driche, fillette abandonnée devenue guerrière Epone, sont marquées par un bain de sang. Les Epones réalisent que quelque chose de bien plus inquiétant prend corps, à l'ouest, et avance sans pitié pour anéantir le monde connu. Ce ne sont pas des Marcheurs blancs, cependant il est difficile de ne pas y faire référence lors de la lecture.

L'enjeu de ce troisième volet est la renaissance de Syffe ainsi que la confirmation d'un danger d'une ampleur terrifiante qu'il est impératif de faire connaître aux seigneurs brunides.


J'ai apprécié le roman dont le souffle épique est indéniable. Cependant, certaines tournures de phrases alambiquées, quelques expressions employées avec inexactitude (« cessation de titre de propriété » au lieu de « cession ») m'ont trop souvent agacée. Sans doute me suis-je trop arrêtée sur cela que d'aucuns trouveraient n'être que broutilles.

Hormis ces désagréments, j'ai apprécié l'utilisation des marqueurs types classiques d'une certaine Fantasy : le héros prédestiné à changer le cours des choses et à changer la société, le groupe réduit d'hommes et de femmes pour accomplir une mission quasiment impossible, le héros qui choisit lui-même les gens qui feront partie du groupe, les rencontres bien à propos permettant de faire rebondir la dramatique de l'action tout en apportant un élément décisif pour la mission. Patrick K. Dewdney les agence avec habilité pour accompagner son talent, indéniable, de conteur.

Le personnage principal, Syffe, est toujours aussi attachant ce qui est important car porter un héros pendant sept tomes est un exercice périlleux.

Quant à la chute de cet épisode, elle offre un délicieux frisson de mystère, que l'on pense entrevoir, quand Syffe demande au primat de Louve-Baie le contenu du document arraché au primat de Puy-Rouge « Le primat de Louve-Baie esquissa un sourire redoutable. « Que le roi Bai a eu un fils », susurra-t-il. « Et surtout, comment le retrouver. » Cliffhanger réussi !


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Récapitulatif des participation

(644 pages)

lundi 8 août 2022

Son espionne royale et le collier de la reine ou des vacances "intranquilles"

 


J'avais prévu de lire le cinquième opus de la série « Son espionne royale mène l'enquête » lors du Mois anglais. Las, juin est un mois chargé car rime avec fin d'année scolaire et évaluations.

Aussi, après avoir lu trois pavés, ai-je souhaité me détendre avec un court roman agréable à lire... je n'ai pas été déçue.


J'ai retrouvé avec joie l'incroyable Lady Georgiana, et son impayable femme de chambre Queenie, dans une nouvelle aventure absolument rocambolesque.

Janvier 1933, l'hiver est morne et froid à Londres. Notre Lady préfère servir d'exemple et oeuvrer à distribuer la soupe populaire aux gens brisés par la crise économique due au jeudi noir de 1929, que de supporter sa belle-soeur, Fig, à Rannoch Hall, Belgravia, demeure londonienne de la famille.

Alors que Lady Georgie distribue moult bols de soupe en gare de Victoria, elle a en face d'elle une réclame sur les merveilles de la Riviera en hiver. De quoi la faire rêver et désespérer de ne pouvoir en profiter.

Georgie est toujours fauchée et n'a pas pu trouver un emploi digne de sa condition. Passe Belinda, sa meilleure amie, en partance pour Nice, qui lui annonce son séjour hivernal au soleil. Quelle chanceuse, cette Belinda !

A partir de là, les événements se précipitent : son frère, Binky, et sa belle-soeur sont invités par la famille de Fig à Nice. Magnifique, Georgie pourra en être. Las ! C'est sans compter avec l'avarice de Fig qui refuse de payer le billet pour Lady Georgiana à bord du luxueux Train Bleu (liaison ferroviaire ralliant, sans arrêt à Paris, Calais à Nice).

Heureusement, la Reine Mary confie une mission à sa jeune parente : une précieuse tabatière a été dérobée lors d'une fête, la reine soupçonne un baronnet, Sir Toby Tripoter, collectionneur compulsif, d'être le coupable. Georgie se retrouve dans le Train Bleu pour tenter de récupérer l'objet précieux.


Bien entendu, notre Lady vivra des aventures incroyables et rencontrera, notamment, la célèbre Coco Chanel qui fera d'elle un de ses mannequins vedettes pour la présentation de sa nouvelle collection « féminin-masculin » lors d'un défilé de mode au Casino.

Au cours du défilé, Georgie trébuche et se retrouve sur les genoux d'une douairière russe, est secourue par un Marquis français au charme envoûtant et se fait voler la rivière de perles et de diamants prêtée par la Reine Mary, ce qui est un fait historique – le prêt pas le vol -.

Georgie est confrontée à deux vols et donc deux objets de la Couronne à retrouver.

Et Darcy ? Il est présent et ce dès le voyage en train au cours duquel Georgie surprend une conversation dont le sujet est Darcy. La rumeur se concrétise quand elle l'aperçoit, sur une plage niçoise, en compagnie d'une jeune femme et d'un garçonnet qu'il semble affectionner.

Le sang de notre Lady écossaise ne fait qu'un tour : Darcy en aime une autre et il lui a même fait un enfant. Cette découverte l'amène à se laisser charmer par le Marquis Jean-Paul de Ronchard et plus si affinité. Aristocrate français riche et bien né.

Tout se présente sous les meilleurs auspices sauf que Georgie se voit accusée du meurtre de l'affreux et lubrique Toby Tripoter.


« Son espionne royale et le collier de la reine » voit une Georgiana plus émancipée, même si elle a toujours le chic de se mettre dans le pétrin sans le vouloir, plus sûre d'elle, plus caustique envers sa belle-soeur. J'ai vraiment apprécié le déroulé des événements auxquels est confronté l'héroïne qui prend conscience qu'elle peut plaire sans pour autant être dupe de tout le clinquant d'un hiver sur le Riviera.

Il y a, comme toujours, des allusions à l'actualité historique :la montée de l'influence de Hitler en Allemagne, la liaison scandaleuse du futur Edouard VIII avec l'américaine Wallis Simpson, le regard indulgent du Prince de Galles, et héritier de la Couronne Britannique, envers la politique d'Hitler alors que tout le monde s'accorde en Europe qu'il est impossible de prendre au sérieux ce petit homme moustachu agité et criard. L'auteure, Rhys Bowen, montre parfaitement, par petites touches dans le roman, combien la montée du nazisme s'effectue lentement mais sûrement.

Autre anecdote : celle du penchant de la belle société britannique à se lâcher sur la Riviera, abandonnant convenances et étiquette ennuyeuse pour mener mille et une frasques. Ce qui ne donne pas une bonne image de cette société anglaise aux yeux des provençaux. Le personnage de l'inspecteur Peton est un petit bijou.


Un cinquième opus plein de charme et d'inattendu de la part des protagonistes. Vraiment, j'adore Lady Georgiana de Rannoch dont la romance avec Darcy avance à grands pas !


Traduit de l'anglais par Blandine Longre


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Journée du chat


 
Chatperlipopette se devait de mentionner cette journée spéciale, emblématique.

Pour plus de renseignements c'est ici.