dimanche 27 février 2022

Les belles endormies

 


« Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu’il franchit le seuil des Belles Endormies ? […] » (Quatrième de couverture)


Ecrit en 1961 par le Prix Nobel Yasunari Kawabata, « Les belles endormies » est un roman étrange, étonnant, pouvant mettre mal à l'aise, et d'une dérangeante beauté.

Le vieil Eguchi, sur les conseils de son ami Kiga, franchit la porte d'une maison de passe des plus insolites : les jeunes filles sont endormies, avec un narcotique puissant, avant que le client ne soit introduit dans la chambre. Une dame, peut-être la matrone, accueille Eguchi et lui explique le déroulement de la nuit, elle lui énonce également les interdits.

Le vieil Eguchi est certes vieux sans pour autant s'estimer aussi vieux et gâteux que les habitués des lieux, ces vieux hommes, incapables en raison de leur âge d'agir en homme avec une femme au lit. La maison insolite est un moyen pour les vieillards en mal de plaisir de réaliser leur quête, de leur donner l'illusion d'être encore des hommes.

Eguchi, au cours de ses cinq nuits passées auprès de belles adolescentes profondément endormies, se remémore ses amours d'antan, ses nuits d'amant fringant, les femmes qu'il a aimées comme si le contact physique auprès de très jeunes filles était un déclencheur de souvenirs d'une virilité perdue.


J'avoue avoir été gênée par la description des attouchements sur les jeunes filles, parfois à peine sorties de l'enfance : glisser un doigt dans leur bouche, les caresser longuement … la beauté de l'écriture n'engendre pas de poésie bien au contraire.

Alors que j'avais été subjuguée par « Kyôto » et « Le lac », je me suis fait violence pour terminer la lecture des « Belles endormies ». Certes, le thème de la nostalgie, important dans l'oeuvre de Kawabata, est présent, cependant il a un goût amer. Certes l'écho de la mer soumise aux caprices de l'hiver est l'image de l'hiver de la sexualité d'un vieillard démuni devant la verdeur printanière des belles endormies. Cependant cela ne rattrape pas la mésaise agrémentée de honte provoquée par le roman.

Pour être honnête, je n'ai pas apprécié de voir le corps de ces très jeunes filles devenir objet sexuel pour vieux libidineux. Sans doute suis-je passée à côté de la substantifique moelle du récit... tant pis.

Traduit du japonais par René Sieffert


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dimanche 20 février 2022

Le Cercle de Farthing

 


Huit années se sont écoulées depuis la signature de la « paix dans l'honneur » entre le Royaume d'Angleterre et le Troisième Reich, Churchill a été évincé et remisé aux oubliettes, les échos des atrocités commises au nom de la politique d'Hitler parviennent outre-Manche sans pour autant susciter colère ou incompréhension.

Les membres du Cercle de Farthing se réunissent au domaine Eversley pour le week-end afin de peaufiner leur ligne politique. Un vote important doit se tenir à Londres la semaine suivante.

Etrangement tenue à l'écart par ses parents, Lucy Khan et son époux, juif, sont invités à participer aux festivités.

Le week-end est rapidement troublé par la mort violente de Sir James Thirkie dont le cadavre arbore une étoile jaune. Qui souhaitait la disparition du principal artisan de la paix avec Hitler ? Les soupçons se portent aussitôt sur David Khan, l'époux de Lucy. Cette dernière sait que David est innocent et espère trouver un allié chez le policier chargé de l'enquête, Peter Carmichael.

Les indices sont trop évidents pour être pris pour argent comptant par Carmichael.


Une lente enquête se met en place, fouillant le passé des uns et des autres, Lucy tente, de son côté, d'éclaircir quelques points jusqu'au moment où elle se rend compte de l'inextricable machination mise en œuvre. Une machination orchestrée par une vieille aristocratie anglaise au mépris du plus élémentaire humanisme... pourvu que cela passe.


« Le Cercle de Farthing » est le premier volet de la trilogie « Le subtil changement », une trilogie s'appuyant sur le fameux « si les Anglais avaient accepté la main tendue d'Hitler que ce serait-il passé ? » Jo Walton choisit donc l'uchronie pour apporter des éléments de réponse.

L'auteure n'est pas la première à s'interroger sur ce détail essentiel de la Seconde Guerre Mondiale : si Sir Halifax était parvenu à convaincre le Conseil de guerre britannique, Christofer Priest dans « La séparation » y fait allusion.

Il est vrai que cet épisode historique fascine car le cours de la guerre aurait pu basculer et le Troisième Reich durer mille ans.

Dans ce premier volet, on constate que le Royaume Uni est prêt à appliquer des lois raciales et à renforcer la force publique. On réalise combien les enquêteurs peuvent subir des pressions politiques par intimidation : Peter Carmichael est menacé d'emprisonnement pour homosexualité, entre la vérité à mettre au jour et sauver sa peau et celle de son compagnon, son choix est rapidement fait malgré la douleur idéologique.

Tout est en place pour qu'un gouvernement à la poigne de fer soit mis en place. Il ne reste qu'une échappatoire pour les Khan, la fuite aux Etats-Unis. Prévenus par Carmichael, ils organisent leur départ en déployant moult ruses pour prendre de vitesse les sbires du Cercle.

Lucy et David sont aidés par l'ancienne gouvernante de Lucy, quaker impliquée dans la fuite de juifs vers l'Amérique du nord, dernière terre libre pouvant les accueillir.

Ils ressentent leur départ comme une défaite cependant une lueur, faible mais réelle, est présente : le vrai visage d'une aristocratie anglaise se dévoile, des fêlures apparaissent tout comme les implications scabreuses du Cercle … et si l'avenir n'était-il pas aussi noir qu'il ne le paraît ?

Tôt ou tard, face à l'ignominie et la cruauté aveugle, une résistance se lève et ce quelle que soit l'époque

J'ai passé un très agréable moment de lecture avec « Le Cercle de Farthing » et lirai bientôt la suite de la trilogie. Commencer le roman dans une ambiance "Downton Abbey" entre thés et réceptions aussi policées que chics et le continuer dans une atmosphère à la Agatha Christie fut un régal.


Traduit de l'anglais par Luc Carissimo


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mardi 15 février 2022

Tribulations d'un "Chinoir" provençal en Chine

 


La littérature est formidable car elle propose toujours une solution quand j'en ai assez du tintamarre ambiant. Elle est pour moi une consolation et un inépuisable dérivatif. Certes les lectures sérieuses ne sont pas absentes, néanmoins un peu de légèreté ne fait jamais de mal.

En rangeant quelques rayons de la bibliothèque, je suis tombée sur un petit roman voyageur qui, hélas, arrêta son voyage chez moi : « Made in China » de J.M. Erre. J’ai donc dérangé la tranquillité de sa retraite pour me plonger dans sa lecture.

 

Toussaint Legoupil a toujours été préoccupé par ses origines : adopté en Chine, le mystère de sa naissance a de quoi provoquer ses questionnements car Toussaint est un enfant chinois… noir. C’est pourquoi, il veut connaître le fin mot de l’histoire, comment Léon et Mado ont pu ramener un « Chinoir » à Croquefigue, village paisible de Provence. C’est pourquoi, un jour, tout juste trentenaire, Toussaint s’enfuit pour Chengdu au grand désarroi de ses parents.

Toussaint trouvera-t-il son Graal ? C’est ce que l’on se demande tout au long du récit.

 

Tout est rocambolesque dans ce roman dans lequel l’auteur, J.M. Erre intègre son lecteur par des questions, des renvois en bas de page ou aux pages « bonus », comme dans un DVD offrant scènes coupées ou bêtisier pour les esprits curieux.

J’avais beaucoup entendu parler du roman « Prenez soin du chien » et j’avais donc, à l’époque, postulé pour être étape de « Made in China » afin de me confronter avec l’univers délirant de l’auteur.

Je n’ai pas été déçue, J.M. Erre n’épargne en rien son lecteur et encore moins son héros. Toussaint est confronté à une mafia chinoise, des voleurs de pandas, à la concupiscence de Sue Ellen, dame panda merveilleuse ; il est livré aux folies du sexe et de l’alcool, à l’étrangeté du couvent en charge de l’orphelinat où il avait été abandonné et doit mener une enquête à la limite de l’absurde, croiser la route d’artistes en démembrement humain, les inquiétants frères Zhou, d’une entreprise de « goodies » de la secte du Mouvement International pour le Nouvel Ordre Universel, dont l’acronyme est MINOU, si si.

Le parcours chaotique de Toussaint est entrecoupé par les souvenirs de ses séances chez son psy au cours desquelles il a puisé la force de partir à la quête de soi. Il brosse un portrait de ses parents adoptifs des plus hilarants tant l’excès en devient comique.

 

Tout est drôle, loufoque, proche de la pure dinguerie littéraire, mais diantre que cela ravigote et rend joyeux. La chauve-souris de compagnie faisant des siennes dans l’avion est un amusement qui se savoure.

Les rebondissements sont légion et l’histoire très bien construite car elle se tient parfaitement et ce jusqu’à l’ultime phrase.

« Made in China » est un court roman désopilant dans lequel l’auteur joue avec nombre de codes littéraires rendant sa lecture absolument jubilatoire.

Si tous les romans de J.M. Erre sont à l’aune de « Made in China », ils sont à consommer sans modération en cas de sinistrose prononcée.


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dimanche 13 février 2022

Son espionne royale et la fiancée de Transylvanie


 

C'est avec enthousiasme que j'ai retrouvé la chère Lady Gorgiana, membre sans le sou de la famille royale, pour une quatrième aventure.

Londres, 1932, en novembre dans le fog, rien n'est folichon surtout quand on apprend par la Reine Mary qu'on est envoyé en Transylvanie pour représenter la Couronne d'Angleterre à un mariage princier, celui d'une de ses anciennes camarades de pensionnat suisse. Le brouillard devient plomb quand il est nécessaire de recourir aux services d'une femme de chambre pour tenir son rang. Employée que notre Lady n'a pas.

Ainsi, retrouve-t-on Lady de Rannoch, à pied, en pleine mélasse, se rendant chez sa pétillante et pétulante amie Bélinda pour lui « emprunter » sa femme de chambre le temps de sa mission.


De fil en aiguille, notre Lady trouvera une femme de chambre grâce à son grand-père, policier à la retraite, Queenie, une jeune fille loin de maîtriser les codes de la noblesse.

Elle aura en plus de sa femme de chambre catastrophique, un chaperon affublé d'une dame de compagnie peureuse et alarmiste, ce qui rendra le voyage en train épique.

Bien entendu, l'arrivée en Transylvanie est lugubre à souhait, les gens du peuples sont superstitieux, les paysages enneigés sont désolés, les forêts profondes et les routes isolées. L'auteure met en place les codes du roman horrifique d'autant plus que l'action se déroule dans le berceau familial du Comte Dracula.

Lady de Rannoch retrouvera ses complices habituels, Belinda et Darcy chacun échouant au château par d'étranges heureux hasards. Elle aura même la joie d'être en présence de sa mère.


L'action a du mal à décoller, on a parfois l'impression de tourner en rond, cependant j'ai apprécié les clins d'oeil aux romans gothiques et au « Dracula » de Bram Stoker. La scène de la silhouette avec cape, escaladant telle une chauve-souris le mur d'enceinte du château est amusante. Tout comme celle des tableaux sinistres ornant les murs du castel ou encore la scène dans laquelle notre Lady a l'impression qu'un vampire compte la mordre dans le cou.

Les références aux grands auteurs anglais maîtres du suspense sont évidentes telles un immense hommage.

Les personnages secondaires sont toujours aussi savoureux : entre Lady Middlesex, il fallait oser tout de même, femme d'ambassadeur très énergique et courageuse bien qu'un peu énervante avec ses poncifs, et Miss Bickett, si si, la paranoïaque de service, on s'attend à quelques tranches d'humour. Il y en a, certainement plus savoureuses en version originale. Mais, ne boudons pas notre plaisir de lecture.


Je me demande toujours si un jour Georgiana et Darcy s'avoueront officiellement leur amour malgré leurs déboires financiers, et j'espère que le personnage de Queenie sera récurrent car je l'ai trouvée bien intéressante, elle ne s'embarrasse pas de chichi et dit ce qu'elle pense avec ses mots frustres. Elle est sympathique et attachante, ce qui fait que je la verrais bien au service de Lady Rannoch aussi originale que Queenie, chacune dans leur genre.


Le contexte, 1932, montre combien la stabilité européenne est fragile et que la menace de la montée des extrémismes de plus en plus importante : un rien peut faire basculer les alliances. La crise économique provoquée par le crash boursier de 1929 est loin d'être terminée, attisant les rancoeurs, les colères et le repli sur soi.

La santé déclinante du Roi George V devient de plus en plus problématique, la succession pourrait devenir compliquée.


« Son espionne royale et la fiancée de Transylvanie » est aussi agréable à lire que les précédents opus.


Traduit de l'anglais par Blandine Longre


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vendredi 11 février 2022

Les Variations Goldberg

 


« Les variations Goldberg » est le premier roman de Nancy Huston écrit directement en français, langue parfaitement maîtrisée par l'auteure.

Elle a mis sa narration au diapason de l'oeuvre de Bach, chaque variation donnant la parole à un des personnages du roman.


Un soir d'été, Liliane Kulainn, jeune virtuose, pianiste et claveciniste, invite un cercle d'amis pour un concert de musique de chambre où elle jouera les Variations Goldberg créées par Bach pour tenter de vaincre les insomnies du comte Hermann Carl von Keyserlingk , riche mécène.

Chaque variation est l'occasion pour Nancy Huston d'entrer dans les pensées intimes des personnages, avec délicatesse et finesse.

Liliane réussit-elle la gageure de faire frémir chaque auditeur chacun à un diapason différent ? Elle doit d'abord maîtriser ses peurs que l'on suit au rythme de la danse des doigts sur le clavier.

Chacun est touché, selon sa sensibilité, par un morceau de musique et laisse divaguer sa pensée, son introspection pour se découvrir lentement devant le lecteur.

Certains se demandent ce qu'ils font là, si c'est bien leur place, d'autres s'évertuent à traquer les défauts de leurs voisins ou ceux de la concertiste. On imagine la pièce aménagée pour la prestation, les fenêtres ouvertes sur le monde nocturne de la ville, les intrusions sonores des voitures, des passants, ce qui rend encore plus vivant le concert privé. L'art et la vie se répondent avec harmonie quoique peut en penser un des invités.


Les retours sur soi sont légion : regrets, souvenirs heureux, rage de vivre et rage d'être, souffrances vécues lors de l'apprentissage de l'instrument de musique, éducation sentimentale, fringale de nouveautés et des beautés du monde, perfidies et admirations … sentiments humains déroulés avec une justesse de ton par le style enlevé de Nancy Huston. La magie opère et m'a emportée au gré des Variations qui furent une bande son des plus agréables.


« Les Variations Goldberg » une romance, ainsi le qualifie l'auteure, qui apporte de la douceur dans un monde qui en a grandement besoin. Une romance dont la lecture fait un bien immense quand on se laisse bercer par les mots si bien choisis par Nancy Huston pour peindre la nature humaine avec tendresse et sans complaisance.

Trente Variations pour trente amis, pour trente perceptions uniques et trente portraits intimes.

Et dire que ce magnifique roman attendait depuis six ans sur une étagère de la bibliothèque que je m'en empare et que je m'y plonge avec délice.


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jeudi 3 février 2022

Sherlock, Lupin et moi: le mystère de la dame en noir

 


« Le mystère de la Dame en noir »
est le premier volet d'une série policière destinée aux jeunes lecteurs (à partir de 10 ans). L'intérêt de cette dernière est qu'elle met en scène Sherlock Holmes et Arsène Lupin âgés d'une dizaine d'années, deux maîtres inégalés en devenir.

Ils rencontrent, Irène Adler, du même âge qu'eux, et deviendront inséparables jusqu'à ce que leurs chemins d'adulte les séparent.

Bien entendu cette rencontre improbable d'un été 1870 à Saint-Malo entre les adolescents Sherlock Holmes et Arsène Lupin est une pure invention mais l'idée est excellente et permet de montrer combien les qualités de détective pour le premier et de gentleman cambrioleur pour le second sont déjà présentes et bien ancrées.

Quant au troisième membre du trio de détectives en herbe, il est extraordinaire en la personne d'Irène Adler qui deviendra une célèbre aventurière. L'adolescente est une graine de féministe avant l'heure qui ne laisse pas sa part aux garçons.


Eté 1870, sur une plage de St-Malo (celle qui se trouve non loin du Grand Bé), le trio d'adolescents curieux et fermement décidé à passer des vacances amusantes, trouve un corps échoué. Alors que Sherlock se lance dans l'observation du noyé, Irène remarque une ombre noire au loin. Qui est-ce ? Le meurtrier ?

Nos trois amis se lancent dans une enquête parallèle à celle de la police pour se retrouver dans des situations souvent dangereuses. Leur mise est sauvée par des intervenants toujours plus inattendus les uns que les autres.


Le mystère n'est pas exceptionnel mais ce que n'est pas le plus important. Ce qui est plaisant c'est de suivre, grâce au postulat ingénieux des auteurs, trois fameux personnages littéraires au moment de leur adolescence. La perspicacité et le flegme de Sherlock accompagne à merveille la joie de vivre et l'art de l'escalade de Lupin.

Lupin comme Irène ont des zones d'ombre : le père d'Arsène est un acrobate d'une habilité incroyable et pourrait être le voleur « de la pleine lune », le mystère accompagne tout le récit, Irène dévoile quelques uns de ses petits secrets au fil des événements.


J'ai volontiers suivi cette première aventure, pleine de fraîcheur, des trois détectives en herbe, appréciant son déroulement et son style. Il est simple mais efficace et permet de s'identifier rapidement aux jeunes héros.

Le roman est distrayant et c'est le principal d'autant plus que l'histoire est tout sauf mièvre.

Traduit de l'italien par Béatrice Didiot.

Quelques avis :

The Cannibal Lecteur  Babelio  Ricochet  Sens Critique  Fondant Griotte  Bianca Alexielle^

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