vendredi 27 juillet 2012

Escapade guingampaise


Hier après-midi, après une visite agrémentée d'un thé chez mes parents, à l'ombre du saule pleureur, l'urgence matérialiste du retrait d'un carnet de chèques et du liquide pour le marché du lendemain matin, me fit arrêter la voiture en centre ville. Il faisait chaud...diantre, une fournaise quand on est breton et que l'on n'a pas l'habitude de supporter plus de 23°, et la senteur du sable chaud était bien loin (20 km, héhéhé), quant aux tatouages du légionnaire, aucune trace.
Du coup, passage rapide à la mairie pour retirer mon petit courrier dans mon casier de modeste élue municipale...et là...délice suprême, ô merci les Biens Nationaux de la Révolution!, les couloirs de l'édifice municipal apportaient fraîcheur et bien-être, de quoi requinquer le légume Chatperlipopette qui pointa ses moustaches puis posa ses coussinets dans l'ombre bienfaisante de l'Espace François Mitterand (ancienne chapelle dédiée aux expos) pour visiter la première partie de l'exposition "Portraits de villes" organisée par Gwinzegal.
Peu de monde et donc tranquilité absolue pour une amoureuse du calme comme moi...seule ombre au tableau, j'avais oublié de passer prendre mon Bibliomane à la maison...mais comme l'escapade n'était pas prévue, il m'a malgré tout pardonné, a posteriori.
Reprenons....
Photos de NY surtout, sous des angles délirants: modernité, couleurs, brillance, vie, tumulte. Puis, ce sont les quartiers de Liverpool qui s'étalent sous nos yeux, la crise, le chômage, la pauvreté digne et moins digne, des photos superposant les passagers d'un autobus avec les passants sur le trottoir derrière...déserts humains, cités glauques, immensité d'un désarroi muet, tranches de vie d'un quotidien difficile et pénible...l'Angleterre de Mme Thatcher dans toute sa splendeur. On se croirait dans un film de Ken Loach, c'est flippant, glauque et magnifique à la fois.
Juste avant de sortir, écran plat, film en boucle, je m'asseois confortablement et commence la plongée dans un long film-poème de Godfrey Reggio sur une musique, créée pour cette occasion, de Philip Glass. Si je vous dis que je suis restée, estomaquée, happée par la beauté des images, des montages, par le lyrisme ineffable qui se dégageait de ce poème pas comme les autres, cela ne vous étonnerait pas! Devant ce défilé, rythmé par des accélérés démentiels et des ralentis sublimes, où les références aux "Temps Modernes" de Chaplin sont une évidence, seuls le silence et l'admiration étaient le meilleur émoi à transmettre.
La parenthèse s'est achevée sur cet poème écologique où la réflexion sur ce que l'Homme a fait de la civilisation moderne, mécanisée à outrance, où la science et le progrès laissent de côté l'essentiel: l'âme et l'être humain.
"Portraits de Villes"... une promenade intense qui chamboule l'âme tant les émotions sont immenses....A Guingamp, je vous assure, il n'y a pas que le football qui peut faire battre le coeur, il y a Gwinzegal et son carnet d'adresses d'artistes talentueux qui nous permettent de sortir des sentiers battus tout en nous interpellant sur le monde qui nous porte.




Pour en savoir plus sur l'association Gwinzegal c'est par   LA





Bonus: un extrait du film poème de Godfrey Reggio ICI

dimanche 1 juillet 2012

Le livre que je ne lirai jamais


Un an et presque trois mois, que Chatperlipopette fait la sieste, douze mois que le blog s'est doucement endormi entre un manque d'envie de lire et une panne d'écriture.
Il y a quelques semaines, le facteur a sonné, comme dans le film, deux fois... je descends et ô joie! un colis rectangulaire, en carton, inattendu: ce n'est pas mon anniversaire et cela fait des mois que je n'ai rien commandé dans une antre de perdition amazonienne.
Je regarde, il y a bien mon adresse et mon nom ainsi que celui de Chatperlipopette, mon blog! Regard brillant de joie retenue vers le Bibliomane qui partage ma vie: les éditeurs, malgré la longue sieste chatperlipopesque, n'ont pas oublié mon blog ni mon amour de la lecture.
Une fois le facteur retourné à sa tournée, ruée sur le colis qui au vu de sa forme ne peut que contenir un livre! Ouverture sauvage et impatiente par des mains fébriles et...lecture du titre de l'ouvrage, gracieusement expédié: figure longue de mille pieds, moue exprimant une relative vexation...le bouquin en question est sur la vie passionnante d'une des plus grande stars du rock français, que je trouve  devenue une épave pathétique en pleine décrépitude, Johnny Hallyday!
Je lis et relis l'accompagnement éditorial expliquant l'argument littéraire de la chose, à voix haute même, histoire de partager les meilleurs morceaux avec le Bibliomane. Le fou rire n'est pas loin, car au-delà de la navrante réception de livre, je préfère en rire.
La phase "lectrice avertie abasourdie" passée, place à celle de la curiosité hilare et à l'épluchage du "flyer" de quatre pages. Misère....comme si la vie incroyable de Johnny pouvait m'émouvoir une seule seconde, le personnage m'insupportant au plus haut point alors que dire de sa vie!

Aussi est-ce avec un malin plaisir que j'ai renoncé à:

=> lire l'interview de Lee Hallyday "son père adoptif".
=> lire des témoignages inédits et insolites
=> connaître des révélations sur sa nouvelle vie
=> connaître le vrai visage de Laeticia
=> lire l'abécédaire indiscret de Johnny
=> conserver pieusement un cahier photos couleur de douze pages (si, si!!)

Vous vous demandez certainement comment j'ai réussi à me débarasser de ce chef d'oeuvre littéraire en devenir, je sens comme une impatience qui frétille menant à bout votre curiosité.
Sachez qu'il se trouve toujours dans son entourage une personne fan de Johnny Hallyday. Aussi ai-je fait trois heureux: mon intellect, ma bibliothèque et cette aimable personne.

Alors...elle n'est pas belle la vie?