jeudi 19 août 2010

La citation du jeudi #2

J'ai terminé cet après-midi "Des feux fragiles dans la nuit qui vient" de Xavier Hanotte, un très beau roman de cette rentrée littéraire, qui, j'espère, trouvera son public.
Aujourd'hui, comme c'est le jour de la citation, je copie un passage, les premières phrases du roman:

"Depuis longtemps, Pierre Berthier avait cessé de croire que les hommes, et lui-même en particulier, pouvaient un tant soit peu infléchir le cours imprévisibles des choses. Il n'en avait pas toujours été ainsi mais, avec le recul, cette arrogance fort répandue l'amusait presque. Selon lui, les fleuves détournés finissaient tous par rentrer dans leur lit, les plantes ensauvagées enterraient leurs jardiniers défunts et les palais bâtis pour mille ans s'écroulaient après quelques lustres sous les attaques conjointes des intempéries, de la mérule et des promoteurs.
Néanmoins, il croyait toujours dur comme fer aux vertus d'une certaine persévérences. A tout prendre, elle n'était qu'une des variantes de la fidélité, celle des perdants qui ne jouent plus pour gagner, mais davantage pour maintenir d'eux-mêmes, sans illusion sur sa réalité, une image proche de leurs rêves perdus, jamais vraiment reniés." (p 11)

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