dimanche 23 janvier 2011

Dimanche poétique # 32

Un poème de Charles Baudelaire...ça vous irait ce soir?

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige!

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!

(in "Les fleurs du mal" 1868)

4 commentaires:

Marie a dit…

C'est beau, très très beau... Comme l'ensemble de l'oeuvre de Baudelaire d'ailleurs ! :-)

rachel a dit…

ah baudelaire...un homme a part..que j'adore...;o)

Anonyme a dit…

Encore un très beau poème de Baudelaire !!! Ce recueil "Les fleurs du mal" est MAGNIFIQUE !!!

Lou a dit…

J'avais étudié ce poème en 1ère, un magnifique souvenir... j'aime énormément Baudelaire.