Un
soir, un jeune homme, le narrateur, aperçoit un vieil homme doté
d'un gardénia à la boutonnière de son costume, se promener en bord
de mer.
Le
vieil homme, très digne, se jette à l'eau et disparaît. Le
narrateur plonge à sa suite pour le sauver, commence alors une
aventure extraordinaire.
Le
vieil homme le conduit jusqu'à un bar, sous la mer, où une
vingtaine de personnes sont réunies, chacune d'entre elle aura une
histoire à conter, offrira au visiteur un univers où l'imaginaire
est roi.
Le
lecteur, aux côtés du narrateur, devient auditeur subjugué par la
maestria des conteurs du bar sous la mer.
Tel
Pierre
Aronnax rescapé d'un naufrage devenu
hôte du Nautilus, sous-marin du Capitaine Nemo, nous plongeons dans
un univers merveilleusement inconnu et beau : chaque nouvelle
est une découverte inattendue, un voyage étonnant. Les narrations
sont comme les fonds marins : elles abritent de nombreuses
formes littéraires, à l'image des algues ou coraux offrant logis et
garde-manger à de multiples espèces de poissons.
Le lecteur savoure les frissons de
l'épouvante avec le récit de « L'homme au manteau »
dans lequel la noirceur se lie avec le fantastique, tel une murène à
l'affût du moindre tremblement. Le décor est digne d'un château
hanté des Carpates, on s'attend à voir la famille Adams au complet
ou encore celle de Dracula. Il est au bord du cauchemar avec celui du
« Type à la mèche ».... toujours se méfier des méchus
qui cachent derrière la drôlerie de la mèche un road-movie
sanglant, emportant avec un humour ravageur une famille dans un
resto-route digne d'un film d'horreur.
Il se délecte des récits jouant sur
les cordes de la romance, de l'absurde ou du drame d'autant que
chaque personnage est en adéquation avec le conte dont il se fait
narrateur. Chaque récit a une chute remarquable qui fait râler
parfois le lecteur hameçonné avec art dans une histoire qui lui
fait gober le ver avec finesse.
L'auteur régale le lecteur de son goût
du burlesque car chaque récit en est truffé par petites touches
savamment réparties, lui offre le plaisir des mots et de leurs jeux
tout en lui réservant de grandes situations absurdes qui
décontenancent tout en faisant rire... jaune parfois.
« Le bar sous la mer » est
un Nautilus immobile où le Capitaine Némo est l'auteur tandis que
les lecteurs des hôtes émerveillés par tant de diversité et de
plaisir de lire. L'art de la nouvelle est exigeant et Stefano Benni
le manie à la perfection : il sait trouver LA chute qui cloue
le lecteur de stupeur car il prévoyait tout sauf cette dernière,
ou provoque un rire franc et libérateur. D'ailleurs, le plaisir est
renouvelé quand, désirant garder en bouche la saveur des mots et la
luxuriance de l'imaginaire, on lit et relit un conte ou un de ses
passages.
Un recueil enchanteur pour oublier
l'espace d'une lecture les aria du quotidien.
En bonus : une mise en bouche théâtrale
2 commentaires:
oh des contes comme je les aime...oohh vraiment cela doit etre passionnant....
Je trouve l'expression "les aria du quotidien" particulièrement malheureuse vu notre quotidien actuel depuis le 13 novembre
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