lundi 15 avril 2019
Trilogie chinoise
« Le problème à trois corps » est le premier tome
de la trilogie de SF écrite par Liu Cixin,. Cet opus pose le cadre du roman et
pousse le lecteur dans ses derniers retranchements : l'argument littéraire
repose sur des concepts scientifiques ardus que Cixin parvient à vulgariser
sans perdre son lecteur dans les limbes de l'incompréhension.Le plus difficile est de ne pas lâcher le chemin sinueux
tracé par l'auteur adepte du Hard Science.
Nous sommes en pleine Révolution Culturelle en Chine,
l'épuration drastique des intellectuels lamine les gens et la recherche.
Cependant des îlots scientifiques existent, la jeune astrophysicienne Ye Wenjie, en cours de "rééducation » intègre un centre qui
abrite les recherches sur l'existence potentielle de civilisations
extraterrestres. Elle parvient à envoyer dans l'espace un message :
sera-t-il intercepté ?Des années plus tard, elle reçoit une réponse, une mise en
garde venu d'un lointain système : ne pas renvoyer de signal pour ne pas
être repéré par quelqu'un de moins pacifique. Ye Wenjie n'hésite guère, elle
envoie une réponse tant elle est écoeurée et révoltée par les horreurs vécues
lors de la Révolution Culturelle, offrant ainsi les coordonnées de la Terre.
Le temps passe, le monde change sur Terre, la Chine s'est
éveillée au monde et contribue aux avancées scientifiques. Or d'étranges décès
d'éminents scientifiques attirent l'attention des polices du monde entier. Que
se passe-t-il ? Pourquoi ces scientifiques se donnent-ils la mort sans un
mot d'explication ?Commence alors une course poursuite entre laboratoires de
recherche et plongée dans un jeu virtuel où les membres d'une société secrète
de réunissent.Qui est derrière tout cela ? Le policier, un vieux de la
vieille iconoclaste, pressent que l'inexplicable cache des hommes prêts à tout.Il est très difficile de chroniquer ce premier tome sans
mettre à mal la découverte du « complot » contre la Terre :
surtout ne pas lire la quatrième de couverture qui, hélas, en dit trop. C'est
jubilatoire, même pour une cancre en sciences tel que moi, de se creuser la
tête autour du fameux problème à trois corps, fil conducteur de la trame de la
trilogie. La tête tourne devant la complexité des concepts mathématiques,
d'astrophysique et de sciences physiques pures, sans pour autant
s'égarer : l'intrigue est orchestrée de main de maître, les personnages
principaux sont charismatiques, les situations incroyables et tellement de
l'ordre des possibles. L'auteur construit un jeu de piste absolument
époustouflant dans lequel le lecteur s'engouffre sans l'ombre d'une
hésitation : le mystère est le « héros » de ce premier opus, il
en est l'antienne qui donne toute son ampleur à la trilogie et sa résolution
n'en est que plus savoureuse.
« La forêt sombre »
Liu Cixin s'appuie toujours sur les concepts scientifiques
pointus et fait vivre au lecteur un tourbillon de situations : la maîtrise
de l'hibernation, le poinçonnage mental sont des réponses pour affronter
l'envahisseur lors de l'Ultime Bataille. La description de cette Ultime
Bataille est digne d'un space opéra où la dramaturgie est à son comble.L'adversité implique pour l'Humanité d'effectuer des
recherches à marches forcées, d'aller au-delà de l'impossible pour survivre.
Car c'est ce qui est en jeu : la survie de l'espèce humaine bien que
quatre siècles soient un lointain futur, le Temps passera toujours trop vite.L'intrigue est aussi complexe que celle du premier tome et
menée avec brio et un art consommé de la manipulation du lecteur. C'est ce qui
rend la lecture haletante de bout en bout malgré quelques longueurs.Peut-on tomber amoureux d'une personne rêvée ? La force
de l'imaginaire peut-elle lui donner chair ? Le rêve peut-il devenir
réalité ? Ce sont des faits que vivra le Colmateur Luo Ji, retiré dans un
lieu de rêve devenu tangible.Est-ce dans le rêve que sera construite la stratégie qui
contrera l'invasion de Trisolaris ? Un rêve que les sauts dans le temps,
grâce à l'hibernation, révélera. Quelle était la malédiction lancée par Luo
Ji ?La forêt sombre, métaphore de l'univers, cache-t-elle des
prédateurs à l'affût d'une proie ? Cache-t-elle un instinct de survie
enclenchant la destruction de l'Autre avant qu'il ne découvre ce qui est
caché ?Le deuxième opus s'achève sur une rêverie qui entretient la
faim du lecteur.
« La mort immortelle »
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