dimanche 2 mai 2010

Dimanche poétique # 18

Aujourd'hui, je prolonge l'ambiance de "L'affaire Jane Eyre" avec le poème de William Wordsworth  (1770-1850) "Daffodils" ("Les jonquilles").

"Daffodils" (1804)


I wandered lonely as a cloud
That floats on high o'er vales and hills,
When all at once I saw a crowd,
A host, of golden daffodils;
Beside the lake, beneath the trees,
Fluttering and dancing in the breeze.
Continuous as the stars that shine
And twinkle on the Milky Way,
They stretch'd in never-ending line
Along the margin of a bay:
Ten thousand saw I at a glance,
Tossing their heads in sprightly dance.
The waves beside them danced; but they
Out-did the sparkling waves in glee:
A poet could not but be gay,
In such a jocund company:
I gazed -- and gazed -- but little thought
What wealth the show to me had brought:
For oft, when on my couch I lie
In vacant or in pensive mood,
They flash upon that inward eye
Which is the bliss of solitude;
And then my heart with pleasure fills,
And dances with the daffodils.

 (William Wordsworth)

Les Jonquilles

J'allais solitaire ainsi qu'un nuage
Qui plane au-dessus des vaux et des monts
Quand soudain je vis en foule - ô mirage! -
Des jonquilles d'or, une légion!
A côté du lac, sous les branches grises,
Flottant et dansant gaiement à la brise.
Serrées comme sont au ciel les étoiles
Qu'on voir scintiller sur la Voie lactée,
Elles s'étendaient sans un intervalle
le long du rivage au creux d'une baie:
J'en vis d'un coup d'oeil des milliers, je pense,
Agitant la tête en leur folle danse.
Les vagues dansaient, pleines d'étincelles,
Mais elles dansaient, plus allègrement;
Pouvais-je rester, poète, auprès d'elles
Sans être gagné par leur enjouement?
L'oeil fixe - ébloui -, je ne songeais guère
Au riche présent qui m'était offert:
Car si je repose, absent ou songeur,
Souvent leur vision, ô béatitude!
Vient illuminer l'oeil intérieur
Qui fait le bonheur de la solitude;
Et mon coeur alors, débordant, pétille
De plaisir et danse avec les jonquilles.

(traduit par François-René Daillie, NRF poésie, Gallimard 2001)



Les compagnons troubadours de Celsmoon ont déposé leur trouvaille ICI  .

1 commentaire:

Fleur a dit…

Ce poème est vraiment magnifique! Tu m'as donné très envie de lire d'autres texte de ce poète, merci :)