Titre rappelant une célèbre campagne
de prévention de la Sécurité Routière, clin d'oeil aux amoureux
des chats qui sauront, ô combien, que l'assertion du titre est
proche de la réalité.
« Kuro, un cœur de chat »
est un manga dont le héros est un chaton, Kuro, recueilli avec sa
sœur, par un célibataire un peu, beaucoup bohême. Ce célibataire
est le frère de l'auteur.
J'ai lu ce manga avec délectation tant
les mimiques et les « pensées » des chatons sont
réalistes : je suis certaine que pour nos amis félins, notre
odeur est étrange et peu agréable, que nous ne comprenons rien à
rien et que nous sommes la bêtise incarnée.
L'opus lu est le premier tome d'une
série qui relate la montée en puissance de Kuro qui peu à peu,
nous signale l'auteur, deviendra le caïd de son quartier.
Je vous passe les scènes homériques
de batailles « pour de faux » des deux chatons dans le
petit appartement qui est dévasté par un ouragan et une tornade.
Je préfère m'attarder sur la
découverte du monde par Kuro : le chaton est fasciné, comme
tout enfant, par le monde des grands et bien entendu, infatué
jusqu'au bout des griffes, se voit en haut de l'affiche. Seulement,
l'extérieur est peuplé de dangers : la circulation, la
méchanceté des hommes mais aussi la suprématie des ténors de la
rue.
Kuro, en parfait héros, a son ennemi
intime qui sera adopté et, comble de cruauté, privé de ses griffes
et ensuite émasculé. D'ennemi intime il devient ami, Kuro sait que
son état de chat châtré ne pourra faire de son ancien ennemi un
cador.
Kuro observe, analyse la conduite des
mâles des rues, les suit, les espionne quitte à recevoir quelques
belles peignées !
Il découvre que sa sœur, Chinko, est
plus en avance que lui, qu'elle reçoit déjà les faveurs du caïd,
minaude, se promène la nuit seule. Elle a même changé d'odeur !
C'est qu'elle grandit vite la petite Chinko tandis que Kuro a l'amère
sensation de rester à la traîne.
Non seulement Kuro apprend la vie en
grandissant mais encore que la vie et la mort ne sont jamais bien
éloignées l'une de l'autre. La fin tragique de son « ennemi
intime » est un moment qui serre la gorge entre deux sourires :
l'émotion est amenée avec subtilité et l'illustration ne tombe pas
dans le pathos.
Le lecteur s'attache très vite aux
deux héros félins qui de facéties en expériences grandissent et
apportent chaleur et désordre dans la vie de leur maître. Chinko et
Kuro sont pétillants, provocateurs et adorablement félins grâce au
coup de crayon de l'auteur Sugisaku qui est un homme aimant les
chats, c'est d'une limpide évidence.
L'opus s'achève sur l'acceptation du
jeune Kuro, que l'empire de ses sens déboussole, dans son entourage,
du caïd du quartier : le jeune chat peut entrer en
apprentissage et aiguiser ses sens et ses griffes pour frayer son
chemin.
Une série à suivre au cours de
laquelle on ne boude pas son plaisir une seule seconde.
2 commentaires:
Le style doit être amélioré: difficile de retrouver, en claquant des doigts, la fluidité d'écriture d'antan... tout comme un champ lexical plus riche.
Je présente toutes mes excuses aux éventuels passants qui auront la courage de me lire.
Patience, le style reviendra, j'en suis certaine.
Je note cet ouvrage pour craquer en librairie plus tard...!
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