Je connaissais les polars suédois, islandais, norvégiens mais pas les polars danois. Je comble cette lacune par la découverte de l'auteur Jussi Adler-Olsen et son « Miséricorde » premier roman d'un cycle policier mettant en avant le département V chargé de donner une ultime chance aux affaires classées.
Carl Mørck, inspecteur
brillant au caractère bien trempé, pour ne pas dire épouvantable, revient en
poste après un long arrêt maladie dû à une fusillade qui le blessa, tua son
premier coéquipier et provoqua la paralysie irrévocable du deuxième.
Carl
en a gros sur le cœur, Carl en veut au monde entier, s'en veut surtout des
conséquences de la tragique fusillade. Il devient tellement insupportable que
son chef est obligé de trouver une solution pour éloigner son inspecteur de ses
collègues.
Heureusement, le Parlement danois vient de voter la création d'un département au sein de la police : le département V chargé d'une ultime enquête avant de classer définitivement affaire abandonnée, faute d'indice par les services de police. Carl Mørck se retrouve ainsi à la tête de ce nouveau service qui fait office de placard, pas vraiment, doré et affublé d’un collaborateur sorti d’un bureau de placement de réfugiés politiques répondant – il fallait oser ! – au nom de Hafez el Assad. Un duo insolite pour un service d’enquête de l’ultime recours.
La
première enquête de Carl Mørck reprend le déroulé de
la disparition, cinq ans plus tôt, d’une jeune femme promise à un bel avenir
politique, Merete Lyyngaard, vice-présidente du parti des démocrates. Les deux
hommes remontent les différentes pistes et Carl se rend compte que les
enquêteurs de police n’ont pas pris, à l’époque, l’entière mesure de certains
indices. Ils se plongent dans le passé de la jeune femme, décryptent,
rassemblent avant d’interroger, de nouveau, les témoins. C’est ainsi que Mørck
retrouve le frère de la victime, Oluf, jeune homme handicapé suite à l’accident
de voiture impliquant la famille et une autre voiture dans laquelle se trouvait
également une famille. Les conséquences sont dramatiques pour les victimes et leurs
ampleurs seront identifiées au fil de l’ultime enquête.
Pendant
cinq ans, la jeune femme vit un calvaire : pourquoi ? Dans quel but ?
Qui sont ses tortionnaires ? Que lui veulent-ils ? Qu’a-t-elle fait
de mal ?
Le
suspense est mené de main de maître, les allers-retours entre l’année 2002 pendant
laquelle Merete disparaît soudainement, et l’année 2007 au cours de laquelle l’enquête
est rouverte, sont autant de fenêtres permettant au lecteur de construire son
idée sur le mobile de la disparition, sur les indices récoltés ici et là.
Le
duo Carl Mørck / Hafez el Assad fonctionne
parfaitement sans sombrer dans la caricature même si le côté « à la
ramasse » du premier est un classique du genre. Leurs personnalités se
complètent et Assad est un assistant au charisme hallucinant et à la
débrouillardise extraordinaire : chaque problème a sa solution quel que
soit la trajectoire empruntée, souvent étonnante. Il essuie rebuffades et
remarques désagréables de son supérieur avec philosophie.
La construction du roman ne laisse aucun temps mort, l’action tient en haleine le lecteur, lui fait passer des moments de grands frissons horribles et d’autres de rires étouffés. L’auteur nous tient de la première à la dernière ligne, moment où enfin nous respirons, à l’aune du héros. Lorsque nous fermons ce roman policier, nous savons que nous pourrons continuer à suivre les aventures de la paire originale du département V puisque sept autres enquêtes attendent d’être découvertes.
4 commentaires:
et bin tout un polar didonc...il faut mieux les prendre chronologiquement je pense...;)
Oui Rachel, j'ai préféré commencer ma découverte par le premier opus bien que l'auteur ait reçu une récompense "Biblio- polar" avec le dernier sorti.
Je voulais dire "Babelio" :-)
Bonjour Katell, c'est un polar très réussi mais angoissant au possible. Les autres romans de M. Adler Olsen semblent aussi noirs. Je ne les ai pas lus mais j'ai vu les adaptations filmique de Miséricorde et des deux suivants: bien mais mais glauques. Bonne après-midi.
Enregistrer un commentaire