mercredi 7 octobre 2020

Les doux rivages de l'enfance

 


Tom Sawyer est un jeune orphelin recueilli, avec son frère, par sa tante. Nous sommes dans les années 1844, dans le Missouri, avant la Guerre de Sécession.

Mark Twain nous conte les aventures de ce jeune garçon débordant de vie, de facéties et plein de gentille malice. Tom a à peine mis un point d'orgue à une frasque qu'il en fomente une autre en compagnie de son ami Huckleberry Finn, jeune vagabond en marge de sa famille biologique et en retrait de la société.

Quel jeune garçon, ou fillette, n'a pas rêvé un jour de devenir pirate féroce au grand cœur ? Ou encore chevalier, héros militaire ou découvreur de trésor ? Les enfants en ont rêvé.... Tom l'a fait.

C'est ainsi que le lecteur est entraîné dans une aventure extraordinaire mise en œuvre par Tom : la recherche, sur une île du Missouri, non loin de la petite ville imaginaire de Saint-Peterburg, d'un trésor de pirate. Chacun sait que les pirates enfouissent leur trésor dans un coffre sur une île déserte.

Bien entendu, les garçons n'en découvrent pas malgré tous leurs efforts. Bien entendu, ils n'avaient informé personne de leur escapade, et pour cause – la traversée est dangereuse et nécessite l' « emprunt » d'une barque – ce qui provoque la panique en ville quand leur absence prolongé est découverte. Bien entendu, Tom quittera l'île discrètement et apprendra que tout le monde les croient morts, bien entendu il se fera une joie de revenir discrètement avec ses compagnons d'aventure en ville afin d'assister, bien cachés, à leurs funérailles. Bien entendu, les loustics ne peuvent résister aux moments de grande émotion lors du service funèbre et se jettent dans les bras de leurs parents. Ils éviteront les fessées tant les familles sont heureuses de les retrouver sains et saufs.


Twain écrit, et c'est lui qui le souligne, une « épopée de l'enfance », « un hymne en prose » dont Tom est le personnage principal et est le petit garçon qu'il a pu être.

Tom déteste l'école du dimanche et l'école tout court : dès qu'il peut faire l'école buissonnière il ne rate pas l'occasion car les chemins aux alentours de la ville sont tellement plus attirants et intéressants que les leçons mornes du vieil instituteur.

Twain met à profit les frasques de son héros pour égratigner de bon cœur les méthodes d'enseignement, les modalités d'éducation de l'époque, la morale ou la médecine, les médicamentations de la tante de Tom sont joyeusement inappropriées en raison de sa crédulité face aux boniments qu'on peut lui servir.


« Tom Sawyer » c'est aussi le regard rempli de tendresse que l'on pose sur l'enfance, sa magie de l'insouciance, ses premiers émois amoureux, sa soif de découverte et de savoirs et sa tendance aux superstitions enfantines  comme venir au cimetière à minuit avec un cadavre de chat. D'ailleurs, lors de cette escapade nocturne en compagnie d'Huckleberry Finn, il aura à braver la justice expéditive (aux yeux de l'auteur) des hommes pour sauver un innocent accusé de meurtre. Joe l'indien, ombre dangereuse et terrifiante, planera sur le récit et il sera un « deus ex machina » lors de l'aventure périlleuse de la grotte.


Le lecteur se régale à chaque page, à chaque facétie du vaillant et inventif loustic qu'est Tom Sawyer. J'ai ri lors de l'épisode de la remise en peinture de la barrière au cours duquel Tom parvient à contourner la punition en faisant faire le travail par les autres gamins. Il comprend très vite que la nature humaine est un tantinet envieuse : il fait passer sa punition pour une mission hautement importante puisque Tante Polly lui a confié ces travaux de peinture au lieu d'en charger Jim son esclave ou Sid le petit frère de Tom. Forcément repeindre la palissade devient un travail remarquable : Tom échange les mètres à peindre contre diverses précieuses reliques tels que les billes, les tickets de l'école du dimanche à collectionner afin de recevoir un exemplaire de la Bible, des cerfs-volants et autres hameçons et bâtons de réglisse.


En un mot comme en mille …. ce ne fut que du bonheur à lire.

Quelques avis:

A la lettre  Takaliresa  Babelio


Lu dans le cadre du Mois Américain




2 commentaires:

rachel a dit…

oh oui j'ai appris a decouvrir le vrai Mark Twain durant ce mois americain....je pense continuer a le lire...;)

Katell a dit…

Merci Rachel, moi aussi je compte continuer à le lire.