En septembre j'ai fait la connaissance d'une nouvelle série de romans jeunesse, « Les enquêtes d'Enola Holmes » de Nancy Springer. J'avais vu sur les blogs de nombreux billets de lecture sur cette série, notamment depuis qu'elle a été éditée en BD.
Enola, ou « alone » si on lit le prénom à l'envers ce qui pose rapidement le décor, vit seule avec sa mère dans un manoir campagnard. D'ailleurs pourquoi Lady Eunoria a-t-elle appelé sa fille Enola qui, lu à l'envers signifie Alone, seul ? Cette question taraude la jeune fille qui se la pose tout au long du roman.
Tout est pour le mieux, loin des soucis d'étiquette, pour la jeune Enola qui vit sa vie de jeune fille, un peu garçonne, sans contrainte. Jusqu'au jour où Madame Holmes mère, Lady Eudoria, disparaît sans mot dire laissant Enola, le jour de ses quatorze ans, seule et à la merci d'un monde patriarcal peu tolérant.
Débarquent alors les deux frères aînés d'Enola, Mycroft, bien établi socialement et très strict, et Sherlock, le célèbre détective aux addictions mystérieuses. Les deux frères se mêlent de la vie de leur sœur et décident de l'envoyer en pension dans une institution pour jeunes filles de bonne famille. Sauf qu'Enola ne veut absolument pas perdre la liberté de penser, de courir, de découvrir inculquée par sa mère.
Elle s'échappe puis s'enfuit pour rejoindre Londres, ville de tous les dangers où elle pourra enquêter sur la disparition de sa mère. En chemin, elle tombe sur la cachette d'un jeune lord dont la disparition fait la une des journaux.
Déguisée en veuve, Enola arrive à Londres pour enquêter sur la disparition du jeune homme. Commencent pour elle des aventures angoissantes voire dangereuses dont elle triomphe grâce à sa vivacité d'esprit, sa faculté d'entreprendre et d'aller de l'avant, son goût des messages à décoder laissés par sa mère dans un précieux carnet.
L'intrigue est simple mais prenante. Je me suis laissée porter par l'histoire et surtout je me suis attachée à la jeune héroïne prenant son destin en main. En cette fin de XIXè siècle où être une femme signifie se résigner à ne vivre que pour procréer et trimer, Enola est un petit bout féministe qui ne craint pas d'être hors la norme. Indépendante, élevée par sa mère pour ne pas avoir à dépendre de la figure paternelle ou fraternelle, elle estime qu'elle seule doit décider ce qui est bon pour elle.
« La double disparition » est le premier épisode d'une série de romans policiers et met en place le personnage principal, ses qualités et ses défauts, ses peurs et ses espoirs, son caractère bien trempé et son envie d'aider autrui, au point qu'elle décide d'ouvrir une agence de détective.
A la fin du roman, le secret de la disparition de la mère n'est pas percé, quelques avancées sont faites mais sont-elles de vraies pistes ou des chemins de traverses pour perdre ses poursuivants ? Madame Holmes souhaite-t-elle être retrouvée ? Parfois, on en doute.
Enola Holmes est une héroïne dont on a envie de suivre les aventures et ne peut que séduire un jeune lectorat appréciant les histoires mystérieuses à rebondissements.
Pour les jeunes lecteurs moins aguerris, la version BD semble être une excellente entrée en matière pour découvrir Enola Holmes.
Traduit de l'anglais par Rose-Marie Vassalo-Villaneau
Quelques avis :
Babelio Ricochet Ma petite médiathèque Bulle de Manou Sens critique
Lu dans le cadre
2 commentaires:
Oui je voudrais voir aussi le film...cela semble etre toute une chouette idee de mettre en scene la soeur...;)
Une agréable découverte. Je ne sais pas si Sherlock avait vraiment une soeur, cependant la trouvaille est excellente et l'intrigue pas mal pour de jeunes lectrices et ou lecteurs.
Oui, les filles peuvent enquêter, na!
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