La littérature est formidable car elle propose toujours une
solution quand j'en ai assez du tintamarre ambiant. Elle est pour moi une
consolation et un inépuisable dérivatif. Certes les lectures sérieuses ne sont
pas absentes, néanmoins un peu de légèreté ne fait jamais de mal.
En rangeant quelques rayons de la bibliothèque, je suis
tombée sur un petit roman voyageur qui, hélas, arrêta son voyage chez
moi : « Made in China » de J.M. Erre. J’ai donc dérangé la
tranquillité de sa retraite pour me plonger dans sa lecture.
Toussaint Legoupil a toujours été préoccupé par ses origines :
adopté en Chine, le mystère de sa naissance a de quoi provoquer ses
questionnements car Toussaint est un enfant chinois… noir. C’est pourquoi, il
veut connaître le fin mot de l’histoire, comment Léon et Mado ont pu ramener un
« Chinoir » à Croquefigue, village paisible de Provence. C’est
pourquoi, un jour, tout juste trentenaire, Toussaint s’enfuit pour Chengdu au
grand désarroi de ses parents.
Toussaint trouvera-t-il son Graal ? C’est ce que l’on se
demande tout au long du récit.
Tout est rocambolesque dans ce roman dans lequel l’auteur,
J.M. Erre intègre son lecteur par des questions, des renvois en bas de page ou
aux pages « bonus », comme dans un DVD offrant scènes coupées ou
bêtisier pour les esprits curieux.
J’avais beaucoup entendu parler du roman « Prenez soin
du chien » et j’avais donc, à l’époque, postulé pour être étape de « Made
in China » afin de me confronter avec l’univers délirant de l’auteur.
Je n’ai pas été déçue, J.M. Erre n’épargne en rien son
lecteur et encore moins son héros. Toussaint est confronté à une mafia
chinoise, des voleurs de pandas, à la concupiscence de Sue Ellen, dame panda
merveilleuse ; il est livré aux folies du sexe et de l’alcool, à l’étrangeté
du couvent en charge de l’orphelinat où il avait été abandonné et doit mener
une enquête à la limite de l’absurde, croiser la route d’artistes en
démembrement humain, les inquiétants frères Zhou, d’une entreprise de « goodies »
de la secte du Mouvement International pour le Nouvel Ordre Universel, dont l’acronyme
est MINOU, si si.
Le parcours chaotique de Toussaint est entrecoupé par les
souvenirs de ses séances chez son psy au cours desquelles il a puisé la force
de partir à la quête de soi. Il brosse un portrait de ses parents adoptifs des
plus hilarants tant l’excès en devient comique.
Tout est drôle, loufoque, proche de la pure dinguerie
littéraire, mais diantre que cela ravigote et rend joyeux. La chauve-souris de
compagnie faisant des siennes dans l’avion est un amusement qui se savoure.
Les rebondissements sont légion et l’histoire très bien
construite car elle se tient parfaitement et ce jusqu’à l’ultime phrase.
« Made in China » est un court roman désopilant dans
lequel l’auteur joue avec nombre de codes littéraires rendant sa lecture
absolument jubilatoire.
Si tous les romans de J.M. Erre sont à l’aune de « Made
in China », ils sont à consommer sans modération en cas de sinistrose
prononcée.
Quelques avis :
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3 commentaires:
Ah ! Je crois que je ne l'ai pas lu, celui-là. Merci de me le remettre en mémoire. En général, j'aime J.M. Erre qui sait me faire rire :-)
La lecture de ce roman m'a fait un bien fou et j'en remercie l'auteur.
Je n'ai encore jamais lu cet auteur. Je ne sais pas si son côté loufoque me plairait. ;)
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