« Comment j'ai rencontré les
poissons » est un roman dont chaque chapitre est une nouvelle,
une histoire à lui seul.
Le narrateur évoque le souvenir de son
père lié à jamais aux rivières, aux plans d'eau et aux poissons.
La pêche serait-elle la vie ? Du
moins raconte-t-elle un homme, un géant, aux yeux de son fils,
charmeur et captivant dont les (més)aventures suivent
l'entre-deux-guerres, en Tchécoslovaquie.
On rit, on est ému, on est sous le
charme de cette famille sortant des sentiers battus, alternant les
années fastes et les années difficiles. Le bonheur se faufile au
cœur des plus grandes tragédies, îlot d'où surgit un humour
extraordinaire.
Les chroniques s'enchaînent, plus
savoureuses les unes que les autres, et déroulent le fil d'une
enfance tchèque d'un jeune garçon juif par son père, figure
anti-conformiste d'un monde où chaque chose, chaque être doit être
à sa place.
La famille Popper traversera l'horreur
de la seconde guerre mondiale entre braconnage d'anguilles ou de
gibier et l'envoi en camp de concentration des deux aînés.
Le regard du narrateur évolue :
celui de l'enfance, toute simple, au rythme des joies et tristesses
familiales, puis celui de l'enfant qui, fasciné par la figure
paternelle, observe le monde qui l'entoure, sa beauté comme son
horreur.
L'histoire de la "Mittel Europa" défile
au gré des chroniques touchantes par leur réflexions sur la vie, la
survie, leur méditation sur la mort et la mémoire, leur vision de
la justice, de la compassion et de l'empathie. Le tout servi par un
texte où l'humour est le maître d'oeuvre.
Le charme opère dès les premières
phrases, on ne lâche plus ces chroniques d'une fraîcheur truculente
devenue si rare dans la littérature contemporaine.
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