Depuis le temps que je me promettais de lire, enfin, ce classique de la littérature jeunesse, le Mois Celte m'a permis de découvrir un beau roman d'aventure.
Le jeune Jim Hawkins aide ses parents à tenir l'auberge
« L'Amiral Benbow » sur la côte anglaise. Un jour, un vieux loup de
mer inquiétant, répondant au nom de Bill Bones, débarque pour prendre pension.
La scène d'arrivée de Bones est digne des premières pages de
« L'auberge de la Jamaïque » : temps lugubre et inquiétant,
silhouette sombre de l'auberge et apparence effrayante du loup de mer rappelant
l'oncle du roman de Daphné du Maurier. Le lecteur sait qu'il y aura des moments
sinistres et effrayants ce qui l'amène à s'y confronter rapidement.
Jim, notre jeune héros, est autant effrayé que fasciné par
Bones, vieil aventurier, aux allures de pirate, ivrogne, braillard et
colérique.
L'atmosphère s'alourdit quand un aveugle patibulaire vient
rendre visite à Bones : Chien Noir, également pirate, est le messager de
mauvais augure, il lui appose la « tache noire » .Les heures de Bones
sont comptées. Une attaque d'apoplexie le terrasse alors qu'au même moment le
père de Jim trépasse.
Cela commence à sentir le roussi pour Jim et sa mère qui
partent quérir de l’aide au village voisin. C’est sans compter avec la peur des
villageois qui n’osent affronter la bande de Chien Noir. Ils les dotent d’une
pétoire et la promesse de leur envoyer le docteur Livesey et ses hommes.
De retour à l’auberge, voulant récupérer le montant de la
pension due par Bones, Jim et sa mère trouvent dans la chambre le coffre du
pirate, l’ouvrent et s’emparent de leur dû, ni plus ni moins. Cependant Jim
emporte le paquet récupéré par simple curiosité. Ils ont juste le temps de s’enfuir
avant l’arrivée de Pew et Chien Noir.
Un peu plus tard, Jim est invité avec le docteur Livesey chez
le Chevalier Trelawney afin de relater sa mésaventure. Jim ouvre le paquet et découvre
une carte au trésor. Aussitôt une fièvre s’empare des trois héros et une
expédition est montée pour rejoindre l’île au trésor à bord de l’Hispaniola.
Ce que nos héros ne savent pas c’est qu’une partie des
compères d’un ancien pirate a été engagée… heureusement que le flair du capitaine
Smollett limitera les ennuis. Car forcément, il y en aura des ennuis.
Jim fait la connaissance du charismatique et inquiétant Long
John Silver, unijambiste, maître coq de l’expédition, doté d’un perroquet haut
en couleurs. Son attitude affable est trop polie pour être honnête et l’avenir
donnera raison à la méfiance de Smollett.
Au cours du voyage, Jim caché dans un tonneau de pommes
presque vide, surprend une conversation de Long John Silver avec ses affidés et
comprend qu’une mutinerie aura lieu avant le voyage du retour. Jim et ses amis
s’organisent pour ne pas être pris de court.
Il y aura combat entre les mutins et le groupe de Jim puis
une « guerre des positions » pour enfin parvenir au dénouement. L’apparition
d’un pirate marronné (c’est-à-dire abandonné trois ans plus tôt sur l’île par
ses compères) Ben Gunn sera un élément essentiel de l’aventure au même titre que les
désobéissances de Jim dues à sa juvénile curiosité.
Je me suis délectée de ce roman d’aventure et de pirate
excellement servi par la personnalité extraordinaire de Long John Silver :
on ne rencontre pas tous les jours un pirate aux manières courtoises et au
langage châtié, le tout teinté de réelle cruauté. Le regard de Jim, jeune
garçon d’à peine treize ans, oscillant entre fascination admirative et
répulsion, fait que LJS ne semble pas aussi cruel et assoiffé de sang qu’il
pourrait l’être. Le lecteur devine que la violence peut exploser à chaque
instant du récit, que le vernis de Long John peut s’écailler en un éclair, ce
qui fait le sel de la lecture : il se pourrait que… or l’once d’humanité présente
chez le pirate unijambiste s’impose en compagnie de Jim. LJS est malin comme un
renard, courageux comme un tigre, futé comme seuls peuvent l’être les as de la
roublardise, et maîtrise l’art de la dissimulation. Stevenson réalise avec lui
l’archétype du pirate qu’on ne peut que trouver sympathique. Oui, il est très
difficile de détester et de trouver odieux ce personnage.
Les rebondissements et le suspense tiennent le lecteur en haleine,
le fait tourner les pages sans jamais se lasser. Allez, encore un petit
chapitre, ça ne peut pas faire de mal.
Ce qui importe, dans les romans de flibustiers ou de joyeux
pirates sans vergogne, ce n’est pas vraiment le trésor, même s’il est le moteur
de la recherche, mais plutôt la garantie de vivre une aventure sur les mers
lointaines, se battre contre l’adversité, déjouer des complots et des
trahisons, brailler au gré du rhum bu sans modération, de se confronter à des pirates
au langage fleuri et à l’humour décapant. "L'île au trésor" c'est tout cela.
3 commentaires:
Je l'ai lu il n'y a pas si longtemps que ça, persuadée que ça allait m'ennuyer et j'ai bien aimé cette belle histoire qui n'est pas plus que ça pour les enfants .
Et bin j'avais vu la serie "Black Sail", qui raconte la partie avant l'ile au tresor...et ce n'est pas pour enfant...vraiment pas....mais cela m'a donne de lire ce livre...et tu en rajoutes...il va falloir vraiment que je m'y decide !
l en existe aussi plusieurs adaptations en bande dessinée, voire une suite...
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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