« Un jour, dans la clairière du Bois des Fées, une souris rencontra un écureuil. « Tu sais quoi ? Cria-t-elle de sa voix minuscule. Je fais les plus belles crottes du monde ! »
Bien sûr, l'écureuil voulut démontrer à la souris que non, c'était, lui, l'écureuil, qui faisait les plus belles crottes du monde. Aussitôt dit, aussitôt fait, l'écureuil dépose cinq boulettes gracieuses.
Vous devinez la suite : un attroupement se forme autour des deux animaux et c'est à qui prouvera que la plus belle crotte du monde est la sienne. Ainsi, après la souris et l'écureuil, la belette, le putois, le blaireau, le renard, le loup puis le cerf vont de leur crotte jusqu'à ce que l'épervier vienne perturber la conférence au sommet des coprologues en annonçant l'arrivée d'un chasseur.
C'est le sauve-qui-peut général. Hélas, ils n'ont pas le temps de déguerpir car le chasseur a déjà épaulé son fusil.
C'est certain, c'en est finit de ces pauvres animaux.
Mais, non ! Mais non ! Mais non ! Tout le monde sait qu'il est dangereux de ne pas regarder où on pose le pied surtout quand il s'agit de jolies crottes toutes fraîches.
Le chasseur glisse sur celles de la souris et de l'écureuil puis tombe sur quelques autres et enfin achève de se crotter sur les dernières en cherchant à se relever.
Moralité : c'est un jour de CROTTE pour le chasseur qui s'enfuit, généreusement décoré de diverses déjections plus odorantes les unes que les autres.
Je trouve les illustrations superbes : elles sont précises et poétiques – même s'il est question de crottes -, les détails sont subtils. Chaque animal qui entre en scène apparaît juste avant.
Le paysage forestier est délicatement dessiné avec une multitude de détails que l'on prend plaisir à chercher et observer.
Quant au texte, bien que simple il est parsemé de termes précis, donnant une image mentale aux diverses crottes.
La souris fait une « petite crotte allongée », l'écureuil « des boulettes », la belette « des fins tortillons », le putois « une crotte compacte », le blaireau « une crotte sombre et filandreuse », le renard « des crottes torsadées », le loup « une crotte épaisse » qui en laisse pantois plus d'un.
On peut trouver des résonances avec « La petite taupe qui cherchait qui lui avait fait sur la tête » , c'est évident et on apprécie d'autant plus. L'album est aussi un plaidoyer pour la protection de l'environnement de la faune et flore sauvage, ce qui est à noter.
Mes petits élèves ont adoré l'histoire et en demandent la lecture régulièrement.
Un aperçu du travail de l'illustratrice Camille Garoche ici
Quelques planches :
2 commentaires:
Oh oui cela semble etre tout un chouette conte....magnifique livre en plus
En effet Rachel, c'est un plaisir pour les yeux.
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