Nous sommes au 27è siècle, l'Humanité a conquis les étoiles, colonisé des galaxies, accomplissant le rêve de l'ancienne Terre.
La nouvelle frontière sont les nuages de Magellan vers
lesquels les yeux des explorateurs dans l'âme se tournent sans pouvoir partir
en voyage d'exploration.
Les Compagnies ont abandonné l'esprit de conquête, trop
aléatoire, trop coûteux et trop dangereux, pour se centrer sur les affaires à
réaliser dans les multiples mondes annexés.
Pourtant, deux cents ans auparavant la mise au point et la
maîtrise de l'énergie sombre, ressource illimitée, a permis l'arrêt des guerres
pour les énergies fossiles. Une époque de liberté et d'exploration de l'espace
s'ouvre … Rien n'aurait du freiner la conquête spatiale.
Or, peu à peu, les Compagnies prennent goût aux jeux de
pouvoir et d'influence sur la politique, marginalisant les pionniers de
l'espace, les contraignant à devenir des hors la loi.
La Piraterie devient un art de vivre pour les gens épris de
liberté, pour les personnes dont l'esprit de conquête n'a pas été étouffé. Ils
veulent aller toujours plus loin, faire reculer les frontières du possible,
avancer, audacieusement, au plus profond de l'espace.
Lors d'une mémorable et ultime bataille, les Compagnies
mettent en déroute la Piraterie dont quelques vaisseaux commandés par de
valeureuses têtes brûlées, s'évanouissent dans le vide intersidéral. Il se
murmure alors qu'ils ont trouvé refuge sur une planète bien cachée.... Carabe
devenue mythique.
Quelques décennies plus tard, sur Ankou, Damian Sabre, leader
des pilotes, souhaite renouer avec les anciens rêves de vie d'aventure offerts
par l'immensité de l'espace à explorer.
Dans un combat acharné, il somme les Compagnies de rendre aux
gens la liberté de mouvement au-delà de la frontière des mondes connus. La
lutte est grandiose et vaine, l'argent musèle une nouvelle fois le souffle de
liberté des aventuriers.
Au moment où Damian Sabre tombe sous le feu des Compagnie et
qu'Ankou est transformée en enfer, Dan, aux confins de la la Voie Lactée, se
met à chanter une complainte de l'ancienne Terre dans laquelle elle chante les
héros massacrés par les Compagnies.
Elle est serveuse au Frontier, un bar miteux, sur une planète
couleur rouille. Depuis toujours les étoiles inexplorées la font rêver, depuis
toujours l'épopée de la grande Piraterie berce ses lectures.
Dan devient une célébrité interplanétaire parce sa prestation
au Frontier a été enregistrée et mise sur les réseaux sociaux. Les sbires des
Compagnies sont à ses trousses et Dan ne doit son salut qu’à Mary Reed et son
vieux vaisseau.
Commence alors une course poursuite interstellaire au cours
de laquelle le lecteur glanera informations plus incroyables les unes que les
autres sur les différents protagonistes de l’histoire.
« Les nuages de Magellan » est un space opéra comme
je les aime : du mystère, de l’aventure à n’en plus finir, des rencontres
improbables et uniques, des machinations, du rêve, de l’audace et un soupçon de
picaresque. On y croise les éléments traditionnels du genre : guerres
dévastatrices qui ont usé la Terre des origines, fascination pour l’immensité
spatiale, domination des cyborgs amenant à leur interdiction et à l’établissement
de lois strictes sur la cybernétique, police religieuse, planète-prison,
trahisons et rédemption.
L’écriture d’Estelle Faye est agréable et allie la verdeur du
langage des pirates à une élégance dans les descriptions, un peu courtes à mon
goût, amenées au bon moment.
Ses héroïnes sont de très beaux portraits de femme : on
voit Dan prendre peu à peu son envol et acquérir une assurance qui fera d’elle
une femme d’affaires qui ne s’en laisse pas conter. Ce qui est le plus
vivifiant, c’est qu’Estelle Faye applique les codes de la SF habituellement destinés
à des héros masculins à des personnages féminins et queers.
Je suis restée sur ma faim car il y avait matière à étoffer le
roman. Cependant, cela n’enlève rien à son agréable lecture car il y a du Bordage
en elle.
Quelques avis :
2 commentaires:
Oh j'aime beaucoup le space opera....oh je note lala...;)
Tu aimeras, j'en suis certaine.
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