Simon Lee décide de réunir ses enfants pour fêter Noël dans
la demeure familiale. Il vit reclus dans sa chambre, servi par un valet, aussi
silencieux qu'un chat, mettant mal à l'aise Alfred et sa femme Lydia, seuls à
vivre sous le même toit que le patriarche autoritaire.
Le vieil homme souhaite-t-il apaiser les tensions familiales
à la fin de sa vie ? Souhaite-t-il renouer les fils des liens familiaux
distendus par ses aventures extra-conjugales qui ont consumé, à petit feu, son
épouse morte de chagrin et de désespoir ?
Sous l'esprit de Noël se cache, à coup sûr, des intentions
moins affables.
Comment réconcilier ce qui ne peut l'être ? Comment
Alfred Lee, qui supporte le vieil homme sans oser se libérer de sa coupe,
accueillera-t-il le fils prodigue, Harry disparu depuis des années, son frère
politicien, son autre frère David, toujours pas remis de la mort de leur mère,
une nièce tombée du ciel et un jeune inconnu d'Afrique du Sud ?
Agatha Christie déroule le portrait de chaque protagoniste, mettant
en avant leur caractère, ce qui les rapproche ou les éloigne de Simon Lee,
leurs ressentiments envers lui ou d’autres membres de la famille, leurs préférences,
leur choix de vie.
C’est dans les menus détails que se cacheront les éventuels
mobiles du crime qui sera perpétré à la veille de Noël. Bien entendu, chacun d’entre
eux a au moins une raison d’avoir tué le vieil homme sarcastique, horripilant
et acariâtre.
Notre Hercule Poirot a bien de la chance de vivre un Noël de
cette ampleur ! Et quelle ironie dans le titre : rien dans le récit
montre une ambiance festive, joyeuse et chaleureuse, nous sommes loin du
traditionnel Noël anglais.
Rien n’arrête le célèbre détective belge qui prend grand
plaisir à faire fonctionner ses cellules grises tant la manière dont le crime a
été organisé et réalisé lui semble être un écheveau complexe.
Franchement, la galerie de personnages qu’est la famille Lee n’est
absolument pas enthousiasmante, elle est même déprimante et agaçante. On a envie
d’en enfermer plus d’un.
Au fil de l’enquête qui mène par le bout du nez la lectrice
que je suis, Hercule Poirot glane des indices improbables et des confidences
qui mettront en lumière la piste à suivre.
Il joue serré et en finesse, tressant un faisceau d’indices
convergents autour du coupable.
La scène dans laquelle tout le monde, enquêteurs et membres
de la famille, est rassemblé pour assister à la résolution de l’affaire est à l’apogée
du sens de déduction de Poirot : un vrai régal qui fait toujours dire « Ah
… mais… bien sûr ! »
« Le Noël d’Hercule Poirot » fut une agréable
manière de renouer avec les classiques du roman policier. Et puis, je suis une
fan de ce personnage de fiction irrésistible tant il sait allier un certain
humour « british » à la facétie belge.
Sans compter que je ne me lasse pas de l’écriture, très moderne, d’Agatha Christie.
Traduit de l’anglais par Françoise Bouillot
Quelques avis :
Babelio France culture Sens critique Charlotte RLS Takalirsa
Lu dans le cadre
4 commentaires:
Ah Hercule Poirot reste le meilleur...;)
N'est-ce pas!
Je méconnais tellement ce genre que je n'ai à ce jour pas encore lu d'Agatha Christie. C'est dire si j'ai des lacunes à combler.
J'ai adoré ce livre! Je pense même que c'était mon premier de Christie.
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