Nous sommes dans une improbable petite
ville américaine homonyme de la grande New York city, perdue au fin
fond du Colorado.
New York, Colorado, n'a pas de
couverture internet donc pas de réseaux sociaux, pas de possibilité
de « zoner » sur la toile, pas de téléphone portable.
Si elle n'a pas d'internet, elle a été, par contre, dotée de cent
quatre-vingt-dix-huit ronds points par son maire qui souhaite faire
fuir les touristes. Il y a un seul et unique feu tricolore sur lequel
les « chats » de Madame Jennings.
Le commissariat s'ennuie au point de
mettre en place des clubs : tricot, fléchettes et rots, sudoku
et le sacro saint club lecture dirigé par
la lieutenant Agatha Crispies... cela ne s'invente pas... mutée de
New York New York, suite à une mesure disciplinaire.
L'inespéré survient : un meurtre
dont le mystère rappelle celui du Mystère de la chambre jaune.
Agatha Crispies saute sur l'occasion pour tenter de résoudre
l'affaire et espérer retourner à New York New York.
Agatha est une femme noire, obèse, à
la coiffure hallucinante, circulant en voiture de fonction sponsorisé
par « Le trou divin » fabricant de donuts. Elle mange des
donuts à longueur de journée, les enfourne tel un monstre glouton.
Elle sera confrontée au shériff de la
ville située à deux heures de route de NY Colorado, ville la plus
proche dotée d'un réseau. Le nom du bonhomme ? Mac Donald !
Lui aime qu'il ne se passe absolument
rien dans le Colorado et dans le coin particulièrement alors
qu'Agatha s'ennuie au bord de la déprime.
Le meurtre survient à point nommé.
C'est alors que le lecteur se retrouve piégé par la verve de
l'auteur, par ses facéties, ses trouvailles rafraîchissantes, ses
clins d'oeil et ses références aux romans cultes qu'ils soient
policiers ou non.
L'histoire est tellement rocambolesque
qu'on se retrouve lié au récit, il faut le dire loufoque, sans
pouvoir s'en échapper : d'abord parce que le déroulement de
l'enquête est prenant, ensuite parce qu'on ne veut s'émanciper du
livre et encore moins le fermer définitivement avant la fin.
On veut savoir, on veut connaître le
nom de l'assassin dont les meurtres sont de vraies boucheries :
cent cinquante coups d'aiguille à tricoter, cent cinquante coups de
fléchette, de quoi s'interroger sur le mental de ce dernier.
Et on court, court, court à chaque
page tournée. Et on court, court, court après chaque piste ou
péripéties. Et on court, court, court parce que la lecture est
joyeuse, truffée de facéties et d'indices invisibles qu'on ne
comprendra que longtemps après.
Cela ne vous rappelle rien ?
Vraiment rien ? Allez, lisez, amusez-vous et appréciez
l'hameçonnage de l'auteur passé maître dans l'art de ferrer son
lecteur, victime consentante de la randonnée pour un tueur*.
J'avais beaucoup aimé « L'incroyable
voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea »,
j'ai vraiment apprécié cet opus qui distille, sans qu'on y prête
garde tous les éléments pour éclairer sa lanterne. C'est un éloge
à la littérature policière, un hymne à la lecture et au plaisir
de lire.
Morceau choisi parce que la
relation du lecteur au livre c'est cela:
« Le
livre est un bon compagnon, un ami, un amant. Il se glisse dans notre
lit, dans notre bain, sur notre sofa. La lecture est un moment de
solitude que l'on partage avec des personnages, une histoire que l'on
fait nôtre. Un livre, c'est quelque chose de très personnel, on ne
l'interprète pas tous de la même façon, il ne réveille pas les
même émotions en chacun de nous. Que les gens lisent ce qu'ils
veulent ! Ce qui les fait le plus vibrer, croire, rêver, mais qu'ils
lisent ! »
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