Ce roman policier attendait depuis trop longtemps sur un rayon de la bibliothèque, le Challenge Un mois au Japon m'a donné l'occasion de le sortir de l'oubli.
Bien m'en a pris.
Les Hayakawa forment une famille bien étrange, ses membres sont soudés, unis, ont des occupations professionnelles honorables sauf que, très vite dans le roman, on apprend qu'au moins trois d'entre eux cachent une part d'ombre à l'insu de tous.
L'annonce de l'arrivée au Japon d'un roi du pétrole connu, un certain Ichiro Tachibanagen vient rebattre les cartes au sein de la famille Hayakawa : il exposera sa collection de diamants légendaires.
La mère, Kayoko, trafiquante d'oeuvres d'art volées souvent par ses soins, ne pense qu'à faire main basse sur les pierres précieuses. Le fils aîné, Katsumi, journaliste indépendant, est tueur à gages à ses heures perdues, acceptant uniquement des contrats sur la tête de mafieux coupables de trahison, aura la lourde charge d'éliminer le roi du pétrole. Mika, la seule fille de la fratrie, est décoratrice d'intérieur côté ville, et arnaqueuse de première dans l'ombre.
Keisuke, le cadet, est avocat stagiaire, afin de pouvoir sortir d'affaire les membres cachotiers de la famille, tandis que le benjamin, Mazami est depuis peu inspecteur de police et a en charge la sécurité des diamants.
La famille se retrouvera, au complet, l'Hôtel VIP, de grand standing, situé sur les rives d'un lac, lieu de villégiature du milliardaire japonais de retour au pays. Bien entendu, aucun Hayakawa ne sait qu'il tombera, à un moment du séjour, sur un des siens.
« Meurtres pour tuer le temps » est un roman policier dans lequel le burlesque cède sans cesse au vaudeville. Les personnages sont confrontés à de nombreux quiproquos les mettant dans des situations désespérément comiques.
L'Hôtel VIP sera le théâtre de manipulations, de mensonges, de meurtres, de rencontres insolites, d'un vol orchestré de main de maître, un commissaire célèbre, Hamamoto, pour être impitoyable avec les malfrats et de multiples révélations qui, parfois, feront vaciller l'équilibre familial des Hayakawa.
Jiro Akagawa mène une danse endiablée entre fausses pistes et vrais indices, perdant avec facétie son lecteur qui en sait plus qui fait quoi, qui arnaque qui, qui veut assassiner qui.
Je me suis attachée au personnage de Keisuke qui, ayant découvert les doubles vies de sa mère, de son frère aîné et de sa sœur, met tout en œuvre pour leur éviter les pires ennuis et, ce, au risque de sa vie. Keisuke est désarmant de gentillesse, de probité et de maladresse tout en étant prêt à enfreindre la loi pour protéger les siens.
L'auteur ne semble pas avoir privilégié la qualité de l'intrigue pour s'attacher au côté humoristique de l'histoire. Ce parti pris ne m'a pas gênée, au contraire il est reposant de lire des polars drôles, fantasques et burlesques. Parfois, j'avais l'impression d'être au milieu d'un film de Buster Keaton tant les situations sont incroyablement cocasses.
« Meurtres pour tuer le temps » est un roman, sans prétention certes, plaisant à lire. Les auteurs japonais de polars peuvent aussi écrire du Cosy mysterie.
Attention, la chute, inattendue, vous fera tomber de votre chaise !
Traduit du japonais par Aude Bellenger-Sugai
Quelques avis :
Babelio Livraddict La Littérature japonaise Fiorile
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4 commentaires:
Oh oui je l'ai dans ma PAL....je veux le lire....maintenant encore plusssssss
Ravie de t'avoir encore plus motivée pour cette lecture.
Je n'ai encore rien lu de cet auteur mais ton billet me donne envie de découvrir ce titre. :) J'aime bien l'idée d'un cosy mystery à la sauce japonaise.
Intéressant ! Et cette fin qui nous fait tomber de notre chaise (intrigant ).
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