L'histoire commence avec le sauvetage d'un chaton nouveau-né, petite chose agrippée au grillage d'un collège, à Tôkyô. Un chaton terrorisé doté d'un instinct de survie extraordinaire.
La narratrice, qui est l'auteure, le ramène chez elle, ainsi commence vingt ans de vie commune.
On suit la croissance de Mî au fil des jours, on remarque qu'elle prend chaque jour davantage de place au sein de la maison. Mî adore les sardines et la bonite aigre-douce (espèce de poisson consommée fréquemment au Japon), elle aime explorer le jardin et les recoins de la maison ancienne louée par ses maîtres.
On suit Mî au fil des saisons, Mî qui apprend à la narratrice à mieux connaître le monde félin, à apprivoiser les moments précieux passés en compagnie de la chatte.
Mî devient la muse de l'auteure dont les poèmes en l'honneur de la chatte jalonnent le récit.
« Le chat
minuscule
Les griffes
transparentes et nacrées
Les oreilles
mobiles il écoute ma voix
Les yeux
humides et clairs
Un soir où le quartier avait une légère odeur
mentholée
Tu es venu de loin
Viens ! Bonjour !
Je suis un être humain et toi un chat » (pages 12 et 13)
Le poème transporte aussi le lecteur près du grillage où s'accroche le chaton en perdition, il sent l'odeur mentholée, il entend les faibles miaulements, il voit la main de l'auteure s'approcher du petit être pour le sauver.
Les saisons défilent et filent, le couple s'éloigne doucement mais sûrement, Mî demeure, point d'ancrage pour la narratrice qui choisit ses lieux de vie en fonction du chat.
L'écriture intimiste installe une douceur dans le temps qui passe, accompagne les choix de vie de la narratrice d'une lumière tamisée par les voilages des fenêtre, on est à côté et en-dehors, spectateur discret d'une vie au quotidien.
Les années passent, Mî vieillit et décline faisant comprendre que bientôt il n'y aura plus « d'an prochain ». A ce moment, l'émotion prend à la gorge : la perte d'un compagnon à quatre pattes de velours est toujours un moment difficile à vivre. J'ai perdu ma siamoise, il y aura presque sept ans et je l'entends encore miauler... elle avait vingt ans comme Mî (mais je ne suis ni auteure ni poétesse).
« 20 ans avec mon chat » est un roman délicat tout en évocation subtile et tendre qui trouvera écho chez tout lecteur, amoureux ou non des chats, appréciant la sensibilité dans l'écriture.
Vingt ans d'une vie au cours desquels les fêtes traditionnelles, les paysages, la nature ou la vie quotidienne japonais rythment les jours.
Mayumi Inaba, à l'écriture épurée, enchante son lecteur dans l'entrelacs des petits riens si importants.
Roman traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu
Quelques avis:
Babelio Comme au Japon Plumebleue Ma toute petite culture Hilde Sens critique Livraddict Pativore
Lu dans le cadre
6 commentaires:
oh de la tendresse....oh ouiii on en a bien besoin...vraiment cela semble etre un bien bon livre
L'écriture est intimiste et poétique. Un vrai régal.
Comme j'avais aimé ce beau roman ! Mais à la fin j'ai beaucoup pleuré... https://pativore.wordpress.com/2014/09/29/20-ans-avec-mon-chat-d-inaba-mayumi/
J'ai beaucoup pleuré également à la fin car ressurgissait le souvenir de ma siamoise.
Merci pour le lien, je l'ajoute tout de suite.
J'aime cette maison d'éditions ... !
C'est un roman émouvant, j'avais trouvé l'atmosphère un peu oppressante par moment et la fin très difficile à lire.
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